Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

COCTEAU (Jean) (suite)

Films :

— réalisation le Sang d'un poète (1931) ; la Belle et la Bête (cons. technique R. Clément, 1946) ; l'Aigle à deux têtes (1948) ; les Parents terribles (1949) ; Orphée (1950) ; la Villa Santo-Sospir (CM 1952) ; le Testament d'Orphée (1960) ; — scénarios et dial. : la Comédie du bonheur (M. L'Herbier, 1942) ; le Baron fantôme (S. de Poligny, 1943) ; l'Éternel Retour (J. Delannoy, id.) ; les Dames du bois de Boulogne (R. Bresson, 1945) ; Ruy Blas (P. Billon, 1948) ; les Enfants terribles (J.-P. Melville, 1950) ; la Princesse de Clèves (J. Delannoy, 1961).

CODE.

Code temporel, code numérique, indiquant avec précision l'instant de prise de vues, susceptible de remplacer à terme la fréquence pilote pour la synchronisation de l'enregistrement des sons avec celui des images. ( REPIQUAGE, NUMÉRIQUE.)

Il est possible de synchroniser deux (ou plusieurs) bandes par des signaux de synchronisation particuliers repérant, avec une grande précision (1/24 ou 1/25 de seconde), l'heure d'enregistrement de chaque image. Ces informations sont enregistrées sous forme numérique sur la bande son et sur la bande image. Plusieurs codes se sont imposés et sont maintenant normalisés dans le monde entier. Il s'agit du code SMPTE pour le son et la vidéo, enregistré sur une piste spécifique des enregistrements audio ou vidéo (piste code).

Pour l'image, deux systèmes compatibles entre eux cohabitent :

— dans un cas, on enregistre l'information (codée) photographiquement sur le film (entre les perforations) à partir de diodes placées dans le couloir de la caméra, les informations étant enregistrées en manchette (entre les perforations et le bord du film). La firme française Aaton (constructeur de caméras) est à l'origine de ce procédé, connu dans ce cas sous le nom de « code Aaton ». Arriflex a également mis au point un code similaire sous le nom de « code Arri ». Toutes les images ne sont pas identifiées, le code est enregistré toutes les 16 images (2/3 de seconde), ce qui est largement suffisant pour les synchronisations son/image ;

— dans l'autre cas, des informations d'identification sont préenregistrées photographiquement en manchette, sous forme d'un code barres sur les pellicules négatives, directement par les fabricants. Comme précédemment, ces informations sont enregistrées toutes les 16 images. Elles correspondent aux « numéros de bord », ou « piétage », enregistrés sous forme d'un numéro à six ou sept chiffres augmentant d'une unité toutes les 16 images (en 35 mm, il y a exactement 16 images au pied). Ce système de codage, proposé par Kodak, est connu sous le nom de « K Kode ».

Ces codes enregistrés photographiquement peuvent être lus en défilement normal ou rapide et permettent d'assurer des informations semi-automatiques très appréciables dans le cas de montages virtuels.

COEDEL (Lucien)

acteur français (Paris 1899 - Blaisy-Haut 1947).

Sa mort accidentelle sur la voie ferrée ne lui a pas permis les grands premiers rôles à l'instar de Gabin, auquel on le compara parfois. Il doit beaucoup à Christian-Jaque, qui l'impose peu à peu : l'Assassinat du père Noël (1941), la Symphonie fantastique (1942), Voyage sans espoir (1943), Carmen et Sortilèges (1945). Sachant doser l'émotion, il marque fortement ses compositions de Nord Atlantique (M. Cloche, 1939), les Mystères de Paris (J. de Baroncelli, 1943), l'Idiot (G. Lampin, 1946), Roger la Honte (A. Cayatte, id.), la Chartreuse de Parme (Christian-Jaque, 1948).

COEN (Joel) et COEN (Ethan)

COEN (Joel) cinéaste américain (Minneapolis, Minn., 1955) et COEN (Ethan) , cinéaste américain (né en 1957).

Avec une feinte désinvolture, les frères Coen assurent qu'ils ne pensaient jamais au départ faire carrière dans le cinéma. Néanmoins après des études à la New York University Film School, Joel travaille comme monteur avec Frank La Loggia sur Fear No Evil (1980) et Sam Raimi sur The Evil Dead (1983). Les deux frères écrivent le scénario de Crimewave (S. Raimi, 1985) puis décident de mettre en scène leur propre scénario Blood Simple. Le petit succès du film les entraîne à tourner Arizona Junior (Raising Arizona, 1987) puis Miller's Crossing (id., 1990). En 1991 ils remportent la Palme d'or au Festival de Cannes avec Barton Fink. Joel Coen signe seul en 1994 le Grand Saut (The Hudsucker Proxy), sur un scénario écrit avec son frère. En 1996, ils coréalisent Fargo, en 1998 The Big Lebowski et en 2000, O Brother, Where Art Thou ?. The Man Who Wasn't There (2001), sur un scénario concocté par les deux frères, est signé pour la mise en scène par le seul Joël.

COGGIO (Roger)

acteur, scénariste et cinéaste français (Lyon 1934).

Sa carrière d'acteur débute en 1953 sous la direction d'André Cayatte (Avant le déluge, 1954), Orson Welles (Une histoire immortelle, 1968) et André Delvaux (Belle, 1973). Au théâtre, il fait partie du T. N. P. de 1956 à 1961. En 1963, il passe à la réalisation avec sa pièce fétiche le Journal d'un fou, de Gogol. Avec l'aide de l'actrice et scénariste Élisabeth Huppert, il s'essaie, sans convaincre, à la comédie satirique avec Silence... on tourne (1976), puis à la comédie tout court avec On peut le dire sans se fâcher (1978) et C'est encore loin l'Amérique ? (1979). Il tente d'adapter Molière à l'écran pour le large public, et crée l'A. C. P. (Amis du cinéma populaire), faisant appel à la F. E. N. pour coproduire les Fourberies de Scapin (1981), puis le Bourgeois gentilhomme (1982). Il réalise ensuite une nouvelle version du Journal d'un fou (1987) et la Folle Journée ou le Mariage de Figaro (1989).

COHEN (Larry)

cinéaste et scénariste américain (New York, N. Y., 1938).

Acteur, metteur en scène de théâtre, il débute à la télévision en créant des séries (les Envahisseurs) et en écrivant les scénarios de feuilletons policiers. Il passe ensuite au cinéma en tant que scénariste (le Retour des Sept, B. Kennedy, 1966), œuvrant dans le genre policier (la Boîte à chat, M. Robson, 1969 ; Pacte avec un tueur, John Flynn, 1987), le western (El Condor, J. Guillermin, 1970) ou la satire sociale. Si Bone (inédit, 1972), son premier film, relève de la satire sociale, Cohen se rend célèbre par le film policier Black Caesar, le parrain de Harlem (Black Caesar, 1973) et plus encore par la science-fiction en créant, avec le Monstre est vivant (It's Alive, 1974), un nouveau monstre dans le bestiaire du cinéma, qu'il fait revivre dans Les monstres sont toujours vivants (It Lives Again, 1978) et dans Island of the Alive (inédit, 1987) ; par le fantastique également grâce à Meurtres sous contrôle (God Told Me To/Demons, 1976), où la religion tient un rôle surprenant. Parfois brouillons, toujours économiques, les films de Cohen, même lorsqu'il travaille pour le câble les Enfants de Salem (Return To Salem's Lot, 1987), sont toujours pleins d'humour et de vitalité.