Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
J

JAKUBOWSKA (Wanda)

cinéaste polonaise (Varsovie 1907 - id. 1998).

Après avoir étudié l'histoire de l'art à l'université de Varsovie, elle débute au cinéma en 1929 et devient l'un des membres les plus actifs du groupe Start, tournant divers courts métrages, collaborant avec Aleksander Ford sur  ’le Réveil‘ (Przebudzenie, 1934) et signant en 1939 un long métrage dans le cadre de la Coopérative des auteurs de films (dont elle est cofondatrice),  ’Sur les rives du Niémen‘ (Nad Niemnem; CO : Karol Szolowski). Résistante, elle est arrêtée par les Allemands puis déportée. Elle mettra en scène les souvenirs de sa détention à Auschwitz et Ravensbrück dans la Dernière Étape (Ostatni etap, 1948), qui est l'un des premiers films polonais de l'après-guerre et l'un des premiers témoignages sur les camps de concentration. Le film fait le tour du monde et reste un document pathétique sur les horreurs nazies. À la suite de cette œuvre clef, la réalisatrice tourne notamment  ’le Soldat de la victoire‘ (Zolnierz zwyci¸estwa, 1953),  ’Confidences‘ (Opowieść atlantycka, 1955),  ’Adieu au diable‘ (Pożegnanie z diablem, 1957),  ’Rencontre dans les ténèbres‘ (Spotkania w mroku, 1960),  ’C'est arrivé hier‘ (Historia współczesna, 1961),  ’la Fin de notre monde‘ (Koniec naszego świata, 1964),  ’la Mine ardente‘ (Goŗaca linia, 1965),  ’Danse en chaîne‘ (Biały mazur, 1979),  ’Invitation‘ (Zaproszenie, 1985),  ’les Couleurs de l'amour‘ (Koroly kochania, 1988). Directrice de l'ensemble de production Start (1955-1968), elle a été de 1949 à 1974 professeur à l'École de cinéma de  Łódź.

JALAKIAVICIUS (Vitautas) [Vitautas Žalakjavičjus]

cinéaste soviétique (Kaunas, Lituanie, 1930 - Vilnius 1996).

Il termine en 1956 le VGIK de Moscou, où il avait été l'élève de Grigori Aleksandrov. Son premier film, un moyen métrage intitulé ‘le Noyé’ (Utoplennik, 1957), est suivi d'un film cosigné par Youli Fogelman : ‘Avant qu'il ne soit trop tard’ (Poka ne pozdno, 1958). Il réalise seul en 1960 ‘Adam veut être un homme ’(Adam hočet byt’ čelovekom), puis un épisode des ‘Héros vivants ’ (Živye geroi) et en 1964 ‘Chronique d'un jour ’(Hronika adnogo dnja). C'est son film suivant, Personne ne voulait mourir (Nikto ne hotel umitat’, 1965), qui l'impose à l'attention et le désigne comme le leader du cinéma lituanien. Parmi ses autres films, il faut citer : ‘Ce doux mot : Liberté’ (Eto sladkoe slove « Svoboda », 1973) ; ‘l'Accident’ (Avarija, 1974, T. V.) ; ‘les Centaures’ (Kentavry, 1978) ; ‘Récit d'un inconnu ’(Rasskaz o neisvestnom čeloveke, 1980) ; ‘Je vous prie de m'excuser’ (Izvinite požalujsta, 1984) ; Confession d'une épouse (Ispoved ego ženy, 1985), Un week-end en enfer (Voskresnyi den adu, 1987) ; la Bête qui sortait de la mer (1992), d'après l'Inondation de Zamiatine.

JALILI (Abdolfazl)

cinéaste iranien (Téhéran 1957).

D'abord attiré par la peinture et la calligraphie, il apprend petit à petit le cinéma sur le tas, avec une caméra super 8. Il travaille essentiellement avec des enfants et des adolescents non professionnels. Au début des années 1980, il rejoint la télévision, où il tourne des courts métrages et des documentaires. Après la Gale (Gal, LM 1988) retraçant la plongée d'un gamin dans un pénitencier pour enfants, il réalise Det, une petite fille (Det, yani dokhtar, 1994), explorant la vie des terrassiers dans les grandes villes. Tourné en 1995, mais autorisé à la diffusion seulement en 1998, Une histoire vraie (Yek dastan-e vaghei) souligne les contradictions d'une société islamique qui n'est égalitaire qu'en théorie. Don, tourné en 1995, mais autorisé seulement en 1997 s'intéresse une fois de plus aux enfants pauvres dans l'Iran contemporain. Mais c'est surtout Danse de la poussière (Raghs-e khahk), tourné en 1990-91 avec des non professionnels, interdit jusqu'en 1998, car montrant la souffrance de l'enfance dans un pays comme l'Iran, qui vaut à Jalili la reconnaissance internationale de la critique comme du public. En 2001, il réalise Delbaran, un film quasi-documentaire sur la vie d'un adolescent afghan qui franchit la frontière en clandestin, pour venir travailler en Iran ; ce qui donne à Jalili l'occasion de critiquer le comportement anti afghan de ses compatriotes.

JAMAÏQUE.

L'ancienne colonie britannique prête ses paysages à plusieurs productions internationales, parmi lesquelles le premier James Bond et Docteur No (T. Young, 1962), Cyclone à la Jamaïque (A. Mackendrick, 1965) et Papillon (F. Schaffner, 1973). Peu après l'indépendance (1962), une agence gouvernementale tourne des documentaires de propagande et fait quelques incursions isolées dans la fiction, toujours avec le souci d'illustrer la politique officielle. Tout, tout de suite (The Harder They Come, Perry Henzell, 1971), premier long métrage jamaïquain, financé par une compagnie de disques, remporte un succès appréciable dans plusieurs pays. Il s'attache à situer la mystique rastafari et la musique reggae dans un contexte social, comme expression culturelle des classes opprimées ; Jimmy Cliff en est l'un des interprètes. Depuis, divers films exploitent le filon de la musique jamaïquaine à la mode : Rockers (Theodoros Bafaloukos, 1979) ; Third World, prisonnier de la rue (Third World : Prisoner in the Street, Jérôme Laperrousaz, 1980) ; Babylon (Franco Rosso, id.), entre autres.

JAMES BOND,

personnage de romans policiers d'espionnage créé par Ian Fleming au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Héros traditionnel de nombreuses aventures dans lesquelles violence, humour et sexe aseptisé font bon ménage, l'agent 007 évolue dans un monde où le manichéisme le plus primaire est de rigueur. Doté des moyens techniques à la pointe du progrès et des gadgets les plus sophistiqués pour vaincre les forces du mal, il a été à l'origine de grands succès populaires au cinéma. La série des James Bond doit beaucoup à ses principaux producteurs Albert R. (« Cubby ») Broccoli, Harry Saltzman et tout autant, semble-t-il, à l'imagination du décorateur Ken Adam. Le héros a été incarné principalement par deux comédiens, chez qui l'humour teinté de machisme du premier contraste avec la désinvolture plus fade du second : Sean Connery dans James Bond 007 contre Dr No (T. Young, 1962), Bons Baisers de Russie (id., 1963), Goldfinger (G. Hamilton, 1964), Opération Tonnerre (Young, 1965), On ne vit que deux fois (L. Gilbert, 1967), Les diamants sont éternels (Hamilton, 1971), ainsi que dans Jamais plus jamais (I. Kershner, 1983), et Roger Moore dans Vivre et laisser mourir (Hamilton, 1973), l'Homme au pistolet d'or (id., 1974), l'Espion qui m'aimait (Gilbert, 1977), Moonraker (id., 1979), Rien que pour vos yeux (For Your Eyes Only, John Glen, 1981), Octopussy (id., id., 1983), Dangereusement vôtre (A View to a Kill, id., 1985). D'autres comédiens se glissèrent dans la peau du rôle : l'Australien George Lazenby, qui apparut dans un unique film, Au Service secret de Sa Majesté (P. Hunt, 1969), Timothy Dalton dans Tuer n'est pas jouer (The Living Daylights, John Glen, 1987) et Permis de tuer (Licence to Kill, id., 1989), et l'Irlandais Pierce Brosnan dans Golden Eye (Martin Campbell, 1995), Demain ne meurt jamais (Tomorrow Never Dies, R. Spottiswoode, 1997) et Le monde ne suffit pas (The World Is Not Enough, M. Apted, 1999).