Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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RANSOHOFF (Martin) (suite)

Venu de la publicité, il fonde en 1952 la société de production Filmways et connaît ses premiers succès avec des feuilletons télévisés comme Mister Ed (1961-1966), The Beverly Hillbillies (1962-1971) et Petticoat Junction (1963-1970). Ses premiers films, les Jeux de l'amour et de la guerre (A. Hiller, 1964) et Cher Disparu (T. Richardson, 1965), révèlent un humour « accrocheur » et tonique, que feront regretter des sujets ambitieux et pesants comme le Chevalier des sables (V. Minnelli, id.) ou Catch-22 (M. Nichols, 1970). Après qu'il est devenu indépendant en 1972, la suite de sa carrière le verra alterner, mais sans conviction apparente, entre les genres les plus divers : Sauvez le tigre (J. G. Avildsen, 1973) ; Transamerica Express (Hiller, 1976) ; Morsures (Nightwing, id., 1979) ; les Seigneurs (Ph. Kaufman, id.) ; Hanky Panky (S. Poitier, 1982).

RAPHAELSON (Samson)

auteur et scénariste américain (New York, N. Y., 1896 - id. 1983).

Sa pièce le Chanteur de jazz est portée trois fois à l'écran, mais le cinéma lui doit surtout neuf merveilleux scripts pour Lubitsch : le Lieutenant souriant (1931), l'Homme que j'ai tué (1932), Une heure près de toi (id.), Haute Pègre (id.), la Veuve joyeuse (1934), Ange (1937), Rendez-Vous (1939), Le ciel peut attendre (1943) et la Dame au manteau d'hermine (1948). Il lui est redevable également des scénarios de Caravane (E. Charrell, 1934), Soupçons (A. Hitchcock, 1941) ou Harvey Girls (G. Sidney, 1946), ainsi que de nombreuses adaptations de ses pièces.

RAPIDE.

Film rapide, film de rapidité élevée.

RAPIDITÉ.

L'image se forme, lors du développement, là où la couche sensible a été « impressionnée » par de la lumière. Un film est qualifié de rapide s'il suffit d'une faible quantité de lumière (ou d'une exposition « rapide » à la lumière) pour obtenir une image satisfaisante. Dans le cas contraire, il est qualifié de lent.

Au lieu de rapidité des films, on parle souvent de « sensibilité », un film rapide étant alors qualifié de « sensible ». Il vaut mieux réserver sensibilité pour décrire la façon dont les couches sensibles réagissent en fonction de la longueur d'onde de la lumière qui les frappe : les films noir et blanc sont par exemple un peu plus sensibles au vert et au bleu qu'au rouge.

Indices d'exposition.

Également appelé par les professionnels EI (Exposure index). Divers indices d'exposition, également appelés indices de rapidité, ou indices de pose, ont été imaginés pour repérer la rapidité des films. En pratique, aujourd'hui, on utilise mondialement un seul indice, l'indice d'exposition ISO, équivalent à l'ancien indice ASA (initiales de l'American Standards Association), l'indice DIN (Deutsche Industry Norm) a totalement disparu. Par comparaison des indices ISO, on obtient directement le rapport des quantités de lumière nécessaires pour parvenir, toutes choses égales par ailleurs, au même résultat. Un film 500 ISO demande cinq fois moins de lumière qu'un film 100 ISO. Rapidité nominale, rapidité pratique. Chaque type de film se caractérise par une rapidité nominale, correspondant au mode de développement préconisé par son fabricant.

La rapidité pratique dépend du traitement. En couleurs, la complexité des réactions chimiques mises en jeu impose un révélateur précis. De toute façon, les quantités de films à traiter imposent un développement industrialisé : même en noir et blanc, on ne joue pas sur la composition du révélateur. On peut par contre accroître la rapidité pratique en procédant à un développement poussé, où le film séjourne dans le révélateur plus longtemps que ne le prévoit le développement « standard ».

Indice ER (Exposure rating).

L'accroissement des possibilités des émulsions négatives modernes permet de privilégier l'exposition pour les basses lumières ou pour les hautes lumières, selon la nature des images qui doivent être rendues. Cet indice ER, différent de l'indice ISO et prend en compte, en plus de la sensibilité de la pellicule, le contraste, la granularité, le pouvoir de résolution et son microcontraste. Cet indice, moins simple à exploiter que l'indice ISO, est seulement pris en compte par les professionnels du cinéma (directeurs de la photo).

RAPPAPORT (Gerbert) [Gerbert Moricovič Rappaport]

cinéaste soviétique (Vienne, Autriche-Hongrie, 1908 - Leningrad 1983).

Coréalisateur avec Adolf Minkine en 1938 d'une version de Professeur Mamlock (Professor Mamlock) adaptée de la pièce de Friedrich Wolf, qui traite de la montée du nazisme en Allemagne et d'une opérette Histoire musicale (Muzykal'naja istorija, 1940) coréalisée avec Aleksandr Ivanovski, il se consacre durant la Seconde Guerre mondiale à des films de propagande, à la limite du documentaire et de la fiction. À la fin des hostilités, il s'établit en Estonie et dirige le premier film des studios de la République : la Vie dans la citadelle (Žizn‘ v citadeli, 1947). On lui doit également Lumière à Koordi (Svet v Koordi, 1951), le Bonheur d'Andrus (Sčast'e Andrusa, 1955) et Par la pluie et le soleil (V dožd' i v solnce, 1960). Il s'est aussi spécialisé dans le tournage de spectacles de ballets : les Étoiles du ballet russe (Mastera russkogo baleta, 1954), d'opérettes : le Merisier (Čeremuški, 1963) et d'opéras.

RAPPAPORT (Mark)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1941).

Cinéphile dès l'enfance, il découvre, pêle-mêle, les œuvres d'Akira Kurosawa, d'Ingmar Bergman, de Luis Buñuel, de la Nouvelle Vague française, sans pour autant renier le cinéma américain des années 40 et 50, auquel il ne manque pas de se référer dans ses derniers films, celui de Nicholas Ray, de Joseph L. Mankiewicz ou de George Cukor. Après de brèves études littéraires, il devient monteur et travaille en tant que tel sur de nombreuses productions. Parallèlement à cela, il finance lui-même les courts métrages qu'il réalise : Blue Frieze (1966), Friends (1967), Bay of Angels (1968), The Stairs (id.), Persepolis (1969-70), Chronicle (1970), Fluorescent (1971) et Blue Streak (id.). En 1973, son premier long métrage, Casual Relations, le classe dans la catégorie des cinéastes expérimentaux. Mais son esprit éclectique et sa culture européenne le tiennent éloigné des courants avant-gardistes orthodoxes américains. Dès Mozart in Love (1975), il trouve une écriture personnelle qu'il développe dans Local Color (1977) et, surtout, dans Scenic Route (1978) et Impostors (1979). L'univers de Mark Rappaport est fortement référentiel, allant même jusqu'à une forme intelligente de parodie (dans Impostors, notamment) ; la musique y tient également un rôle très important. La recherche de nouvelles fictions, qui marque les années 80, fait apparaître son rôle de pionnier.