Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
F

FRANJU (Georges) (suite)

Films CM :

le Sang des bêtes (1949) ; En passant par la Lorraine (1950) ; Hôtel des Invalides (1952) ; le Grand Méliès (1953) ; Monsieur et Madame Curie (id.) ; le Théâtre national populaire (1956).

LM :

la Tête contre les murs (1959, d'après Hervé Bazin) ; les Yeux sans visage (1960) ; Pleins Feux sur l'assassin (1961) ; Thérèse Desqueyroux (1962, d'après François Mauriac) ; Judex (1964) ; Thomas l'Imposteur (1965, d'après Jean Cocteau) ; la Faute de l'abbé Mouret (1970, d'après Zola) ; Nuits rouges (1973).

FRANK (Melvin)

scénariste, producteur et cinéaste américain (Chicago, Ill., 1913 - Los Angeles, Ca., 1988).

Encore étudiant, il inaugure par une pièce de théâtre sa collaboration avec Norman Panama. Ensemble, ils écrivent des sujets radiophoniques (1938) et le scénario de ce qui sera le premier film où Bob Hope jouera seul en vedette : la Blonde de mes rêves (My Favourite Blonde, Sidney Lanfield, 1942). Par la suite, Frank et Panama écriront (et dirigeront parfois ensemble) divers scénarios pour Bob Hope ( Si j'épousais ma femme [That Certain Feeling], 1956) et Danny Kaye (Un grain de folie [Knock on Wood], 1954 ; le Bouffon du Roi [The Court Jester], 1956). Parmi leurs autres films, citons : le Grand Secret (Above and Beyond, 1953) et L'il Abner (1959).

En 1959, il met seul en scène un curieux western, Violence au Kansas (The Jay Hawkers), et en 1962 produit avec Panama le dernier film joué par le tandem Bing Crosby-Bob Hope : Astronautes malgré eux (The Road to Hong Kong). Il signe ensuite quelques films sans grand relief comme le Prisonnier de la seconde avenue (The Prisoner of Second Avenue, 1975), la Duchesse et le Truand (The Duchess and the Dirtwater Fox, 1976) ou Lost and Found (1979).

FRANK (Robert)

cinéaste américain d'origine suisse (Zurich, 1924).

Marginal à l'intérieur d'un mouvement lui-même marginal, le cinéma underground new-yorkais, Robert Frank n'en signe pas moins un des films manifestes du groupe d'artistes réunis autour de Jonas Mekas et de la revue Film Culture, Pull My Daisy (1959). Il s'agit de l'adaptation du troisième acte d'une pièce non jouée de Jack Kerouac, The Beat Generation, commentée par l'écrivain lui-même sur des images muettes. Coréalisé par Alfred Leslie, le film marquait ainsi les débuts au cinéma de Robert Frank, qui venait de se faire remarquer pour son premier album de photos, les Américains (1958). Sans cesser de figurer parmi les meilleurs photographes américains, Frank continua à travailler pour le cinéma, réalisant en particulier Me and My Brother (1969), semi-documentaire inspiré par Julius Orlovsky, un schizophrène catatonique qui joue son propre rôle. Après une longue absence des écrans, Robert Frank est revenu au cinéma avec Candy Mountain (CO Rudy Wurlitzer 1986), un « road movie » qui est un retour nostalgique aux films d'errance de la fin des années 60, héritiers de Kerouac, la première inspiration de Robert Frank puis, en 1992, avec The Last Supper.

FRANKEL (Cyril)

cinéaste britannique (Londres 1921).

Formé à l'école documentariste anglaise, il se spécialise vite dans les films de fiction à vocation commerciale, comme le Collège endiablé (It's Great to Be Young, 1955), Méfiez-vous des inconnus (Never Take Sweets From a Stranger, 1960), The Very Edge (1963), The Witches (1966), le Signe du trigone (The Trygon Factor, 1967), la Trahison (Permission to Kill, 1975).

FRANKENHEIMER (John)

cinéaste américain (Malba, N. Y., 1930).

Fils d'un agent de change juif allemand et d'une mère irlandaise, il poursuit des études à la Lasalle Military Academy. Sa découverte du cinéma remonte aux années 1951-1953, alors qu'il fait son service militaire dans les forces aériennes des États-Unis. Il y apprend la technique et réalise plusieurs courts métrages documentaires. Puis il fait ses débuts comme assistant metteur en scène de télévision, pour la CBS à New York. En novembre 1954, il prend la succession de Sidney Lumet à la direction du programme You Are There. Frankenheimer dirigera plus de 125 dramatiques et, notamment, un certain nombre de la série fameuse Playhouse 90. En 1956, il réalise un premier film pour le cinéma, assez prometteur et remarqué par la critique : Mon père, cet étranger. Il ne réalisera son second film qu'en 1961, après un retour à la TV : c'est le Temps du châtiment, qu'il avait déjà traité dans la série Climax. Il réalisera dans les années suivantes une série de films ambitieux et remarqués : l'Ange de la violence, nouveau portrait de la jeunesse américaine ; le Prisonnier d'Alcatraz, à partir d'un fait divers, histoire de la transformation d'un homme dans l'emprisonnement, thème qu'il retrouvera ailleurs dans son œuvre, notamment dans l'Homme de Kiev ; enfin Un crime dans la tête, Sept Jours en mai et l'Opération diabolique, films de politique-fiction qui assoieront sa réputation d'observateur de la société américaine des années 60. Sa mise en scène reconnaissable, caractérisée par un montage rapide et des plans très larges et au grand angle, trahit sa formation télévisuelle, une esthétique qui rappelle également sa dette envers Orson Welles. Il alterne ensuite de manière inégale le spectaculaire (Grand Prix, les Cavaliers) et l'intimisme, registre dans lequel il signe ses films les plus attachants : l'Homme de Kiev, Les parachutistes arrivent, le Pays de la violence. À partir de là l'œuvre de Frankenheimer paraît se dépersonnaliser. Il tourne des sujets de commande, où sa sensibilité est inégalement reconnaissable : ainsi French Connection II, Black Sunday, Paiment Cash et Ronin (les meilleurs), Prophecy, À armes égales et l'Île du Dr. Moreau (les plus mauvais).

Films 

Mon père, cet étranger (The Young Stranger, 1957) ; le Temps du châtiment (The Young Savages, 1961) ; l'Ange de la violence (All Fall Down, 1962) ; le Prisonnier d'Alcatraz (Birdmen of Alcatraz, id.) ; Un crime dans la tête (The Mandchurian Candidate, id.) ; Sept Jours en mai (Seven Days in May, 1964) ; le Train (The Train, FR-IT-AL-US, id.) ; l'Opération diabolique (Seconds, 1966) ; Grand Prix (id., id.) ; l'Homme de Kiev (The Fixer, 1968) ; The Extraordinary Seaman (1969) ; Les parachutistes arrivent (The Gypsy Moths, id.) ; le Pays de la violence (I Walk the Line, 1970) ; les Cavaliers (The Horsemen, 1971) ; l'Impossible Objet (Impossible Object, 1973) ; The Iceman Cometh (id., id.) ; Refroidi à 99 % (99 and 44/100 Dead, 1974) ; French Connection II (The French Connection II, 1975) ; Black Sunday (id., 1977) ; Prophecy (id., 1979) ; À armes égales (The Challenge, 1982) ; The Holcroft Covenant (1985) ; Paiement cash (52 Pick-up, 1986) ; Dead Bang (id., 1989) ; The Forth War (1990) ; Year of the Gun (id., 1991) ; l'Île du Dr. Moreau (The Island of Dr. Moreau, 1997) ; Ronin (1998) ; Reindeer Games (2000).