Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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BEERY (Noah)

acteur américain (Smithville, Mo., 1882 - Los Angeles, Ca., 1945).

Frère aîné de Wallace Beery, acteur de théâtre, puis de cinéma, spécialisé dans les rôles de méchants, souvent des agents d'autorité sadiques : délégué aux affaires indiennes (la Race qui meurt [The Vanishing American], George B. Seitz, 1925), sergent de la Légion (Beau Geste, H. Brenon, 1926), gardien de prison (les Damnés du cœur, C. B. De Mille, 1929). Au cours de sa prolifique carrière, on peut encore citer le Signe de Zorro (F. Niblo, 1920), le Loup des mers (The Sea Wolf, George Melford, id.), The Dove (R. West, 1927), l'Arche de Noé (M. Curtiz, 1929), les Quatre Plumes blanches (M. C. Cooper, E. B. Schoedsack et L. Mendes, id.), Lady Lou (She Done Him Wrong, L. Sherman, 1933).

BEERY Jr (Noah)

acteur américain (New York, N. Y., 1913 - Tehachapi, Ca., 1994).

Fils de Noah Beery et neveu de Wallace Beery, il est d'abord enfant acteur à la fin du muet (le Signe de Zorro, F. Niblo, 1920). Il commence sa véritable carrière en 1939 avec Seuls les anges ont des ailes de Howard Hawks, réalisateur avec lequel il tournera nombre de films dont Sergent York (1941), la Rivière rouge (1948) ; on le voit dans des rôles secondaires de cow-boy pittoresque dans divers films et séries télévisées.

BEERY (Wallace)

acteur américain (Kansas City, Mo., 1885 - Los Angeles, Ca., 1949).

Sa carrière hollywoodienne commence vers 1913, après des débuts au cirque. Son physique n'est pas exactement celui d'un jeune premier. Il joue donc les brutes et les personnages hauts en couleur. Antipathique pour commencer, il sert de faire-valoir à des personnages beaucoup plus distingués que le sien : Douglas Fairbanks dans The Mollycoddle (V. Fleming, 1920) ou Robin des bois (A. Dwan, 1922, où il est Richard Cœur de Lion), Rudolph Valentino dans les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (R. Ingram, 1921) ou Buster Keaton dont il est le rival dans les Trois Âges, en 1923. Mais il plaît au public, devient une vedette considérable, et l'on se met à construire des films pour lui. Son âge d'or se situe entre 1927 et 1940. Dans les Mendiants de la vie (1928), William Wellman lui donne son emploi type : Oklahoma Red, le chef d'une bande de clochards, qui cache un cœur d'or sous une apparence de brute. À la fin du film, il se sacrifie pour assurer le bonheur de Louise Brooks, qu'il aime en secret. L'année suivante, dans son premier film parlant, Chinatown Nights, Wellman fait de lui à nouveau un chef de bande régénéré par l'amour de Florence Vidor. Dès lors, à peu près systématiquement, Wallace Beery va se trouver confronté à des personnages fragiles, des jeunes femmes ou des enfants. En 1930, il est convict dans Big House de George W. Hill, Pat Garrett dans Billy the Kid de King Vidor (id.), boxeur déchu protecteur d'un enfant dans le Champion (du même Vidor en 1931, avec Jackie Cooper). En 1932, il est industriel dans Grand Hôtel d'Edmund Goulding, puis un lutteur allemand ridiculisé par une femme dans Une femme survint (1932) de John Ford. En 1934, il est l'admirable Pancho Villa de Viva Villa d'Howard Hawks et Jack Conway, et le rival de George Raft dans The Bowery, de Raoul Walsh. Après l'Île au trésor (V. Fleming, 1934), Au service de la loi (J. von Sternberg, 1939), la qualité de ses films va vraiment décliner, mais non sa popularité jusqu'à sa mort en 1949.

BEGLEY (Edward James, dit Ed)

acteur américain (Hartford, Conn., 1901 - Los Angeles, Ca., 1970).

Venu de la radio locale, très populaire à la TV, il a incarné avec une belle constance à l'écran (depuis Boomerang d'E. Kazan, 1947) des personnages antipathiques, que son masque accentué et son précoce vieillissement rendent intéressants. Son rôle de démagogue cruel, corrompu et faussement rusé dans Doux Oiseau de jeunesse (R. Brooks, 1962) lui vaut un Oscar (« best supporting actor »).

Principaux films :

la Dernière Rafale (W. Keighley, 1948) ; la Maison dans l'ombre (N. Ray, 1952) ; Bas les masques (R. Brooks, id.) ; Douze Hommes en colère (S. Lumet, 1957) ; le Coup de l'escalier (R. Wise, 1959) ; The Oscar (R. Rouse, 1966) ; Firecreek (Vincent Mac Eveety, 1968).

BEHI (Ridha [al-Bahi])

cinéaste tunisien (Kairouan 1947).

Études de lettres à Tunis, de sociologie et d'ethnographie à Paris. Initié au cinéma par l'actif ciné-club de Kairouan dès 1964, il écrit des scénarios (Sous la pluie de l'automne, Ahmed Kechine, 1968) et se fait remarquer par un court métrage, Seuils interdits (1972). Son premier long métrage traite également de la mutation socioculturelle que provoque le tourisme : Soleil des hyènes (ash-Shams wa adh-dhiba’, 1978). Il réalise des documentaires pour le Koweit, puis Les anges ont froid l'hiver (el-Malaïka) en 1983 et la Mémoire tatouée en 1986. Il aborde la question palestinienne à travers la révolte des Pierres dans Chronique des nuits ensoleillées (Waqai‘ al Layali al Mushmisa, 1990), grande production tuniso-palestino-hollandaise. En 1994, il signe Les hirondelles ne meurent pas à Jérusalem.

BEINEIX (Jean-Jacques)

cinéaste français (Paris 1946).

Forgé par l'assistanat auprès de réalisateurs comme R. Clément, C. Berri ou C. Zidi, et par le court métrage (le Chien de M. Michel), il adapte, en 1981, un roman policier de Delacorta, Diva, qui met en scène les aventures modernes d'un postier, d'une cantatrice, et de divers marginaux. Le film obtient un tardif mais vif écho auprès des spectateurs qui y reconnaissent l'esthétique des années 80 et en font un film-culte. Il peaufine, à la limite du maniérisme, ce parti pris dans la Lune dans le caniveau (1983). Il attend 1986 pour adapter un troisième roman noir, 37°2 le matin (d'après Philippe Djian) qui obtient un véritable succès auprès d'un large éventail de spectateurs, en attente d'un romantisme aux couleurs du temps. Roselyne et les lions (1989) en revanche ne trouvera pas son public. En 1992, il réalise I.P. 5, l'île aux pachydermes avec Yves Montand dans son dernier rôle, puis en 2000 Mortel Transfert.

BEK-NAZAROV (Amo Ivanovič Bek-Nazarov / Beknazarjan, dit Amo)

acteur et cinéaste soviétique arménien (Erivan 1892 - Moscou 1965).

Il débute comme acteur en 1915 dans ’Enver Pacha, traître de la Turquie‘, de Vladimir Gardine, et apparaît dans plusieurs films de Vesselovski, Svetlov, Gromov et Evgueni Bauer. Après l'instauration du pouvoir soviétique, il sera le fondateur de la cinématographie arménienne et l'un des animateurs — avec Ivan Perestiani notamment — de la cinématographie géorgienne. En Géorgie, il tourne ‘ Au pilori ’ (U pozornogo stolba, 1924), ‘ les Trésors disparus ’ (Propavšie sokrovišča, id.), ‘ Natella’ (id., 1926). Namous / l'Honneur (Namus, 1926) est le premier long métrage de fiction arménien. L'année 1927 est une année faste pour le cinéaste qui signe également ‘ Zare ’ (id.) et la ciné-comédie ‘ Chor et Chorchor ’ (Šor i Šoršor). Parmi les films ultérieurs de Bek-Nazarov, il faut citer ‘ Khas-Pouch ’ (Has-Puš, 1927), le documentaire ‘ la Terre de Nairi ’ (Strana Nairi, 1931), le célèbre et très populaire Pepo (id., 1935), ‘ Zanguezour ’ (Zangezur, 1938) ‘ David-Bek ’ (id., 1944) et ‘ la Fille de l'Ararat ’ (Devuška Araratskoj doliny, 1950).