Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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ÉCLAIRAGE. (suite)

Les deux types les plus utilisés sont : l'arc 225 ampères (communément appelé « brute ») et le 150 A (ampères). Ce sont des projecteurs à lentille de Fresnel de grand diamètre : 60 cm pour le brute.

Les arcs peuvent être équipés de différents types de charbons ( SOURCES DE LUMIÈRE) procurant une température de couleur* adaptée aux conditions du tournage : studio ou extérieur. (En fait, il faut les filtrer pour que leur lumière se mélange parfaitement avec celle des autres sources.)

Les projecteurs à incandescence sont de deux types principaux : avec ou sans lentille de Fresnel. Dans les deux cas, on fait de plus en plus appel aux lampes dites « à quartz », variété de lampe à incandescence nettement plus compacte que les lampes traditionnelles ( SOURCES DE LUMIÈRE).

Dans les projecteurs à lentille de Fresnel, la lampe, montée devant un réflecteur, est placée à peu près au foyer de la lentille, selon le principe des phares maritimes. Bien qu'ils ne soient pas les meilleurs en termes de rendement lumineux, ces projecteurs constituent l'équipement de base des studios, car ce sont eux qui offrent les plus grandes possibilités de contrôle du flux lumineux. Leur système optique permet, par déplacement relatif de la lampe et de la lentille, tous les réglages du faisceau, du plus large au plus serré, et il donne des ombres nettes. Avec eux, il est particulièrement aisé de sculpter la lumière avec des volets, de la moduler avec des diffuseurs, etc. (Les mêmes remarques s'appliquent aux projecteurs à arc à lentille de Fresnel.) Ils existent dans les puissances : 10 kW, 5 kW, 2 kW, 1 kW, 500 W, 250 W.

Les projecteurs sans lentille de Fresnel, dans lesquels la lampe est simplement placée devant un réflecteur, sont typiquement des projecteurs d'ambiance (voir plus loin) ou d'éclairage des décou vertes. On a beaucoup utilisé les lampes classiques de 5 kW dans des « plats à barbe », grands réflecteurs ronds presque plats. Mais leur consommation est élevée, et leur taille importante, pour un rendement assez médiocre. Aussi a-t-on tendance à les remplacer par des projecteurs à quartz, qui se présentent sous la forme de grosses boîtes rectangulaires, dans des puissances allant jusqu'à 10 kW. Les modèles de puissance 2 et 4 kW, fonctionnant en lumière indirecte, sont typiquement les lumières d'ambiance modernes dites « soft light » ou « north light ».

Alors que les projecteurs ci-dessus donnent un faisceau diffus, certains projecteurs sans Fresnel mais à réflecteur parabolique ont un faisceau directif, réglable par le déplacement relatif de la lampe et du réflecteur. C'est le cas, en particulier, des 2 kW et 850 W quartz (dits « mandarines ») : très utilisés dans les tournages actuels, leur excellent rendement lumineux et leur légèreté les rendent particulièrement pratiques en intérieurs réels.

Les floods. Ce sont des lampes — avec ou sans miroir incorporé — survoltées, donc de durée de vie limitée (quelques heures) mais de rendement élevé. ( SOURCES DE LUMIÈRE.) En 500 W ou 1 000 W, ils sont utilisés comme lumière d'ambiance dans différents dispositifs : rampes, panneaux, bols individuels montés sur une pince qui permet de les fixer pratiquement n'importe où.

Les mini-brutes. Un modèle particulier de lampes à quartz à réflecteur et à lentille incorporés (un peu comme des phares de voiture) est très largement utilisé — principalement en unités les regroupant par 6 ou 9 (voire plus) appelées « mini-brutes » — pour inonder de lumière tout ou partie de la scène.

Les lampes HMI. Les lampes dites « HMI » (HMI est en fait un nom de marque de la société Osram) ne sont pas autre chose ( SOURCES DE LUMIÈRE) que des arcs électriques enfermés dans une ampoule spéciale. Elles fonctionnent en courant alternatif, avec un rendement très élevé, et elles donnent — contrairement aux lampes à incandescence — une température de couleur de type lumière du jour. (Il existe toutefois, depuis peu, des lampes HMI donnant la même température de couleur que les lampes à incandescence.) Elles sont utilisées dans les projecteurs avec ou sans Fresnel, dans les puissances 200 W, 575 W, 1 200 W, 2,5 kW, 4 kW, 6 kW. Un projecteur Fresnel HMI de 6 kW offre un flux lumineux presque égal à celui d'un brute, avec une consommation de 65 A en courant alternatif au lieu de 225 A en courant continu.

Du fait de leur fonctionnement sur courant alternatif, les lampes HMI peuvent provoquer du scintillement dans l'image si l'on ne prend pas certaines précautions, notamment en ce qui concerne l'ouverture de l'obturateur qui doit être égale à 180° si l'on tourne à 25 im./s, 172° à 24 im./s, etc. (Aux États-Unis, où la fréquence du courant est de 60 Hz au lieu de 50 Hz européens, les réglages sont différents.)

Cas particuliers.

En extérieurs, les réflecteurs permettent de renvoyer la lumière solaire vers les ombres ou les contre-jours. Ce sont des panneaux orientables, métallisés ou recouverts de polystyrène, d'environ 1 m sur 1 m (parfois plus). Outre que ce moyen d'éclairage est évidemment tributaire du soleil, les réflecteurs bougent au vent, et leur lumière éblouissante est redoutée des acteurs.

Les tubes fluorescents se rencontrent couramment dans les décors réels. Il en existe de toutes sortes, avec des émissions spectrales très diverses. En général, ils donnent un rendu verdâtre très déplaisant. Il faut les filtrer, le mélange avec d'autres sources étant de toute manière délicat, sauf à éclairer à un niveau tel qu'ils soient noyés dans un flot de lumière conventionnelle. (Par ailleurs, il y a — comme avec les lampes HMI — risque de scintillement.)

Quand un personnage doit évoluer avec une bougie (ou une lampe à pétrole), on emploie une fausse bougie évidée contenant une petite lampe quartz de 100 W bas voltage (12 à 30 V) alimentée par une batterie dissimulée dans les vêtements du personnage. Les mains et le visage du porteur sont alors correctement éclairés ; des projecteurs ordinaires, éventuellement portés à la main en suivant (hors champ !) le personnage, simulent l'effet de lumière mouvante de la bougie sur le décor. La fausse bougie est surmontée d'un petit bout de vraie bougie pour qu'il y ait une flamme. Dans le cas, similaire, d'une torche électrique, des lampes un peu plus puissantes (250 W, par ex.) peuvent permettre de n'utiliser que cette seule source lumineuse lorsque le personnage se déplace dans l'obscurité et que le faisceau de sa torche balaye le décor.