Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

STAUDTE (Wolfgang) (suite)

Films :

Akrobat schö-ö-n, 1943 ; Ich hab' von Dir geträumt, 1944 ; Frau über Bord, inachevé, 1945 ; Les assassins sont parmi nous (Die Mörder sind unter uns, 1946) ; les Aventures de Monsieur Fridolin (Die seltsamen Abenteuer des Herrn Fridolin B., 1948) ; Rotation (id., 1949) ; Schicksal aus zweiter Hand (id.) ; Pour le roi de Prusse/le Sujet (Der Untertan, 1951) ; A Tale of Five Cities (épisode : Wird Europa wieder lachen ?, 1952) ; Die Geschichte des kleinen Muck (1953) ; Leuchtfeuer (1954) ; Mutter Courage und ihre Kinder (inachevé, 1955) ; Ciske-ein Kind braucht Liebe (id.) ; Rose (Rose Bernd, 1957) ; Kanonen-Serenade (1958) ; Madeleine et le Légionnaire (Madeleine und der Legionär, id.) ; Der Maulkorb (id.) ; Des roses pour le procureur (Rosen für den Staatsanwalt, 1959) ; Je ne voulais pas être un nazi (Kirmes, 1960) ; le Dernier Témoin (Der letzte Zeuge, id.) ; Die glücklichen Jahre der Thorwalds (CO John Olden, 1962) ; Die Rebellion (id.) ; l'Opéra de quat'sous (Die Dreigroschenoper, 1963) ; Herrenpartie (1964) ; Das Lamm (id.) ; Ganovenehre (1966) ; Heimlichkeiten (1968) ; Die Herren mit der weissen Weste (1970) ; Heisse Spur St. Pauli (1971) ; Der Seewolf (1973) ; Zwischengleis (1978).

STAWIŃSKI (Jerzy)

écrivain, scénariste et cinéaste polonais (Zakŗet 1921).

Diplômé de droit, romancier très populaire, il a collaboré avec talent au scénario d'un certain nombre d'œuvres importantes de la nouvelle vague polonaise. Il a travaillé notamment pour Andrzej Wajda (Kanal, 1956, et le sketch de l'Amour à vingt ans, 1962), Andrzej Munk (Un homme sur la voie, 1956 ; Eroica, 1957 ; De la veine à revendre, 1960), Aleksander Ford (les Chevaliers teutoniques, 1960), Wojciech Has (l'Art d'être aimée, 1962). Il débute dans la mise en scène en 1964 (Pas de divorces [Rozwodów nie b¸edzie]) et sera l'auteur de quelques films qui n'ont pas le brillant de ses scénarios : le Pingouin (Pingwin, 1965, avec Zbigniew Cybulski), Qui croit aux cigognes (Kto wierzy w bociany, CO Helena Amiradžibi, 1971), l'Anniversaire de Mathilde (Urodziny Matyldy, 1975). En 1995, il écrit pour Kazimierz Kutz le scénario de Colonel Kwiatkowski.

STEADYCAM (d'après les mots anglais steady, régulier, et camera).

Nom de marque d'un dispositif de prises de vues conçu pour les caméras portables : l'opérateur porte un harnais spécial, auquel la caméra est reliée par un système de bras et de ressorts qui conduit à ce que la caméra « flotte » devant l'opérateur, cette suspension absorbant la majeure partie des irrégularités du mouvement de l'opérateur (marche, montée d'un escalier, etc.). [ MOUVEMENTS D'APPAREIL.]

STEEL (Anthony)

acteur britannique (Londres 1920).

Après trois années au théâtre, il apparaît modestement dans Sarabande (B. Dearden et M. Ralph, 1948), le Mystère du camp 27 (T. Fisher, id.), Police sans armes (Dearden, 1950), le Cheval de bois (The Wooden Horse, J. Lee, id.). Sa haute stature et sa carrure sportive l'imposent en héros idéal de films d'aventures exotiques : Quand les vautours ne volent plus (H. Watt, 1951), la Femme du planteur (K. Annakin, 1952), À l'ouest de Zanzibar (Watt, 1954), les Quatre Plumes blanches (T. Young et Z. Korda, 1955), le Secret des tentes noires (B. D. Hurst, 1956). Depuis la fin des années 50, il travaille dans des productions européennes d'origine diverse et de qualité irrégulière. En 1975, il sort complètement de ses habitudes pour Run Rabbit Run (Roger Fritz) et Histoire d'O (Just Jaeckin). Il fut l'époux éphémère d'Anita Ekberg.

STEELE (Barbara)

actrice britannique (Trenton Wirrall, 1938).

Mario Bava, en lui offrant un rôle déterminant dans le Masque du démon (1960), l'enferme dans un genre dont elle va devenir la déesse blême : de film d'horreur en film d'épouvante, elle promène en effet sa silhouette émaciée, son regard inquiétant et ses baisers mortels. Elle apparaît dans la Chambre des tortures (R. Corman, 1961), l'Effroyable Secret du docteur Hichcock (Robert Hampton [R. Freda], 1962, le Spectre du docteur Hichcock (id., 1963), la Danse macabre (Danza macabra, Antonio Margheriti, 1964), la Sorcière sanglante (I lunghi capelli della morte, id., 1965), le Cimetière des morts vivants (Cinque tombe per un medium, Ralph Zucker [Massimo Pupillo], 1966), Un angelo per Satana (C. Mastrocinque, 1967), Frissons (Parasite Murders, David Cronenberg, 1974). Federico Fellini dans Huit et demi (1963), Volker Schlöndorff dans les Désarrois de l'élève Törless (1966) tentent de l'arracher au monde de la nuit et d'outre-tombe, mais en vain. Peut-être déçue d'une carrière inattendue et relativement répétitive, elle s'est faite plus rare sur les écrans (Cinq femmes à abattre, J. Demme, 1974 ; la Petite, L. Malle, 1978 ; la Clef sur la porte, Y. Boisset, id. ; le Silence qui tue [Silence Scream], D. Harris, 1980, Tief oben [Willi Hengstler], AUT, 1994).

STEENBURGEN (Mary)

actrice américaine (Newport, Ark., 1953).

Dès son premier film, cette actrice vive et malicieuse déploie son talent et son attrait et, dans un rôle de revêche de charme à la Katharine Hepburn, elle éclipse un Jack Nicholson hirsute (En route vers le sud, J. Nicholson, 1978). Depuis, si elle n'a jamais accédé au statut de star, Mary Steenburgen mène une carrière régulière et riche en bons films. Elle a marqué de sa distinction les figures de la mère de famille de Ragtime (M. Ritt, 1983) ou de l'épouse sage de Comédie érotique d'une nuit d'été (W. Allen, 1983). On la retrouve dans Philadelphia (J. Demme, 1994) dans un rôle d'avocate retorse chez qui, selon une démarche qui lui est familière, Mary Steenburgen ne peut s'empêcher de suggérer l'hésitation et en 1995 dans Nixon d'Oliver Stone.

STEIGER (Rodney Stephen Steiger, dit Rod)

acteur américain (Westhampton, N. Y., 1925).

Il quitte l'école à seize ans pour s'engager dans les marines et passe la Seconde Guerre mondiale sur un destroyer dans le Pacifique. C'est dans les services civils de la marine, entre 1947 et 1949, qu'il fait ses débuts d'acteur. Sa bourse de G. I. lui permet de poursuivre ses études, il s'inscrit à la New School for Social Research pour apprendre l'art dramatique. Deux ans plus tard, on le retrouve à New York, à l'American Theater Wing, puis à l'Actors Studio, dont il est un des produits les plus représentatifs. Son expérience professionnelle lui vient d'une longue pratique du théâtre et de la télévision. Il ne commence vraiment sa carrière au cinéma qu'en 1954, en incarnant le frère aîné de Marlon Brando dans Sur les quais (E. Kazan). Acteur très doué, à la forte présence, il a souvent été accusé d'en faire trop, de tomber dans l'exhibitionnisme. Mais la tentation de la démesure est forte quand les rôles qu'on lui réserve sont le plus souvent ceux de révoltés, de violents comme dans le Jugement des flèches (S. Fuller, 1957), où il est un sudiste refusant d'accepter la défaite et préférant aller vivre chez les Indiens plutôt que de rester citoyen de l'Union sous la domination des Yankees. Il incarne encore un sudiste agressif et borné, officier de police raciste, qui doit peu à peu perdre de sa morgue face à l'un de ses collègues plus compétent et noir (Sydney Poitier) dans le film qui lui vaut un Oscar (Dans la chaleur de la nuit, N. Jewison, 1967). Sa corpulence massive, son air peu amène le conduisent naturellement à jouer des personnalités fortes, des chefs qui ne font pas dans la dentelle (le Sergent, J. Flynn, 1968), volontiers mégalomanes : il détient le rôle-titre de Al Capone (R. Wilson, 1959), celui de Napoléon dans Waterloo (S. Bondartchouk, 1970). Son penchant avoué pour la boisson en fait l'interprète idéal du rôle de l'excentrique alcoolique W. C. Fields (Fields et moi, A. Hiller, 1976). Certes, ses excès d'expression dans le Prêteur sur gages (S. Lumet, 1965) sont à la limite du supportable ; mais, dirigé par des metteurs en scène européens comme Francesco Rosi, il est capable de compositions parfaitement contrôlées, ainsi que le prouvent Main basse sur la ville (1963) et Lucky Luciano (1973). Tout en continuant à travailler aux États-Unis, Rod Steiger mène depuis longtemps une carrière parallèle en Europe, notamment en Italie, sous la direction de F. Rosi, E. Olmi, F. Zeffirelli, par exemple. En France, on le voit aux côtés de Romy Schneider dans le film de Claude Chabrol les Innocents aux mains sales (1974). Sa carrière marque un arrêt en 1978 à la suite d'une crise personnelle grave. Dépressif, doutant de sa carrière et de son talent, Rod Steiger reprend peu à peu quelques rôles dans des films dits mineurs : Amityville (S. Rosenberg, 1979), le Lion du désert (M. Akkad, 1980), l'Élu (J. P. Kagan, 1982), The Naked Face (B. Forbes, 1985), American Gothic (J. Hough, 1987), Catch the Heat (Joel Silberg, id.), Calendrier meurtrier (The January Man, Pat O'Conor, 1989), Men of Respect (William Reilly, 1990), The Ballad of the Sad Café (Simon Callow, 1991), Guilty As Charged (Sam Irvin, 1991), l'Expert (The Specialist, Luis Llosa, 1994), Hurricane Carter (N. Jewison, 1999). À la télévision, il a interprété des rôles marquants, comme Marty dans les années 50 ou la Montagne magique (1981). On le retrouve, très drôle, en vieille baderne obstinée dans Mars Attacks ! (T. Burton, 1996). Il a été marié à l'actrice Claire Bloom.