Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LAURITZEN (Lau Jr)

acteur et cinéaste danois, fils du précédent (Vejle 1910 - 1977).

D'abord comédien, il passe derrière la caméra en 1934 en tournant, en compagnie d'Alice O'Fredericks, Dehors dans la neige froide (Ud i den Kolde sne). Après quelques films médiocres, il délaisse les comédies légères au profit d'œuvres dramatiques. Sa rencontre avec Bodil Ipsen et leur collaboration efficace conduisent à la réalisation de films de qualité, dont la Princesse des faubourgs / Égarement (Afsporet, 1942), qui reçoit un bon accueil international. Ensemble, ils réalisent également La terre sera rouge (De r'ode enge, 1945), film sur la Résistance, puis Café Paradis (1950) et le Vrai Visage (Det sande ansigt, 1951). Entre autres films, il a réalisé aussi Jeunesse dangereuse (Farlig ungdom, 1953). Enfin, travaillant tant en Suède qu'au Danemark, il apparaît souvent comme acteur même dans ses propres films.

LAUSTE (Eugène)

pionnier du cinéma français (Paris 1856 - id. 1935).

Il rejoint le laboratoire de recherche d'Edison au moment où celui-ci s'intéresse au cinéma. Après avoir été le collaborateur de Dickson, Lauste participe ensuite à la mise au point du projecteur Le Roy, du projecteur Latham, et enfin, avec W. K. L. Dickson, du projecteur American Biograph. À partir de 1900, il travaille sur le cinéma sonore et il réalise notamment une caméra qui enregistre sur un même film à la fois les images et le son, préfigurant exactement les films à piste optique. Malgré les perfectionnements apportés ultérieurement par Lauste à son dispositif d'enregistrement optique du son, cet appareil ne déboucha sur aucune application pratique, faute d'amplificateur susceptible de permettre une écoute collective. ( CINÉMA SONORE.)

LAUTNER (Georges)

cinéaste français (Nice 1926).

Bien que ses premiers films soient contemporains de la Nouvelle Vague, Lautner est étranger au mouvement de renouvellement et de rajeunissement du cinéma français en 1959-60. Il est né dans la profession (sa mère est la comédienne Renée Saint-Cyr) et a gravi les échelons du cursus traditionnel : service cinématographique de l'armée, assistanat, courts métrages. Sa carrière s'inscrit dans la continuité des genres du cinéma national : comédies ou « polars », construits sur des scénarios solides (de Jacques Robert, puis souvent de Michel Audiard), défendus par des comédiens populaires. Il a connu sa période la plus personnelle avec la série des Monocle, fondée sur un humour sarcastique. Depuis 1975, il a dirigé des films d'acteurs-producteurs, Alain Delon ou Jean-Paul Belmondo, en soignant le travail technique et le rythme des séquences.

Films  :

la Môme aux boutons (1959) ; Marche ou crève (1960) ; Arrêtez les tambours (id.) ; le Monocle noir (1961) ; En plein cirage (1962) ; le Septième Juré (id.) ; l'Œil du monocle (id.) ; les Tontons flingueurs (1963) ; les Pissenlits par la racine (1964) ; Le Monocle rit jaune (id.) ; les Barbouzes (1965)  ; les Bons Vivants (un sketch, 1965) ; Ne nous fâchons pas (id.) ; Galia (1966) ; la Grande Sauterelle (1967) ; Fleur d'oseille (id.) ; le Pacha (1968) ; la Route de Salina (1970) ; Laisse aller, c'est une valse (1971) ; Il était une fois un flic (1972) ; Quelques messieurs trop tranquilles (1973) ; la Valise (id.) ; les Seins de glace (1974) ; Pas de problème (1975) ; On aura tout vu (1976) ; Mort d'un pourri (1977) ; Ils sont fous ces sorciers (1978) ; Flic ou Voyou (1979) ; le Guignolo (1980) ; Est-ce bien raisonnable ? (1981) ; le Professionnel (id.) ; Attention ! une femme peut en cacher une autre (1983) ; Joyeuses Pâques (1984) ; le Cow boy (1985) ; la Cage aux folles III (1986) ; la Vie dissolue de Gérard Floque (1987) ; la Maison assassinée (1988) ; l'Invité surprise (1989) ; Présumé dangereux (1990) ; Triplex (1991) ; Room Service (1992) ; l'Inconnu dans la maison (id.).

LAVANANT (Dominique)

actrice française (Morlaix 1944).

Après des cours d'art dramatique, un bref passage à la Compagnie Renaud-Barrault, elle entame une carrière de one-woman-show, à la limite du café-théâtre, et commence à s'imposer au cinéma, dans des seconds rôles comiques de grande bringue vivace, bourrée de complexes, ou de femme au chic ringard et dévastateur. Mais son personnage s'affine peu à peu au profit de rôles plus conséquents et réalistes.

Principaux films :

les Galettes de Pont-Aven (J. Seria, 1975) ; Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine (Coluche, id.) ; Diabolo Menthe (D. Kurys, id.) ; les Bronzés (P. Leconte, 1978) ; Courage fuyons (Y. Robert, id.) ; la Boum (C. Pinoteau, 1980) ; l'Inspecteur la Bavure (C. Zidi, id.) ; Les hommes préfèrent les grosses (Jean-Marie Poiré, 1981) ; Attention ! Une femme peut en cacher une autre (G. Lautner, 1983) ; Papy fait de la résistance (J. -M. Poiré, id.) ; Billy ze Kick (Gérard Mordillat, 1985) ; Trois hommes et un couffin (C. Serreau, id.) ; Mort un dimanche de pluie (J. Santoni, 1986) ; Soigne ta droite (J. -L. Godard, 1987) ; Agent trouble (J. -P. Mocky, id.) ; l'Œil au beurre noir (Serge Meynard, id.) ; Quelques jours avec moi (C. Sautet, 1988) ; la Fracture du myocarde (J. Fansten, 1990) ; Grosse Fatigue (M. Blanc, 1994) ; le Monstre (R. Benigni, id.).

LAVANDE.

Terme argotique qui désignait, au temps du noir et blanc, les contretypes — positifs grain fin — intermédiaires. ( COPIES.)

LAVANT (Denis)

acteur français (Neuilly-sur-Seine, 1961).

Se partageant entre le théâtre et le cinéma, il est apparu comme l'acteur fétiche de Leos Carax, pour qui il interprète le rôle principal dans Boy Meets Girl (1984), Mauvais Sang (1991) et les Amants du Pont-Neuf (1991). Il a pu échapper à cette image et à la forme particulière de romantisme qu'elle impliquait en créant des personnages hors du commun pour Yves Hanchar, en Belgique (la Partie d'échecs, 1994), ou pour Veit Helmer dans un film allemand dominé par une forme spécifique d'absurde (Tuvalu, 1999). Il a également tourné avec Patrick Grandperret (Mona et moi, 1990), Jean-Michel Carré (Visiblement je vous aime, 1995), l'Italien Rolando Colla (le Monde à l'envers, 2000) et Claire Denis (Beau Travail, 1999).

LAVEN (Arnold)

cinéaste américain (Chicago, Ill., 1922).