Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HATHEYER (Heidemarie)

actrice autrichienne (Villach 1918 – Zollikon, Suisse, 1990).

Incarnant dans ses premiers films des personnages de montagnarde, de jeune fille sauvage (l'Appel de la montagne, L. Trenker, 1937), elle est une grande vedette du cinéma nazi ; son grand succès est la Fille au vautour (H. Steinhoff, 1940), remake d'un film muet d'E. A. Dupont. Elle joue dans Suis-je un criminel ? (W. Liebeneiner, 1941), resté célèbre pour son fameux plaidoyer en faveur de l'euthanasie. Elle connaît une éclipse après la guerre malgré Begegnung mit Werther (Karl Heinz Stroux, 1949) et ne trouve plus que des rôles secondaires. Kai Wessel lui offre un rôle plus intéressant en 1989 dans Martha Jellneck.

HATTON (Raymond)

acteur américain (Red Oak, Iowa, 1887 - Palmdale, Ca., 1971).

Il apparaît à l'écran vers 1912 et devient l'un des acteurs favoris de Cecil B. De Mille (The Warrens of Virginia, 1915 ; Jeanne d'Arc, 1917 ; l'Admirable Crichton, 1919). Vers la fin des années 20, il joue avec Wallace Beery comme partenaire dans plusieurs comédies de la Paramount. Parmi ses films les plus notables, citons Nan of the Music Mountain (G. Melford, 1917), Arizona (Albert Parker, 1918), Officer 666 (H. Beaumont, 1920), Peck's Bad Boy (S. Wood, 1921), The Hunchback of Notre-Dame (Wallace Worsley, 1923), Behind the Front (A. E. Sutherland, 1926), Fashions for Women (D. Arzner, 1927). Il poursuit sa carrière dans des rôles plus modestes jusqu'à la fin des années 60 :  G-Men (W. Keighley, 1935), Steamboat'Round the Bend (J. Ford, id.), Femmes marquées (L. Bacon, 1937), Kit Carson (G.B. Seitz, 1940), Requiem for a Gunfighter (Spencer G. Bennett, 1965), De sang-froid (R. Brooks, 1967).

HAUER (Rutger)

acteur américain d'origine néerlandaise (Breukelen 1944).

Véritable coqueluche de la jeunesse dès son premier film hollandais (Turkish delices, P. Verhoeven, 1973), Rutger Hauer, avec sa grande taille, ses yeux d'acier et sa blondeur trouble, ne pouvait manquer sa carrière cinématographique. Parti aux États-Unis dans le sillage de Verhoeven, qui, au fil des années, lui sera périodiquement fidèle, Hauer laissa exploser son charisme dans Blade Runner (R. Scott, 1982) : l'androïde insensible qu'il y interprétait et qui s'opposait à Harrison Ford en duel à mort zébré par le vol des colombes était une véritable image luciférienne. Depuis, plus d'une fois, il a joué les anges de la mort ou les anges déchus : Ostermann Week-end (S. Peckinpah, 1985), Hitcher (The Hitcher, Robert Harmon, 1986). Il sortit cependant avec un certain panache de son emploi pour jouer un sombre héros médiéval dans le curieux Ladyhawke, reine de la nuit (R. Donner, 1985) et, surtout, l'ivrogne magnifique de la Légende du saint buveur (Ermanno Olmi, 1987)

HAUFF (Reinhard)

cinéaste allemand (Marburg 1939).

D'abord assistant réalisateur pour le cinéma et la télévision, il dirige de nombreux shows télévisés et se consacre au documentaire. En 1971, il réalise Mathias Kneissl, qui est un des principaux films du courant « anti-Heimatfilm ». Il précise ses orientations dans trois titres réalisés avec la participation du scénariste Burkhard Driest : la Déchéance de Franz Blum (Die Verrohung des Franz Blum, 1973), qui se passe dans le milieu des prisons, ‘ Mèches ’ (Zundschnüre, 1974), sur des enfants d'ouvriers au début du IIIe Reich, et Paule Pauländer (1975), consacré à une famille paysanne engluée dans des difficultés économiques et psychologiques. Il a tourné deux autres films majeurs, la Vedette (Der Hauptdarsteller, 1977), inspiré de son expérience avec les acteurs non professionnels qui avaient joué leur propre rôle dans Paule Pauländer, et le Couteau dans la tête (Messer im Kopf, 1978), un film courageux et humain sur l'hystérie antigauchiste, les pressions policières et les manipulations de la grande presse. En 1980, il retrouve Burkhard Driest pour Terminus liberté (Endstation Freiheit), qui, comme la Déchéance de Franz Blum, est inspiré de la vie du scénariste. En 1982, il tourne l'Homme sur le mur (Der Mann auf dem Mauer), en 1984 un reportage sur le cinéaste indien Mrinal Sen (10 Tage in Calcutta) et en 1986 un film sur le procès Baader-Meinhof : Stammheim. Il réalise en 1987 une comédie musicale « alternative » : Ligne 1 (Linie Eins) puis en 1989 les Yeux bleus (Blauäugig) sur le thème des disparus sous la terreur argentine. Reinhard Hauff a réalisé plusieurs films de fiction pour la télévision de 1969 à 1974, et il est associé à Volker Schlöndorff dans la société de production Bioskop Film depuis 1973. Il est l'époux de Christel Buschmann, scénariste (la Vedette) et cinéaste.

Sa sympathie va à des personnages qui sont le plus souvent des victimes de la société, des faibles, des oubliés de la prospérité allemande. Le spectateur n'est jamais conduit à s'identifier à ces héros au détriment de sa propre prise de conscience : en cela, Hauff, cinéaste d'une grande probité, va plus loin que la simple fiction de gauche. Il est devenu en 1993 directeur de l'École supérieure de cinéma et de télévision de Berlin (DFFB).

HAUTE FIDELITE.

Cette qualification, surtout employée pour les équipements grand public, peut également s'appliquer à la reproduction sonore au cinéma.

D'une manière générale, il n'est pas possible de reproduire fidèlement le niveau sonore d'un son, tel qu'il était lors de son enregistrement : en diffusion domestique, le niveau doit généralement être réduit pour cause de voisinages, en diffusion publique, salle de cinéma, le niveau reproduit est généralement supérieur pour rendre le message audible et intelligible à l'ensemble des spectateurs. Sauf exception, il n'est donc pas possible de restituer, lors de la diffusion, la dynamique initiale du message enregistré ( DYNAMIQUE).

Deux facteurs doivent être maîtrisés pour que le rendu sonore donne la sensation d'entendre le son original de la séquence restituée : la compression ou l'expansion des signaux, qui seront déterminées au mixage par l'ingénieur du son, et la qualité de l'ensemble de la chaîne de reproduction sonore. En fait, ces deux éléments sont indissociables car pour obtenir un mixage donnant une écoute satisfaisante dans l'ensemble des salles, il doit être entrepris dans un local semblable à une salle de cinéma moyenne, en termes de volume, de caractéristiques acoustiques (temps de réverbération) et de chaîne de reproduction sonore y compris les enceintes d'écran et d'ambiance ( HAUT-PARLEUR).