Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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POUVOIR SÉPARATEUR. (suite)

Transfert de modulation.

Les critères de pouvoir séparateur ou de pouvoir résolvant sont à manier avec prudence : un objectif de pouvoir séparateur relativement modeste peut donner une image plus agréable à voir qu'un objectif de pouvoir séparateur élevé, si le premier fournit une image peu détaillée mais aux détails bien contrastés et le second une image très détaillée aux détails peu contrastés, difficiles à distinguer. Ce phénomène est pris en compte par la notion moderne de « courbe de transfert de modulation », qui revient à tracer l'évolution du contraste local des détails — entre 100 p. 100 pour un contraste maximum et 0 pour un contraste nul — en fonction de la finesse des détails, exprimée en traits/mm. (Ces courbes restent du domaine du laboratoire. Pour la pratique usuelle, par exemple pour contrôler les objectifs ou les installations de projection, l'on continue d'employer les mires traditionnelles.)

Les films d'avant-guerre étaient tournés avec des objectifs et des films donnant une image de définition modérée (pas plus de 40 traits/mm sur les copies Technicolor, ce qui était d'ailleurs remarquable, vu la complexité du procédé) mais avec un bon contraste local des détails : leurs images continuent de nous paraître bonnes, et nettes, bien qu'elles contiennent sensiblement moins de détails que l'image d'un film contemporain. Au début des années 50, cette définition devint insuffisante lorsque, avec l'anamorphose, on étala l'image sur écran large, d'où l'apparition du format 70 mm, dont l'immense image était évidemment bien plus détaillée. (Une autre solution consistait à partir d'une image négative de grande dimension, donc détaillée.  VISTAVISION.) Ce sont les progrès réalisés depuis lors, en pouvoir séparateur des objectifs et en pouvoir résolvant des films, qui ont conduit au mouvement inverse d'abandon progressif du 70 mm au profit du 35 mm Scope.

POWELL (Richard E., dit Dick)

acteur et cinéaste américain (Mountain View, Ark., 1904 - Los Angeles, Ca., 1963).

Jeune premier chantant des meilleurs films musicaux de la Warner au temps de Busby Berkeley (42e Rue, L. Bacon, 1933 ; Chercheuses d'or de 1933, M. LeRoy, id. ; Prologues, Bacon, id. ; le Bar magnifique, id., 1934 ; Dames, R. Enright, id. ; Mademoiselle Général, F. Borzage, id. ; Chercheuses d'or de 1935, B. Berkeley, et de 1937, Bacon), il passe par la comédie (C'est arrivé demain, R. Clair, 1944) pour en venir au film noir : Adieu ma belle, Le crime vient à la fin (E. Dmytryk, 1945), Cornered (id., id.), l'Heure du crime (R. Rossen, 1947) ou l'Implacable (R. Parrish, 1951). Il apparaît encore dans la Cible (A. Mann, id.), les Ensorcelés (V. Minnelli, 1952) et Suzanne découche (F. Tashlin, 1954), puis passe derrière la caméra. Comme réalisateur, il signe : Même les assassins tremblent (Split Second, 1953), le Conquérant (The Conqueror, 1956), l'Extravagante Héritière (You Can't Run Away From It, id.), Torpilles sous l'Atlantique (The Enemy Below, 1957), Flammes sur l'Asie (The Hunters, 1958). Il fut l'époux de Mildred Maund, Joan Blondell et June Allyson.

POWELL (Eleanor)

danseuse américaine (Springfield, Mass., 1912 - Beverly Hills, Ca., 1982).

Après une brillante carrière à Broadway et le titre envié, en 1934, de championne du monde de « tap dance », elle apparaît à l'écran en 1935 dans un musical, tout naturellement (elle ne fera rien d'autre) : George White's Scandals (G. White). Bien vite, elle devient la vedette de films prestigieux et luxueux, produits par la MGM, dont les « clous » sont invariablement d'admirables numéros dansés : on se souvient de la série des Broadway Melody (de 1936, 1938 et 1940, sous la direction de Roy Del Ruth), où les scénarios sont réduits à l'extrême, mais où le soin accordé à la chorégraphie, aux décors et aux costumes est exceptionnel. Elle est ainsi l'une des plus élégantes et virtuoses partenaires de Fred Astaire, et sa prestation à ses côtés dans Begin the Beguin (de Broadway qui danse [Broadway Melody of 1940], N. Taurog) n'est pas près d'être oubliée.

Curieusement, sa carrière fut de courte durée : en effet, la MGM renonce au début des années 40 au genre qui la met le mieux en vedette, pour réaliser, sous l'influence d'Arthur Freed, Vincente Minnelli et Stanley Donen, des musicals moins traditionnels, moins fastueux. Épouse de Glenn Ford en 1943, elle abandonne le cinéma après Swing circus (Sensation of 1945) d'Andrew Stone (à l'exception d'une courte apparition dans Jamais deux sans toi [The Duchess of Idaho] de R. Z. Leonard en 1950).

Sa relativement courte filmographie comporte également : L'amiral mène la danse (R. Del Ruth, 1936) ; Rosalie (W. S. Van Dyke, 1937) ; Honolulu (E. Buzzell, 1939) ; Lady Be Good (N. Z. McLeod, 1941) ; Croisière mouvementée (Ship Ahoy, Buzzel, 1942), Mademoiselle ma femme (V. Minnelli, 1943) et la Parade aux étoiles (G. Sidney, id.). ▲

POWELL (Suzanne Burce, dite Jane)

chanteuse et actrice américaine (Portland, Oreg., 1928).

Très jeune, elle chante à la radio et au cinéma, dès 1944, dans Hollywood Melody (Song of the Open Road, Sylvan S. Simon). Mais sa grande chance est de signer un contrat pour la MGM et de participer à des films de George Sidney (Féerie à Mexico [Hollywood in Mexico], 1946), Norman Taurog (Riche, jeune et jolie [Rich, Young and Pretty], 1951) ou Stanley Donen (Au fond de mon cœur, 1954). Contrairement à beaucoup de vedettes de musicals, Jane Powell est une véritable chanteuse (une soprano). La postérité se souviendra d'elle dans deux films de Donen : Mariage royal (1951), où elle tient fort honorablement sa place près de Fred Astaire, et dans les Sept Femmes de Barberousse (1954), où elle se montre particulièrement dynamique. Ses deux derniers films, tournés en dehors de la MGM, sont Une fille qui promet (M. Leisen, 1957) et le très beau l'Île enchantée (A. Dwan, 1958).

POWELL (Michael)

cinéaste et producteur britannique (Bekesbourne, près de Canterbury, 1905 - Avening, Gloucestershire, 1990).

Fils d'un hôtelier installé en France au Cap-Ferrat, il fait ses études à Canterbury et à Londres, s'intéresse au cinéma dès 1922 et, en France, a l'occasion de travailler aux côtés de Léonce Perret, Jacques Feyder et Ivan Mosjoukine. En 1925, il est assistant de Rex Ingram, qui tourne aux studios de la Victorine, à Nice, Mare nostrum, puis apprend le métier en devenant photographe de plateau (Champagne, A. Hitchcock, 1928) puis monteur et scénariste (Chantage, id., 1929 ; Perfect Understanding, Cyril Gardner, 1933). Il passe à la réalisation au moment de la prolifération des « Quotas Quickies », films courts à budgets modiques destinés à réduire l'invasion des longs métrages américains sur le marché britannique. Il en signe 23 : Two Crowded Hours (1931) ; My Friend the King (id.) ; Rynox (id.) ; The Rasp (id.) ; The Star Reporter (id.) ; Hotel Splendide (1932) ; C. O. D. (id.) ; Born Lucky (id.) ; His Lordship (id.) ; The Fire Raisers (1933) ; The Night of the Party (1934) ; Red Ensign (id.) ; Something Always Happens (id.) ; The Girl in the Crowd (id.) ; Some Day (1935) ; Lazybones (id.) ; The Love Test (id.) ; The Phantom Light (id.) ; The Price of a Song (id.) ; Her Last Affair (id.) ; The Brown Wallet (1936) ; Crown Versus Stevens (id.) ; The Man Behind the Mask (id.).