Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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SEEBER (Guido) (suite)

Directeur de la Deutsche Bioscop en 1909, il dirige la construction des premiers grands studios berlinois en 1911-12. Il met au point diverses techniques de prises de vues image par image et réalise, vers 1910, deux petits films d'animation, Bonne Année 1910 (Prosit Neujahr 1910) et l'Artiste aux allumettes (Der Streichholzkünstler). Il participe aux films d'Urban Gad et de Stellan Rye, puis à diverses œuvres d'inspiration fantastique, dont les premières versions de l'Étudiant de Prague (S. Rye et P. Wegener, 1913) et du Golem (P. Wegener et H. Galeen, 1914). Très demandé en raison de ses compétences en matière d'effets spéciaux, il collabore à des dizaines de productions des années 20, notamment la Nuit de la Saint-Sylvestre (Lupu Pick, 1923) en collaboration avec Karl Hasselmann, Fridericus Rex (A. von Cserépy, id.) avec Ernst Lüttgens, Bouddhas vivants (Wegener, 1924) avec Reimar Kuntze et J. Rona, la Rue sans joie (G. W. Pabst, 1925) avec Curt Oertel et Robert Lach, les Mystères d'une âme (id., 1926) avec Oertel et Lach, la Tragédie de la vie (B. Rahn, 1927). Il participe également aux expériences de l'avant-garde, tournant Rebus Film et Aus vergangener Zeit (1925). Dans les années 30, il se consacre surtout à l'enseignement et à la recherche, participant à quelques œuvres de moindre intérêt, dont quelques films de propagande nazie.

SEGAL (Alex)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1915 - Los Angeles, Ca., 1977).

Couronné de lauriers pour son travail à la télévision et à la scène, il se risqua au cinéma avec des résultats peu convaincants. Jean Simmons rendait All the Way Home (1963) visible, comme Yvette Mimieux pour Joy in the Morning (1965). En revanche, Harlow (id.), son film pourtant le mieux connu, est d'une pauvreté sans doute explicable par un tournage rapide, sans réels moyens, et une interprète, Carol Lynley, aux trop faibles épaules pour le rôle.

SEGAL (George)

acteur américain (New York, N. Y., 1934).

Venu du théâtre et du cabaret, il tient ses premiers rôles à l'écran dans les Blouses blanches (The Young Doctors, Ph. Karlson, 1961), le Jour le plus long (A. Marton et CO, 1962), la Nef des fous (S. Kramer, 1964) et Un caïd (B. Forbes, 1965). Sa nomination à l'Oscar pour Qui a peur de Virginia Woolf ? (M. Nichols, 1966) favorise son passage au vedettariat : il apparaît en tête de générique dans le Secret du rapport Quiller (M. Anderson, id.), puis impose, avec le Refroidisseur de dames (J. Smight, 1968), l'image d'un antihéros fébrile, complexé et bouffon, qu'exploiteront des films aussi divers que Loving (I. Kershner, 1970), Né pour vaincre (I. Passer, 1971), les Quatre Malfrats (P. Yates, 1973), les Choses de l'amour (P. Mazursky, id.), California Split (R. Altman, 1974), Touche pas à mon gazon (T. Kotcheff, 1977), la Grande Cuisine (id., 1978), The Last Married Couple in America (Gilbert Cates, 1980), Carbon Copy (Michael Schultz, 1981), Stick, le Justicier de Miami (B. Reynolds, 1985), For the Boys (M. Rydell, 1991).

SEGRETO (Paschoal)

producteur brésilien d'origine italienne (San Martino di Cileno, Italie, 1868 - Rio de Janeiro, 1920).

Cet entrepreneur forain inaugure le Salon de Nouveautés Paris, la première salle de cinéma brésilienne, le 31 juillet 1897, à Rio de Janeiro. Son frère, Affonso Segreto, filme les premières prises de vues locales sur la baie de Guanabara, le 19 juin 1898, avec un appareil Lumière. Avant l'essor de la Belle Époque, les frères Segreto sont les seuls producteurs nationaux et les principaux exploitants et importateurs. Paschoal est considéré par la presse comme un vrai « ministre des Divertissements » de Rio. Rocca, Carletto e Pegatto na Casa de Detenção (1906) préfigure l'engouement pour les faits divers portés à l'écran, à l'image de ce que faisaient la littérature et le théâtre populaires de l'époque.

SEIDELMAN (Susan)

cinéaste américaine (Philadelphie 1952).

À sa sortie de la Graduate School of Film and Television de New York, Susan Seidelman signe trois essais remarqués : And You Act Like One, Two ; Deficit et Yours Truly, Andrea G. Stern. Son premier long métrage : Smithereens (1980) illustre la tragique « dérive » d'une adolescente dans l'univers du rock. Réalisé avec un budget de 80 000 dollars, ce sera la première production indépendante américaine présentée en compétition officielle au festival de Cannes. Recherche Susan désespérément (Desperately Seeking Susan, 1985) remporte un succès international, dû à un habile mélange de fantastique urbain, de pittoresque « branché », de féminisme enjoué et d'humour basé sur l'absurde. Soutenu par la sensualité de Rosanna Arquette et la fantaisie débraillée de Madonna, ce film dispense un plaisir qu'on ne retrouvera guère avec Et la femme créa l'homme... parfait (Making Mr. Right, 1987) — une parabole clinquante et laborieuse sur la « confusion des sentiments » — avec la comédie policièreCookie (1989), ni avec la Diable (She-Devil, 1989), laborieux essai sur le thème rebattu de la vengeance d'une femme trompée. En 1994, elle tourne un épisode (The Dutch Master) du film Erotic Tales.

SEIGNER (Louis)

acteur français (Saint-Chef 1903 - Paris 1991).

Sa carrure, son autorité, son sens de la composition et son prestige de comédien-français lui ont tracé une voie royale parmi les personnages de grands bourgeois, de financiers, d'hommes bien établis dont la figure respectable dissimule quelque vilenie. En 1933, on le voit svelte dans Chotard et Cie (J. Renoir). Puis l'embonpoint prend le dessus et il s'installe confortablement dans des films comme le Corbeau (H.-G. Clouzot, 1943), Goupi Mains Rouges (Jacques Becker, id.), D'homme à hommes (Christian-Jaque, 1948), le Plaisir (Max Ophuls, 1952), la Vérité (Clouzot, 1961), le Président (H. Verneuil, id.), l'Éclipse (M. Antonioni, 1962), Section spéciale (Costa-Gavras, 1975), Monsieur Klein (J. Losey, 1976).

SEILER (Lewis)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1890-1964).

D'abord assistant et gagman, il réalise des courts métrages comiques et quelques films avec Tom Mix. Spécialiste de l'action, il dirige ensuite Bogart dans l'École du crime (Crime School, 1938), Hommes sans loi (King of the Underworld, 1939), le Châtiment (You Can't Get Away With Murder, id.), le Rendez-vous de minuit (It All Came True, 1940), le Caïd (The Big Shot, 1942), et John Garfield dans Jeunesse triomphante (Dust Be My Destiny, 1939). La meilleure partie de sa carrière s'est déroulée à la Warner.