Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MACGOWAN (Kenneth)

producteur et scénariste américain (Winthrop, Mass., 1888 - Los Angeles, Ca., 1963).

Cet ancien critique dramatique est surtout important comme producteur à la RKO et à la Fox. Il collabore étroitement avec Darryl F. Zanuck, qu'il seconde jusqu'en 1947, date à laquelle il se retire. On retiendra avec intérêt des titres comme l'Incendie de Chicago (H. King, 1938), Vers sa destinée (J. Ford, 1939), Brigham Young Frontiersman (H. Hathaway, 1940), le Retour de Frank James (F. Lang, id.), Chasse à l'homme (id., 1941) et Lifeboat (A. Hitchcock, 1944). On lui doit aussi un ouvrage très vivant sur le cinéma, Behind the Screen.

MCGRAW (Charles Butters, dit Charles)

acteur américain (New York, N.Y., 1914 - Los Angeles, Ca., 1980).

Il débuta au cabaret en 1935. Après un séjour à Londres et une tentative malheureuse au cinéma, il s'orienta vers la radio. Il ne revint à l'écran qu'en 1946. Ses traits durs — et en même temps presque anonymes — et sa carrure massive ont fait de lui un habitué du film noir. Bien qu'en ce registre il soit resté moins populaire que d'autres, on ne saurait minimiser son talent au vu de son excellente composition de flic dans l'Énigme du Chicago Express (Richard Fleischer, 1952). Il joua aussi dans des westerns (Libre comme le vent, 1958 ; l'Aventurier du Rio Grande, R. Parrish, 1959), mais son meilleur rôle est peut-être celui du gladiateur cruel de Spartacus (S. Kubrick, 1960).

MCGUIRE (Dorothy)

actrice américaine (Omaha, Nebr., 1918).

Excellente comédienne de théâtre, elle s'impose au cinéma dans de nombreux rôles d'adolescente : Claudia (R. Goulding, 1943) et sa suite Claudia and David (W. Lang, 1946), le Lys de Brooklyn (E. Kazan, 1945) et le Cottage enchanté (J. Cromwell, id.). Sa plus jolie création est celle de la jeune sourde-muette terrifiée de Deux Mains... la nuit (R. Siodmak, 1945), qu'elle incarnait avec un sens prodigieux de la pantomime. Elle vieillit très vite et laisse d'excellents souvenirs dans des rôles de vieille fille complexée et étrangement séduisante : l'Invitation (G. Reinhardt, 1952) ou la Fontaine des amours (J. Negulesco, 1954). Elle passe ensuite aux rôles de mère avant de se faire rare à partir de 1960. Elle est restée longtemps active au théâtre.

MACHATY (Gustav)

cinéaste tchèque (Prague, Autriche-Hongrie, 1901 - Munich, RFA, 1963).

Pianiste d'accompagnement dans une salle de projection durant les années 10, il passe ensuite à la mise en scène à l'âge de dix-huit ans avec Teddy veut fumer (Teddy by kouřil). Puis, après quatre années d'apprentissage à Hollywood comme assistant de Griffith et de von Stroheim, il rentre à Prague où, quelques années plus tard, il tournera deux films qui lui vaudront un succès international, Séduction (Erotikon, 1929) et surtout Extase (1933), œuvres qui ouvrent avec audace une voie nouvelle dans l'approche de l'érotisme au cinéma. Dans ce dernier film, en effet, il dévoile la nudité d'une jeune actrice, Hedy Kiesler, qui deviendra plus tard une star hollywoodienne : Hedy Lamarr. Devenu célèbre, Machaty dirige ensuite plusieurs films à l'étranger, sans confirmer la réputation qu'il s'était acquise : en Autriche (Nocturno, 1934), en Italie (Ballerine, 1936), aux États-Unis (Jealousy, 1945) et en Allemagne (Suchkind 312, 1955). Il a également réalisé : la Sonate à Kreutzer (Kreutzerova sonáta, 1926) ; Švejk civil (Švejk v civilu, 1927) ; Du samedi au dimanche (Von Samstag bis Sonntag, 1931).

MACHIN (Alfred)

cinéaste français (Blendecques 1877 - Nice 1929).

Retoucheur chez un photographe d'art, puis reporter-photographe pour l'Illustration (1900-1907), il entre aux studios Pathé comme opérateur en 1905. À partir de 1908, promu « explorateur-opérateur », il rapporte d'Afrique documentaires et films de chasse. 1910-11 : il introduit les fauves dans la série comique des Babylas, dans quelques Fouinard (Georges Winter) et quelques Little Moritz (Moritz Schwartz). En 1911, il « fonde » le cinéma néerlandais en implantant à Amsterdam la Hollandische-Film, filiale de Pathé, pour laquelle il tourne, le plus souvent en décors réels, une douzaine de drames spectaculaires ; puis, en 1912, toujours au bénéfice de Pathé, il inaugure la cinématographie belge avec la création de la Belge-Cinéma Film (22 mises en scène entre 1912 et 1914). Cofondateur en 1915 du Service cinématographique de l'armée, il poursuit sur le front français son travail d'opérateur-reporter (il réalise pour Griffith la prise de vues des séquences de tranchées — côté français — de Cœurs du monde en 1917). Après la guerre et jusqu'à sa mort, il se consacre principalement au film animalier, « interprété » en tout ou partie par des bêtes, sauvages ou domestiques. De la centaine de films qu'il a réalisés, on détachera ses drames sociaux, nettement progressistes : l'Or qui brûle (Het Vervlockte Geld, 1912), Au ravissement des dames (1913), qui dénoncent l'exploitation ouvrière et stigmatisent la cupidité patronale, et l'anticipation pacifiste Maudite soit la guerre (1914).

MACHINISTE.

Technicien de plateau, chargé de la manutention et de l'installation du matériel de prise de vues ainsi que de la manœuvre des chariots de travelling. ( GÉNÉRIQUE.)

MACHULSKI (Juliusz)

cinéaste polonais (Olsztyn, 1955).

Après des études à l'école supérieure de Cinéma de Łodź, il tourne un film pour la télévision : ‘ Liaison directe ’ (Bezpośrednie poł ¸aczenie, 1979) et remporte au cinéma un grand succès public avec ses comédies policières, qui sont traitées avec rythme et humour : Va banque (Vabank, 1981), Sex Mission (Seksmisja, 1983, Va banque II (Vabank II, 1984), King Size (Kingsajz, 1987), Déja vu (id., 1989), Kiler (id., 1997). Il est également acteur.

MCINTIRE (John)

acteur américain (Spokane, Wash., 1907 - Pasadena, Ca., 1991).

Il débute à la radio et au théâtre avant de devenir l'un des meilleurs acteurs secondaires d'Hollywood, parfaitement typé par son masque « rugueux » et sa diction éraillée, jouant les hommes d'action d'un certain âge, inquiétants mais (le plus souvent) sympathiques : Appelez Nord 777 (H. Hathaway, 1948) ; Ambush (Sam Wood, 1950) ; Winchester 73 (A. Mann, id.) ; Quand la ville dort (J. Huston, id.) ; Convoi de femmes (W. Wellman, 1952) ; Le monde lui appartient (R. Walsh, id.) ; le Nettoyeur (G. Marshall, 1955) ; Je suis un aventurier (A. Mann, id.) ; les Forbans (The Spoilers, J. Hibbs, 1955) ; Coup de fouet en retour (J. Sturges, 1956) ; Elmer Gantry, le charlatan (R. Brooks, 1960) ; Psychose (A. Hitchcock, id.) ; les Rôdeurs de la plaine (D. Siegel, id.) ; les Deux Cavaliers (J. Ford, 1962) ; Violence à Jéricho (A. Laven, 1967). Dans les années 70, il s'est surtout voué à des séries TV, notamment des westerns.