Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
G

GÉNÉRIQUE. (suite)

À l'équipe des décors et costumes, on peut rattacher le maquilleur (make-up artist ; truccatore), l'habilleur (costumer ou wardrobe master ou w. mistress), le coiffeur (hairdresser ; parucchiere).

Autres termes.

Le chef monteur (editor ; montatore) est responsable du montage. Si le son a une grande importance, il peut y avoir un monteur son spécialisé.

Les machinistes (grip ; macchinista), placés sous la direction du chef machiniste (angl. : head grip), assurent la manutention et l'installation du matériel de prise de vues (pied de caméra, installations de travelling, grues). Ils assurent également la manœuvre des travellings ou des grues.

Les cascadeurs (stuntmen) exécutent les cascades. S'agissant des effets spéciaux, on distingue en anglais special effects (effets de prise de vues) et optical effects (effets réalisés en laboratoire sur tireuse optique).

Le photographe de plateau ne joue aucun rôle dans le tournage : les photos qu'il prend sont uniquement destinées au matériel publicitaire du film.

L'anglais on location est un faux ami, synonyme en fait (pour les plans non tournés en studio) de lieu de tournage.

Seconde équipe.

La seconde équipe (angl. : second unit) est une équipe légère, comportant au moins un réalisateur seconde équipe et un responsable des prises de vues seconde équipe. Elle est chargée des plans qui ne nécessitent pas la présence du réalisateur et de l'équipe complète : typiquement, c'est elle qui réalise les plans de Paris (sans acteurs mais éventuellement avec figurants) destinés à être insérés dans un film tourné en studio hollywoodien. Dans les scènes à grand déploiement de moyens, notamment les scènes de bataille, il peut y avoir plusieurs secondes équipes.

GENET (Jean)

écrivain français (Paris 1910 - id. 1986).

Son seul film, longtemps interdit, est un des films « souterrains » les plus célèbres du monde. Tourné en 1950 avec des décors dans un night-club et dans la forêt de Milly, Un chant d'amour dit sans paroles, avec le seul lyrisme d'un plan leitmotiv de fleurs que deux mains essaient de se passer d'une fenêtre de prison à une autre, l'amour plus ou moins fantasmé d'un prisonnier pour un autre et reconstitue, sans fard, mais sans pornographie, quelques scènes de la vie carcérale qu'a connue et célébrée l'auteur de Haute Surveillance.

GENEVOIS (Simone)

actrice française (Paris 1912 - Ascona, Suisse, 1995).

Fillette populaire du cinéma français des années 20, elle paraît souriante et délurée dans des films qui s'appellent le Rêve de Simone (1918), la Dette de Simone (1919), Un ange a passé ou Un million dans une main d'enfant (Adrien Caillard, 1921). Un peu plus tard, adolescente, elle figure dans Napoléon (A. Gance, 1927) et dans André Cornélis (J. Kemm, 1927). Elle assume avec ferveur le rôle de la Pucelle dans la Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc (M. de Gastyne, 1928). Malgré des personnages de premier plan dans le Rêve (J. de Baroncelli, 1931) et le Cas du Dr Brenner (J. Daumery, 1933), elle se retire des écrans en pleine jeunesse pour n'y jamais revenir.

GENIAT (Marcelle)

actrice française (Saint-Pétersbourg 1881 - Paris 1959).

Elle joue les aïeules dolentes et doucement attendries (la Belle Équipe, J. Duvivier, 1936 ; la Glu, J. Choux, 1938 ; Carrefour, K. Bernhardt, 1939), les épouses nobles et désabusées (la Fusée, J. Natanson, 1933), les héroïnes de mélos populaires (la Joueuse d'orgue, G. Roudès, 1936), les mégères (les Mystères de Paris, Felix Gandéra, 1935 ; le Voile bleu, J. Stelli, 1942). Tout cela avec un égal bonheur dû à sa science du théâtre (Comédie-Française). Elle excelle dans la centenaire du Briseur de chaînes (Jacques Daniel-Norman, 1941) et dans la vieille Bretonne de Dieu a besoin des hommes (J. Delannoy, 1950).

GENIN (René)

acteur français (Aix-en-Provence 1890 - Paris 1967).

Ecclésiastique débonnaire, clochard sympathique, surveillant ahuri, employé hargneux, gendarme à accent, assassin méticuleux... Pendant trente ans, il peuple l'écran de silhouettes hilarantes : les Jumeaux de Brighton (C. Heymann, 1936) ; les Bas-Fonds (J. Renoir, 1937) ; Un carnet de bal (J. Duvivier, id.) ; l'Entraîneuse (A. Valentin, 1938) ; Mon oncle et mon curé (Pierre Caron, 1939) ; les Disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque, id.) ; L'assassin habite au 21 (H.-G. Clouzot, 1942) ; Goupi Mains rouges (J. Becker, 1943) ; les Yeux sans visage (G. Franju, 1960) ; Classe tous risques (C. Sautet, id.).

GENINA (Augusto)

cinéaste italien (Rome 1892 - id. 1957).

Au cours d'une carrière qui couvre une période de plus de quarante ans, Augusto Genina s'est affirmé comme un cinéaste de grande professionnalité, habile dans tous les genres, sachant se plier aux contraintes d'une industrie tournée vers la rentabilité commerciale mais réussissant, du moins dans ses meilleurs films, à préserver un style et une sensibilité qui, sans en faire un cinéaste de premier plan, lui permettent de figurer honorablement dans l'histoire du cinéma italien. Engagé dès 1913 comme auteur de sujets par la Celio Film et la Cines, Genina débute la même année dans la mise en scène avec La moglie di Sua Eccellenza. À partir de cette date, Genina travaille sans discontinuité dans les studios romains, milanais, turinois. Ce n'est qu'en 1927 que la crise du cinéma italien le conduit à s'expatrier. De cette première période, riche de plusieurs dizaines de films, on peut retenir Il piccolo cerinaio (1914), La fuga degli amanti (id.), La doppia ferita (1915, film interprété par Mistinguett), La signorina Ciclone (1916), Maschiaccio (1917), Addio giovinezza (1918), La maschera e il volto (1919), Lucrezia Borgia (id.), Cirano di Bergerac (1923), Il corsaro (CO C. Gallone, id.), L'ultimo Lord (1926), Addio giovinezza (2e version, 1927). Après un passage dans les studios allemands (il y réalise 5 films), Genina se fixe à Paris de 1929 à 1934. Pendant ces années, il tourne Quartier latin (1929), les Amants de minuit (CO M. Allégret, 1931), Paris béguin (id.), la Femme en homme (1932), Ne sois pas jalouse (id.), Nous ne sommes plus des enfants (1934) et surtout Prix de beauté (1930). Dominé par l'interprétation presque mythique de Louise Brooks, Prix de beauté marque un des sommets de la carrière de Genina ; la tension dramatique du film qui culmine dans un final d'anthologie (la mort de l'héroïne dans la salle où elle assiste à la projection du film dont elle est la vedette) en fait une œuvre mémorable. Après un nouveau séjour en Allemagne puis en Autriche, Genina, à la demande du gouvernement fasciste, rentre en Italie et réalise (avec un bref intermède français pour tourner Naples au baiser de feu, 1937), des œuvres profondément marquées par l'idéologie du régime au pouvoir. L'Escadron blanc (Lo Squadrone bianco, 1936), les Cadets de l'Alcazar/le Siège d'Alcazar (L'assedio dell'Alcazar, 1940), Bengasi (1942) peuvent être considérés comme des films de propagande ; ce sont aussi des œuvres d'excellente facture dont le ton épique emporte l'adhésion. Après quelques années de silence, Genina reprend son activité en 1949 et réalise successivement la Fille des marais (Cielo sulla palude, 1949), L'edera (1950), Histoires interdites (Tre storie proibite, 1952), Une fille nommée Madeleine (Maddalena, 1954), Frou-Frou (1955). De ces derniers films, assez médiocres dans l'ensemble, se détache une entreprise hagiographique à la gloire de Maria Goretti — jeune fille canonisée par l'Église —, Cielo sulla palude, où Genina retrouve le sens de l'atmosphère et le dépouillement narratif qui caractérisent le meilleur de son œuvre.