Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
F

FAWZI (Oussama)

cinéaste égyptien (Le Caire 1961).

Après des études de cinéma à l'Institut supérieur de cinéma du Caire, il se lance rapidement dans la réalisation et tourne en 1991 son premier long métrage, les Démons de l'asphalte. En 1999, il réalise le Paradis des anges déchus : un clochard meurt d'une overdose mais ses amis, refusant sa mort, s'emparent de son corps et l'entraînent dans de folles virées nocturnes. Jeune cinéaste de la nouvelle génération égyptienne des années 90, Oussama Fawzi scrute avec humour et sens de l'absurde les bas-fonds de la société cairote.

FAYE (Alice Leppert, dite Alice)

actrice américaine (New York, N. Y., 1912 - Rancho Mirage, Ca., 1998).

Blonde et bien en chair, une voix chaude et une qualité d'émotion : en voilà plus qu'il n'en faut pour faire une simple jolie fille. Elle a été aussi à l'aise dans le musical que dans le mélodrame, joignant souvent avec bonheur l'un et l'autre (l'Incendie de Chicago, 1938 ; la Folle Parade, id., d'Henry King). Les années 40 lui offrirent succès sur succès, dans des musicals bariolés et entraînants, mais qui souvent la sous-employaient (Hello, Frisco, Hello, B. H. Humberstone, 1943). Après sa composition inhabituelle et réussie de provinciale frustrée dans Crime passionnel (O. Preminger, 1945), elle préféra se consacrer à sa famille. On l'a revue cependant dans la Foire aux illusions (State Fair, J. Ferrer, 1962) et à la télévision.

FAYE (Safi)

cinéaste sénégalaise (Dakar 1943).

Institutrice d'origine, elle rencontre Jean Rouch à l'occasion du Festival des arts nègres de Dakar. Ce dernier l'engage comme comédienne pour son film Petit à petit. Safi Faye se rend à Paris en 1969, où elle poursuit des études d'ethnologie avant de s'inscrire à l'école Louis-Lumière. Elle tourne son premier court métrage, la Passante (1972), d'après un poème de Charles Baudelaire. Après sa participation en 1973 à un projet collectif, Revanche, elle réalise Lettre paysanne (Kaddu Beykat, 1975), ce qui fait d'elle la première cinéaste africaine à avoir tourné un long métrage. Safi Faye alterne les courts et les longs métrages, parmi lesquels on compte Grand père raconte (Fad'Jal, 1979), Moi, ta mère (Man Sa Ya, 1980) et Mossane (1996), interrogeant, comme la plupart de ses films, la place de la femme dans les sociétés africaines.

FAZENDA (Louise)

actrice américaine (Lafayette, Ind., 1895 - Los Angeles, Ca., 1962).

Elle débute en 1913 et acquiert très vite une certaine notoriété dans des comédies où ses créations burlesques ou extravagantes sont appréciées. Elle reste dans cet emploi jusqu'en 1939, quand elle se retire de l'écran, ayant passé naturellement des jeunes aux vieilles excentriques. Elle était très drôle dans Si nos maris s'amusent (H. Hawks, 1927), en matrone imposante, dans Wonder Bar (L. Bacon, 1934) ou dans la Vieille Fille (E. Goulding, 1939), fidèle à son image. Elle fut mariée un temps au producteur Hal B. Wallis.

FEATURE FILM.

Équivalent anglais de long métrage.

FECHNER (Christian)

producteur et distributeur français (Agen 1944).

Il crée les Films Christian Fechner en 1972 et se spécialise dans un cinéma de grand divertissement. Il a produit quelques-uns des grands succès populaires des quinze dernières années : La moutarde me monte au nez (C. Zidi, 1974), l'Aile ou la Cuisse (id., 1976), l'Animal (id., 1977), l'Avare (Jean Girault et L. de Funès, 1980), Viens chez moi, j'habite chez une copine (P. Leconte, 1981), le Ruffian (J. Giovanni, 1983), Papy fait de la résistance (Jean-Marie Poiré, id.), Marche à l'ombre (M. Blanc, 1984), les Spécialistes (P. Leconte, 1985), les Frères Pétard (Hervé Palud, 1986).

FEHER (Friedrich Weiss, dit Friedrich)

acteur, cinéaste et musicien autrichien (Vienne 1889 - Stuttgart, R. F. A., 1950).

Friedrich (parfois appelé Fritz) Feher fut un enfant prodige : à treize ans, il avait déjà composé et dirigé un opéra. Il débute à l'écran en Autriche et apparaît notamment en 1919 dans le fameux Cabinet du Docteur Caligari (rôle de Franz, le narrateur). Presque en même temps, il s'essaie à la mise en scène, dans le cadre de l'école expressionniste ; d'une dizaine de films muets, il faut retenir Das Haus ohne Türen und Fenster (1921), Mata Hari (1927) et Marie Stuart (1928), tous interprétés par son épouse Magda Sonya. Au parlant, il va cumuler les fonctions de scénariste, producteur, réalisateur, musicien et interprète dans des films tels que Hotel Geheimnisse, Ihr Junge (dont il signe également les versions tchèque et italienne) et surtout, en 1935, en Grande-Bretagne, la Symphonie des brigands (The Robber Symphony), transposition accomplie d'opérette filmée, où se conjuguent — harmonieusement — les influences de Brecht, de René Clair et de la comédie viennoise (avec, dans la version française, Françoise Rosay, Alexandre Rignault et aussi son fils Hans Feher). Après l'insuccès commercial quasi total de cette dernière entreprise, il s'établit aux États-Unis en 1937 où il crée une société de production tout en poursuivant une carrière de scénariste, d'acteur et de réalisateur de courts métrages.

FEHÉR (Imre)

cinéaste hongrois ( Arad 1926 - Budapest 1975).

Diplômé de l'École de cinéma de Budapest en 1950, Fehér travaille comme dramaturge avant de réaliser son premier film, Un amour du dimanche (Bakaruhában), entre l'été 1956 et le printemps 1957. Minutieusement inscrit dans le contexte d'une petite ville de province pendant la Première Guerre mondiale, le film raconte comment une amourette entre une servante et un journaliste réserviste se transforme en liaison passionnée, exposée au jeu de la vérité et du mensonge, du cynisme et de l'émotion. La douceur des éclairages de l'opérateur J. Badal, l'invention d'une réalisation tout en finesse, le jeu parfait des acteurs, tout concourt à faire d'Un amour du dimanche une œuvre rare, qui exprime la sensibilité particulière à la Transylvanie, dont sont originaires Fehér, Margit Bara, la fraîche interprète de l'amoureuse, et Sándor Hunyady, auteur de la nouvelle dont le film est tiré. Par la suite, dans les six films qu'il tourne de 1957 à 1966, Fehér ne parvient pas à retrouver l'inspiration et abandonne, non sans lucidité, la réalisation. Il se borne à travailler au studio de postsynchronisation. Peu avant sa mort, un dernier film, Départ de zéro (Tüzgömbök, 1975), montre qu'il n'avait pas renoncé à ses ambitions premières.