Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
G

GÉLATINE.

Substance chimique complexe, où peuvent être incorporés d'autres éléments (cristaux d'halogénures d'argent, coupleurs, colorants), susceptible d'être étalée en couches minces : couche sensible d'une pellicule ou filtres. ( COUCHE SENSIBLE, FILM, FILTRES, TEMPÉRATURE DE COULEUR, CONSERVATION DES FILMS.)

GÉLATINO-BROMURE.

Mélange de gélatine et de bromure d'argent, qui permit l'avènement de la photographie instantanée (et donc, plus tard, du cinéma) et d'où dérivent les couches sensibles actuelles. ( INVENTION DU CINÉMA.)

GÉLIN (Daniel)

acteur français (Angers 1921).

Après des études inachevées au Conservatoire de Paris, il débute au cinéma dans des petits rôles (Premier Rendez-Vous, Henri Decoin, 1941) ou de simples figurations. C'est sa rencontre avec Jacques Becker qui l'impose comme comédien de premier plan dans Rendez-Vous de juillet en 1949. Sa silhouette mince, nerveuse, la mèche romantique qui tombe sur ses yeux sombres et qu'il relève d'un geste brusque marquent le cinéma des années 50. Il y compose des personnages tourmentés, marqués de cette angoisse qu'on dit alors « existentialiste » (il interprète en 1951 la version filmée par Fernand Rivers des Mains sales de Jean-Paul Sartre), ou des héros de comédie, fragiles et déterminés, toujours porteurs d'une inquiétude lointaine. Dans les années 60, il se consacre surtout au théâtre et à la télévision, et n'apparaît plus qu'épisodiquement au cinéma, où, peu à peu il basculera dans la comédie qulcopnque des années 90.

En 1952, Daniel Gélin a lui-même mis en scène un film, les Dents longues, qu'il interprète aux côtés de Danièle Delorme, alors son épouse. Il a en outre publié plusieurs volumes de poésie.

Films :

Premier Rendez-Vous (H. Decoin, 1941) ; Martin Roumagnac (G. Lacombe, 1946) ; Rendez-Vous de juillet (J. Becker, 1949) ; la Ronde (Max Ophuls, 1950) ; Édouard et Caroline (Becker, 1951) ; les Mains sales (F. Rivers, id.) ; le Plaisir (Max Ophuls, 1952) ; les Dents longues (D. Gélin, 1953) ; Rue de l'Estrapade (Becker, id.) ; l'Esclave (Y. Ciampi, id.) ; La neige était sale (L. Saslavsky, 1954) ; l'Affaire Maurizius (J. Duvivier, id.) ; les Amants du Tage (H. Verneuil, 1955) ; l'Homme qui en savait trop (Hitchcock, 1956 ; US) ; Mort en fraude (M. Camus, 1957) ; le Testament d'Orphée (J. Cocteau, 1960) ; la Morte-Saison des amours (P. Kast, 1961) ; Vacances portugaises (id., 1963) ; Paris brûle-t-il ? (R. Clément, 1966) ; le Souffle au cœur (L. Malle, 1971) ; l'Honorable Société (Arielle Weinberger, 1980) ; les Enfants (M. Duras, 1985) ; Dandin (Roger Planchon, 1988) ; la Vie est un long fleuve tranquille (E. Chatiliez, 1988) ;Itinéraire d'un enfant gâté (C. Lelouch, id.) ; les Marmottes (Élie Chouraqui,1993).

GÉMIER (Firmin)

acteur français (Aubervilliers 1869 - Paris 1933).

Le grand animateur qui tente de promouvoir un théâtre du peuple et combine à cet effet diverses tentatives aventureuses se double d'un acteur au jeu sobre, efficace et d'un réalisme exact. Avant 1914, il reprend le rôle qu'il vient de créer sur scène dans l'Homme qui assassina (Andreani, 1914) et, en 1917, il est le mari jaloux de Mater Dolorosa (A. Gance). Le parlant lui apporte des rôles complexes d'amnésique (Un homme sans nom, G. Ucicky, 1932), d'industriel trop ambitieux (la Fusée, J. Natanson, 1933), de père incestueux (le Simoun, Gémier, id.). Malgré sa participation à la réalisation, il n'a pas pu exprimer toute sa personnalité lors de ses rapides passages à l'écran.

GEMMA (Giuliano)

acteur italien (Rome 1938).

Il débute avec des petits rôles dans Ben Hur (W. Wyler, 1959), Arrangiatevi (M. Bolognini, 1960), Messaline (V. Cottafavi, id.). Son premier rôle de protagoniste dans les Titans (Arrivano i Titani, D. Tessari, 1962) le lance dans une carrière d'athlète et de super-héros dans une longue série de péplums, dont le Retour des Titans (Maciste, l'eroe più grande del mondo, Michele Lupo, 1963), Hercule contre les fils du soleil (Ercole contro i figli del Sole, Osvaldo Civirani, 1964), la Révolte des prétoriens (La rivolta dei pretoriani, Alfonso Brescia, 1965). C'est de nouveau Duccio Tessari qui le lance dans sa deuxième carrière de cow-boy violent avec Un pistolet pour Ringo (1965), suivi par de nombreux autres westerns. Il montre une forte personnalité dramatique dans quelques films d'auteur comme Un vrai crime d'amour (L. Comencini, 1974), le Désert des Tartares (V. Zurlini, 1976), Un uomo in ginocchio (D. Damiani, 1979) ou le Cercle des passions (C. D'Anna, 1984). À la fin des années 90, il joue dans Un uomo perbene (M. Zaccaro, 1999) et La donna del delitto (C. Colombo, 2000).

GENDAI-GEKI (littéral. film contemporain).

Terme japonais pour les films (ou pièces) à sujet contemporain, se passant en principe depuis l'époque Taishô (1912). Les films antérieurs sont appelés jidai-geki ou meiji-mono. Ainsi la Rue de la honte (K. Mizoguchi, 1956) ou la Cérémonie sont des gendai-geki.

GÉNÉRATION.

Copie de nième génération, copie obtenue à partir de n contretypages successifs du négatif original ou de la bande vidéo originale.

GÉNÉRIQUE.

Partie du film où sont indiqués le titre du film, les noms des principaux acteurs, les noms des principaux artisans de la fabrication du film (auteurs, réalisateur [s], techniciens, producteur [s], etc.) et diverses informations : studio de tournage, procédé de cinéma en couleurs, etc.

Bref historique.

Dans sa conception traditionnelle, qui prévalut jusque dans les années 50, le générique était placé au début du film, et il comportait un nombre restreint d'informations, regroupées sur quelques cartons : un pour les acteurs, un pour les auteurs, un pour les techniciens, etc.

Amorcée dès les années 40 (pensons notamment aux génériques où l'on tourne les pages d'un livre), l'évolution vers un générique plus élaboré s'accéléra dans les années 50, en conjonction avec le mouvement (lié à l'évolution des conditions de production des films et à l'évolution des rapports entre le cinéma et son public) qui poussait à fournir plus d'informations et à mieux mettre ces informations en valeur.

Deux grandes écoles purent alors être distinguées. Dans la première école, marquée notamment par l'Américain Saul Bass, le générique, qui demeurait généralement placé en tête du film, devenait spectacle en lui-même : Vertigo (A. Hitchcock, 1958), les James Bond, l'Homme au bras d'or (O. Preminger, 1955), Autopsie d'un meurtre (id., 1959). Souvent, le générique devint ici un véritable dessin animé : la Souris qui rugissait (J. Arnold, 1959), le Tour du monde en 80 jours (M. Anderson, 1956), la Panthère rose (B. Edwards, 1964).