Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

CLAP (d'après l'angl. clappers ou clapsticks).

Franglais pour claquette.

CLAPMAN (d'après clap).

Franglais pour désigner le machiniste chargé du maniement de la claquette.

CLAQUETTE.

Instrument formé de deux plaquettes de bois réunies par une charnière et surmontées d'un tableau où sont notées les références de la prise : en faisant claquer les plaquettes devant la caméra, on obtient un repère visuel et sonore pour la synchronisation ultérieure du son et de l'image. ( PRISE DE SON, REPIQUAGE, TOURNAGE.) Claquette automatique  CAMÉRA, REPIQUAGE.

CLARIOND (Aimé)

acteur français (Périgueux 1894 - Paris 1960).

Cet important sociétaire de la Comédie-Française, original et incisif, est un enfant de la balle. Tout jeune, il suit sa famille dans les tournées. Fixé à Paris, le cinéma lui propose des rôles antipathiques, qu'il assume avec abattage et une cynique rondeur : le Prince Jean (Jean de Marguenat, 1934), les Disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque, 1938). Mais le 7e art lui offre aussi de s'exprimer dans Crime et Châtiment (P. Chenal, 1935), Lucrèce Borgia (A. Gance, id.), la Marseillaise (J. Renoir, 1938). Très demandé, il tourne en 27 ans 80 films, dont Madame Sans-Gêne (Roger Richebé, 1941), la Duchesse de Langeais (J. de Baroncelli, 1942), l'Homme au chapeau rond (P. Billon, 1946).

CLARK (Larry)

cinéaste américain (Tulsa, Ariz. 1943).

Il est d'abord un photographe et un reporter de très grand renom, au style tranchant et à l'inspiration volontiers sombre. Il réalise son premier film en 1995 : Kids (id.,) qui est un portrait sans concession de la jeunesse contemporaine, dépourvu de tout attendrissement et parfois d'une cruauté blessante. Ce même regard impitoyable se retrouve dans Another Day In Paradise (id., 1998), où, sous l'influence d'un couple de très jeunes gens à la fois perdus et cyniques, une intrigue policière classique bascule dans une noirceur rare. Larry Clark semble se consacrer de plus en plus au cinéma, car il a réalisé depuis encore deux films, Ken Park (2000) et Bully (2001).

CLARK (Marguerite)

actrice américaine (Cincinnati, Ohio, 1881 - New York, N. Y. 1940).

Adolph Zukor, qui voit en elle une rivale de Mary Pickford, la lance dans Wildflower (A. Dwan, 1914). Sa popularité est immédiate et elle est l'une des artistes les plus cotées des années 1910 (Uncle Tom's Cabin, J.S. Dawley, 1918 ; Girls, W. Edwards, 1919). Suivent une quarantaine de films, dont le meilleur est probablement Prunella (M. Tourneur, 1918). Son physique gracile et menu lui permet d'interpréter les éternelles ingénues, souvent associée à Richard Barthelmess sous la direction de J. Searle Dawley. Définitivement éclipsée par Mary Pickford, elle abandonne Zukor pour produire elle-même son dernier film : Scrambled Wives (Edward H. Griffith, 1921).

CLARKE (Shirley)

cinéaste américaine (New York, N. Y., 1925 - Boston, Mass., 1997).

Danseuse de formation, elle commence par filmer des danseurs (Dance in the Sun, 1953, avec Daniel Nagrin ; Bullfight, 1955, et A Moment in Love, 1957, avec Anna Sokolow), un enfant dans les jardins de Paris (In Paris Parks, 1954), la construction d'un immeuble (Skyscraper, 1958) ou les ponts de New York, en surimpressions (Bridges-Go-Round, 1959). L'esthétisme de ces films laisse peu prévoir le « réalisme » qui frappera dans les suivants. Même si The Connection (1962) est du faux cinéma direct, puisque les participants de cet « En attendant Godot de la drogue » (Jonas Mekas), où les membres de l'équipe de tournage censée les filmer sont tous des acteurs, et que ce qu'ils semblent improviser est le texte d'une pièce de Jack Gelbert, la technique (longs plans, son synchrone) et l'audace du sujet abordé rangent Clarke du côté de ce qu'on appellera en France l'École de New York. Elle sera d'ailleurs, aux côtés de Mekas, une des fondatrices du New American Cinema Group (28 sept. 1960), qui ne veut plus « de films roses, mais des films couleur de sang ».

Si son film suivant, Harlem Story (The Cool World, 1963), qui met en scène de jeunes Noirs new-yorkais glissant dans la délinquance, n'en a encore que l'apparence, car c'est une fiction, Portrait of Jason (1967), longue confession d'un prostitué noir plus ou moins sous l'effet de la marijuana est bel et bien du cinéma direct. Shirley Clarke, qui apparut dans le film américain d'Agnès Varda, Lion's Love, en 1969, travaille depuis surtout pour des chaînes de télévision par câble. En 1985, elle réalise Ornette : Made in America.

CLARKE (T. E. B.)

scénariste britannique (Watford 1907 - Surrey 1989).

D'abord journaliste au Evening News, engagé dans la police durant la guerre, T. E. B. Clarke vient travailler avec Michael Balcon en 1944 ; il deviendra le plus célèbre scénariste de comédies des studios Ealing.

Principaux films :

Au cœur de la nuit (A. Cavalcanti, B. Darden, Ch. Crichton, Hamer [dial. seulement], 1945) ; À cor et à cri (Ch. Crichton, 1947) ; Passport to Pimlico (H. Cornelius, 1949) ; Police sans arme (B. Dearden, 1950) ; l'Aimant (Ch. Frend, 1949) ; Tortillard pour Titfield (Ch. Crichton, 1953) ; Amants et fils (J. Cardiff, 1960, d'après D. H. Lawrence).

CLAUDON (Paul)

producteur français (Pont-à-Mousson 1919).

Administrateur puis directeur de production, il devient producteur en fondant la CAPAC (Comptoir artistique de production et d'administration cinématographique), où il se consacre surtout au genre comique et révèle notamment le talent de Pierre Étaix (le Soupirant, 1963 ; Yoyo, 1965 ; le Grand Amour, 1969) et celui de Jean L'Hôte (l'Éducation amoureuse de Valentin, 1975). Animateur très écouté de groupements professionnels, il a connu le succès avec les Valseuses (B. Blier, 1974) et Préparez vos mouchoirs (id., 1978).

CLAVELL (James)

scénariste et cinéaste britannique (Sydney, N. S. W., Australie, 1924 - Vevey, Suisse, 1994).

Scénariste de films tels que la Mouche noire (The Fly, 1958) de Kurt Neuman, ou la Grande Évasion (1963) de John Sturges. Après avoir travaillé en Australie puis au Canada, James Clavell est surtout connu pour avoir réalisé en 1967 les Anges aux poings serrés (To Sir With Love) avec Sidney Poitier et en 1970, avec Michael Caine et Omar Sharif, la Vallée perdue (The Last Valley), âpre évocation des guerres de Religion.