Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
T

THIBAULT (Jean-Marc)

acteur et cinéaste français (Saint-Bris-le-Vineux 1923).

Il débute sur scène en compagnie de Roger Pierre et forme longtemps avec celui-ci un couple comique savoureux, aussi bien au music-hall qu'à l'écran. Il apparaît au cinéma pour la première fois dans Premier de cordée (L. Daquin, 1944). Depuis, il a joué dans de nombreux films, dont : Antoine et Antoinette (Jacques Becker, 1947), les Assassins du dimanche (A. Joffé, 1956), la Belle Américaine (R. Dhéry, 1961), les Gros Bras (François Rigaud, 1964), le Juge Fayard, dit « le Shérif » (Y. Boisset, 1977), la Ville des silences (Jean Marbœuf, 1979), la Femme flic (Boisset, 1980), Signé Furax (Marc Simenon, 1981), Petit Joseph (Jean-Michel Barjol, 1982), Vaudeville (J. Marbœuf, 1986), Wonder Boy (P. Vecchiali, 1994). Toujours interprète, il est aussi réalisateur de La vie est belle (CO R. Pierre, 1956), Vive les vacances (1957), Un cheval pour deux (1961). Il travaille également beaucoup pour la télévision.

THIELE (Hertha)

actrice allemande (Leipzig 1908 - Berlin 1984).

Son nom demeure attaché principalement à sa composition du personnage de Manuela dans Jeunes Filles en uniforme (L. Sagan, 1931). Sa carrière (l'Homme sans nom, G. Ucicky, 1932 ; Kühle Wampe, S. Dudow, id. ; Anna und Elisabeth, F. Wysbar, 1933 ; Un de la montagne [Die weisse Majestät], Anton Kutter, 1934) sera brisée par le nazisme. Malgré une activité théâtrale à Berne pendant la guerre, Hertha Thiele sera contrainte d'abandonner son métier à Berlin-Est, puis de gagner sa vie, comme infirmière d'hôpital psychiatrique, en Suisse.

THIELE (Rolf)

cinéaste allemand (Redlice, Tchécoslovaquie, 1918 - Starnberg 1994).

Après des études à Berlin, Prague et Göttingen, il devient réalisateur en 1951 (Primanerinnen). El Hakim (1957), avec Nadja Tiller et O. W. Fischer, attire l'attention sur Rolf Thiele, qui tourne l'année suivante son film le plus célèbre : la Fille Rosemarie (Das Mädchen Rosemarie), dont Gert Froebe, Peter van Eyck, Mario Adorf et Nadja Tiller sont les vedettes. Bousculant les conventions morales du cinéma allemand de l'après-guerre, Thiele va s'attacher à une succession de sujets sexuellement orientés et, la plupart du temps, interprétés par Nadja Tiller, devenue son actrice d'élection. À bout de nerfs (Labyrinth, 1959), Lulu (1962), Moral 63 (1963), Venusberg (id.), D-M Killer (1964), Wälsungenblut (id.) et Komm nur mein liebstes Vögelein... (1968) sont autant de surprises. En 1964, il a réalisé une intéressante adaptation de Tonio Kröger d'après Thomas Mann. Mal connu en France, c'est incontestablement un cinéaste sous-estimé.

THIELE (Wilhelm Thiele-Isersohn, dit Wilhelm [aux États-Unis : William])

cinéaste américain d'origine autrichienne (Vienne 1890 - Los Angeles, Ca., 1975).

Il débute en 1923 dans son pays natal et, en 1926, il commence à diriger pour l'UFA de Berlin de grands mélodrames mondains (Orient-Express, 1927). Dès l'avènement du parlant, il se spécialise dans les comédies musicales, où l'on remarque une nouvelle actrice : Lilian Harvey. Il en assure souvent à la fois les versions allemande et française. Il remporte un succès international avec le Chemin du paradis (Die Drei von der Tankstelle, 1930) et Valse d'amour (Liebeswalzer, id.). Il fait débuter Danielle Darrieux dans le Bal (1931). Après avoir tourné Waltz Time (1933) en Grande-Bretagne, il part pour les États-Unis. Là, il ne se voit offrir que des productions de série, dont les plus typiques sont Hula fille de la brousse (Jungle Princess, 1936), qui lance Dorothy Lamour, le Triomphe de Tarzan (Tarzan Triumphs, 1943) et le Mystère de Tarzan (Tarzan's Desert Mystery, id.). De 1950 à 1956, il travaillle pour la télévision (série The Lone Ranger). De retour en Allemagne, il réalise en 1960 Der letzte Fussgänger et Sabine und die 100 Männer.

THIRARD (Armand)

chef opérateur français (Mantes 1899 - Colombes 1973).

Après une brève carrière d'acteur et de régisseur, il assiste, à partir de 1926, René Guychard puis Georges Périnal, en particulier pour plusieurs films de Julien Duvivier. C'est pour ce dernier qu'il signe ses premières images avec les Cinq Gentlemen maudits (1931), puis Poil de carotte (1932), la Tête d'un homme (1933), le Petit Roi (id.) et le Paquebot « Tenacity » (1934). Ce sont alors l'Équipage (A. Litvak, 1935) et Mayerling (id., 1936), Gribouille (M. Allégret, 1937), Hôtel du Nord (M. Carné, 1938), Remorques (J. Grémillon, 1941), l'Assassinat du Père Noël (Christian-Jaque, id.) et la Symphonie fantastique (id., 1942), L'assassin habite au 21 (H.-G. Clouzot, id.), la Symphonie pastorale (J. Delannoy, 1946), Le silence est d'or (R. Clair, 1947), Quai des Orfèvres (Clouzot, id.) et Manon (id., 1949), les Belles de nuit (Clair, 1952), le Salaire de la peur (Clouzot, 1953), les Diaboliques (id., 1955) et la Vérité (id., 1960). Ce maître du noir et blanc aborde la couleur grâce à Roger Vadim, qui lui demande les riches textures de Et Dieu créa la femme (1956), Sait-on jamais ? (1957), les Bijoutiers du clair de lune (1958), le Repos du guerrier (1962) et Château en Suède (1963). Citons encore les Régates de San Francisco (C. Autant-Lara, 1960), Moderato cantabile (P. Brook, id.), Aimez-vous Brahms ? (Litvak, 1961), les Trois Mousquetaires (Bernard Borderie, id.), la Fabuleuse Aventure de Marco Polo (D. de La Patellière, 1965), la Bataille de San Sebastian (H. Verneuil, 1969), le Cerveau (G. Oury, id.).

THIRIET (Maurice)

musicien français (Meulan 1906 - Puys 1972).

Élève de Kœchlin et de Roland-Manuel, qui l'incline à écrire pour le cinéma. L'aisance mélodique, la facilité avec laquelle il capte un climat, attrape le tempo dramatique (la Nuit fantastique, M. L'Herbier, 1942 ; l'Idiot, G. Lampin, 1946) ou « illustre » Cartouche (Guillaume Radot, 1950) ou Fanfan la Tulipe (Christian-Jaque, 1952) font de Thiriet un des compositeurs choyés du cinéma français — il donne cependant à Siodmak la partition du Grand Jeu (1954), en collaboration avec Van Parys. On lui doit aussi la musique du Voleur (M. Tourneur, 1933), de Adrienne Lecouvreur (L'Herbier, 1938), des Enfants du paradis (M. Carné, 1945, en collaboration avec Kosma), d'Une si jolie petite plage (Y. Allégret, 1949)... et les chansons délicieusement « médiévales » des Visiteurs du soir (Carné, 1942). Il a écrit pour un grand nombre de courts métrages. Toujours fidèle à l'esprit des films, il n'a pas tenté d'ouvrir des voies originales.