Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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KIAROSTAMI (Abbas) (suite)

Films [LM] ▲

le Passager (Mossafer, 1974) ; Rapport (Gozaresh, 1977) ; les Élèves du cours préparatoire (Avali ha, 1985) ; Où est la maison de mon ami ? (Khane-ye doust kojast ?, 1987) ; Devoirs du soir (Mashgh e Shab, 1990) ; Close Up/Gros Plan (Nema-ye Nazdik, 1990) ; Et la vie continue (Zendegi Edamé Dârad, 1992) ; Au travers des oliviers (Zir-e Darakhtan-é Zeyton, 1994) ; le Goût de la cerise (T'am e Guilass, 1997) ; Le vent nous emportera (Bad ma ra Khahad Bord, 1999) ; ABC Africa (2001).

KIBERLAIN (Sandrine)

actrice française (Paris 1968).

Après des débuts timides en 1986, elle se fait connaître dans des courts métrages et quelques rôles secondaires qui sont suivis par une interprétation remarquée dans Comment font les gens de Pascale Bailly (1993). Elle fait une grande création dans En avoir ou pas de Laetitia Masson (1995) et reste fidèle à l'univers de cette réalisatrice avec À vendre (1998) et Love me (2000). Elle joue dans des films de Benoît Jacquot (le Septième Ciel, la Fausse Suivante) et diversifie ses interventions, tout d'abord dans des comédies aussi diverses que Quadrille de Valérie Lemercier (d'après Guitry, 1997) et Rien sur Robert de Bonitzer, mais aussi dans Beaumarchais, l'insolent de E. Molinaro (1996) et l'Histoire de Betty Fischer de C. Miller (2001).

KIDD (Milton Greenwald, dit Michael)

danseur et chorégraphe américain (New York, N. Y., 1919).

Venu de Broadway, comme pratiquement tous les danseurs et les chorégraphes qui comptent à cette époque, il fait des débuts assez anodins à Hollywood avec une adaptation de la fameuse Marraine de Charley (Where's Charley, D. Butler, 1952). Mais dès l'année suivante, il se révèle comme l'un des créateurs les plus doués et les plus inventifs de sa génération avec Tous en scène (V. Minnelli), un des grands classiques du genre, qu'interprètent Fred Astaire et Cyd Charisse. En 1954, il met au point pour Stanley Donen les numéros explosifs des Sept Femmes de Barberousse et travaille avec Danny Kaye pour Un grain de folie. En 1955, on le retrouve acteur (mais chanteur et danseur, bien sûr) dans Beau fixe sur New York, de Gene Kelly et Stanley Donen, autre grand classique du musical américain, où il forme avec Gene Kelly et Dan Dailey un trio extrêmement dynamique. La même année, Joseph L. Mankiewicz lui demande la chorégraphie d'un autre musical singulièrement ambitieux, Blanches Colombes et Vilains Messieurs. C'est ainsi qu'il fait chanter et danser Marlon Brando et Frank Sinatra. Après cette période faste, Kidd est victime de la décadence du genre. On le retrouve réalisateur, en 1958, pour le Fou du cirque (Merry Andrew, avec Danny Kaye). Il a signé ensuite la chorégraphie de Star (R. Wise, 1968), Hello Dolly ! (G. Kelly, 1969) puis est apparu comme acteur dans Folie Folie (S. Donen, 1978) et dans l'Amour est une grande aventure (B. Edwards, 1989).

KIEPURA (Jan)

chanteur et acteur d'origine polonaise (Sosnowiec, Russie, 1902 - Harrison, N. Y., É.-U., 1966).

Vedette de l'Opéra de Varsovie, puis de ceux de Vienne et de Milan, il aborde le cinéma dans une production allemande tournée à Naples en trois versions (allemande, française, anglaise), la Ville qui chante (Die singende Stadt / The City of Song, C. Gallone, 1930). Il se produit en concert dans divers pays d'Europe et devient la vedette de plusieurs films musicaux allemands : la Chanson d'une nuit (Das Lied einer Nacht / Tell Me Tonight, A. Litvak, 1932) ; Une chanson pour toi / Ein Lied für dich / My Song for You, J. May, 1933) ; Mon cœur t'appelle (Mein Herz ruft nach dir / My Heart Is Calling, Gallone, 1934 ; son premier duo avec Martha Eggerth) ; J'aime toutes les femmes (Ich liebe alle Frauen, C. Lamac, 1935). Établi en Autriche, il y tourne encore Opernring / Im Sonnenschein (Gallone, 1936) et Zauber der Boheme (G. von Bolvary, 1937), adaptation de la Bohême de Puccini dans laquelle il retrouve Martha Eggerth, devenue sa femme. Avec elle, il quitte l'Autriche au moment de l'Anschluss et débute à Broadway en 1940. Après la guerre, il tourne encore deux films en Europe, des opérettes : en France, la Valse brillante (Jean Boyer, 1950) et en Autriche le Pays du sourire (Das Land des Lächelns, Hans Deppe, 1952). Il a acquis la nationalité britannique après la Seconde Guerre mondiale.

KIE´SLOWSKI (Krzysztof)

cinéaste polonais (Varsovie 1941 - id. 1996).

Diplômé en 1969 de l'École supérieure de cinéma et de télévision de Łódź, il réalise une quinzaine de documentaires puis, à partir de 1973, des moyens métrages de fiction pour la TV (Passage souterrain [Przejście podziemne], 1973 ; le Premier Amour [Pierwsza milość], id.). Il aborde le long métrage de fiction avec le Personnel (Personel, 1975), puis le Calme / la Tranquillité (Spokój, 1976) et la Cicatrice (Blizna, id.) : ces films soumettent la société polonaise à une critique si cinglante qu'elle vaut au second (portant sur le monde du travail) d'être interdit pendant quatre ans. Le cinéaste conquiert une réputation internationale méritée avec le Profane (Amator, 1979 ; grand prix des festivals de Moscou et Gdańsk), parabole brillante et ironique sur le destin d'un cinéaste amateur face au conformisme social et politique. Entre-temps, deux documentaires, l'Hôpital (Szpital, 1977) et le Point de vue du gardien de nuit (Z punktu widzenia nocnego portiera, 1979), ont témoigné de l'acuité de regard porté par Kieślowski sur les individus et leurs activités.

Le Hasard (Przypadek, 1982) et Sans fin (Bez konca, 1984) confortent la position de Kieślowski comme l'un des leaders de sa génération en Pologne. Il atteint une renommée internationale avec Tu ne tueras point (Krótki film o zabijaniu, 1987) et Brève histoire d'amour (Krótki film o miłośi, 1988), version cinématographique des épisodes 5 et 6 du Décalogue (Dekalog), série produite par et pour la télévision qui est à la fois une magistrale illustration des Dix Commandements et sans doute l'un des films les plus brillants et intelligents des années 80.

Le Décalogue connut une exploitation en salle de tous ses épisodes après le succès critique du cinéaste dans de nombreux pays. En 1991, le cinéaste poursuit un itinéraire particulièrement personnel et original dans une production française, la Double Vie de Véronique.