Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PERSPECTA.

Procédé américain (abandonné) procurant des effets de type stéréophonique. ( STÉRÉOPHONIE.)

PESCI (Joe)

acteur américain (Newark, N.J., 1943).

Les gangsters teigneux, petits, tendus sur leurs talons et hyperexcités interprétés par Joe Pesci suscitent régulièrement une joie sans mélange. Il débute à la scène quand il est enfant mais ce n'est qu'en 1975 que semble se dessiner sa carrière cinématographique. En 1980, on le remarque dans Raging Bull (M. Scorsese), mais il « explose » véritablement en 1990, dans le rôle du gangster rageur et caractériel, à la violence compulsive des Affranchis (id.). Dans la foulée, il est plébiscité par le public pour sa création de flic calamiteux dans l'Arme fatale 2 (R. Donner, 1989) et pour celle du monte-en-l'air idiot, martyrisé par le diabolique Macaulay Culkin dans Maman, j'ai raté l'avion (Chris Columbus, 1990), ce qui entraîne sa présence régulière dans les sequels de ces deux grands succès. Mais il reste fidèle à Martin Scorsese et brille dans Casino (1995).

PETERS (Elizabeth Jean, dite Jean)

actrice américaine (Canton, Ohio, 1926 - La Jolla, Ca. 2000).

Un concours de beauté lui vaut de débuter en vedette, auprès de Tyrone Power, dans Capitaine de Castille (H. King, 1947). Sous contrat à la Fox, elle est dirigée par Jean Negulesco (Prisonnier du marais, 1948), Henry King (Wait Till the Sun Shines, Nellie, 1952), Henry Hathaway (Niagara, 1953), E. Dmytryk (la Lance brisée, 1954). Sa fougue et sa sensualité trouvent un meilleur emploi dans des créations plus exotiques où elle tient tête à ses partenaires : la femme pirate de la Flibustière des Antilles (J. Tourneur, 1951), la prostituée du Port de la drogue (S. Fuller, 1953), la compagne de Marlon Brando dans Viva Zapata ! (E. Kazan, 1952) et de B. Lancaster dans Bronco Apache (R. Aldrich, 1954). Mariée à Howard Hughes en 1957, elle disparaît prématurément des écrans et ne reprend sa carrière qu'en 1973 à la télévision.

PETERSEN (Wolfgang)

cinéaste allemand (Emden 1941).

Diplômé de l'école du cinéma de Berlin à sa création, il réalise des séries policières pour la télévision en 1971-72 puis dirige son premier film en 1973 : l'Un de nous deux (Einer von uns Beiden). Il attire l'attention avec la Conséquence (Die Konsequenz, 1977), film qui aborde le problème de l'homosexualité et qui obtient une grande audience en Allemagne. Après un film assez personnel, l'Échiquier de la passion (Schwarz und Weiss wie Tage und Nächte, 1978), il est choisi pour diriger (avec efficacité) la grosse production des studios de Munich le Bateau (Das Boot, 1981), sur l'odyssée des sous-marins de la Seconde Guerre mondiale. L'année suivante, il tourne Certificat de fin d'études (Reifezeugnis). L'Histoire sans fin (Die unendliche Geschichte, 1984), son deuxième succès international, le conduit aux États-Unis où il réalise successivement Enemy Mine (1985), Troubles (Shattered, 1990, avec Tom Berenger), Dans la ligne de mire (In the Line of Fire, 1992, avec Clint Eastwood), Alerte (Outbreak, 1994, avec Dustin Hoffman), Air Force One (id., 1997, avec Harrison Ford), la Tempête (The Perfect Storm, 2000). ▲

PETERSON (Sidney)

cinéaste expérimental américain (Oakland, Ca., 1905).

Sculpteur, marin, étudiant en médecine, journaliste, il réalise son premier film avec James Broughton en 1946 à San Francisco : le Psaume empoté (The Potted Psalm), d'un loufoque parfois laborieux, marque l'arrivée tardive de Dada aux États-Unis et, avec les films de Deren, Anger, Markopoulos ou Whitney, le début d'un nouveau cinéma expérimental américain. Enseignant aux Beaux-Arts de San Francisco, il réalise avec ses étudiants une série de films excentriques où les trucages abondent (The Cage, 1947 ; The Petrified Dog, 1948 ; Mr. Frenjofer and the Minotaur, 1949 ; The Lead Shoes, id.). Réalisateur de télévision, écrivain, scénariste pour Walt Disney, francophile, il signe ensuite aussi quelques films sur l'art (The Invisible Moustache of Raoul Dufy, 1955 ; The Merry-go-round in the Jungle, 1956, sur le Douanier Rousseau).

PETIT (Jean-Claude)

compositeur français (Vaires-sur-Marne, 1943).

Prix d'harmonie et de contrepoint du Conservatoire de Paris, il se teste dans la musique de jazz, puis devient arrangeur de studio pour des chanteurs de variétés et compositeur de chansons. Ayant touché à tout, illustration sonore, publicité, comédie musicale, musique de scène, il décide, suite à une première collaboration avec Jodorowsky, de se consacrer au cinéma. Il connaît le succès avec Claude Berri (Jean de Florette, Manon des sources, Uranus) et Jean-Paul Rappeneau (Cyrano de Bergerac, le Hussard sur le toit), puis Édouard Molinaro (Beaumarchais, l'Insolent). Il a aussi composé pour des œuvres de moindre diffusion comme les films de Gérard Mordillat sur Antonin Artaud, ou Lumumba (Raoul Peck, 2000). Certaines de ses compositions résistent à l'écoute hors du contexte de la projection, bien qu'il ait illustré des films aussi différents que Mayrig d'Henri Verneuil, des comédies boulevardières et des films plus intimistes.

PETIT (Pascale)

actrice française (Paris 1938).

On l'a vue très jeune dans les Sorcières de Salem (1957), dans Une vie (A. Astruc, 1958) et peu après dans les Tricheurs, de Carné (1959), le film qui l'a rendue célèbre. On lui confie le rôle principal de toute une série de films comme Julie la Rousse (Claude Boissol, 1959), Une fille pour l'été (É. Molinaro, 1960), l'Affaire d'une nuit (H. Verneuil, 1960). Après la Novice (A. Lattuada, 1960), sa filmographie en France, en Italie et aussi en Allemagne comprendra essentiellement des films destinés au grand public qui ont rarement marqué les mémoires. Une exception : l'Agression, de Theodor Kotulla (1985). Depuis les années 1980, c'est surtout la télévision qui fait appel à elle.

PETITGIRARD (Laurent)

compositeur français (Paris 1950).

Pianiste de formation classique et chef d'orchestre, il est venu par le jazz à l'orchestration des variétés et à la musique de films : dès 1972, il signe la partition de la Pente douce, de Claude d'Anna ; puis, en 1975, c'est Rosebud, d'Otto Preminger (qu'il retravaillera sous la forme d'un concerto pour piano et orchestre). Associé à cinq films réalisés par Bernard Queysanne, dont le Diable au cœur et Diane Lanster, il est l'auteur de musiques remarquées, notamment pour Asphalte (Denis Amar, 1980) et Lacenaire (Francis Girod, 1990). Certaines partitions qu'il livre au cinéma relèvent consciemment du pastiche. Il a créé à l'École normale de musique un enseignement de musique de film.