Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
O

OMEGNA (Roberto)

photographe et documentariste italien (Turin 1876 - id. 1948).

D'abord exploitant, Omegna s'associe à Arturo Ambrosio et réalise à partir de 1904 de nombreux films d'actualités, notamment Éruption du Vésuve (Eruzione del Vesuvio, 1906), Tremblement de terre en Calabre et Sicile (1908). Grand voyageur, il rapporte des bandes de Russie, d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine. Un moment tenté par la mise en scène, Omegna réalise en 1911 la Vie des papillons (La vita delle farfalle), une œuvre qui révèle sa vocation pour le film scientifique. Après la guerre de 1914-1918, il se spécialise définitivement dans ce domaine : de 1926 à 1942, il tourne pour l'Institut Luce une quarantaine de courts métrages consacrés aux insectes, aux poissons, aux végétaux. Parmi ceux-ci, De l'œuf à la poule (Dall'uovo alla gallina, 1931) est un classique du film scientifique.

OMNIDIRECTIONNEL.

Micro omnidirectionnel, microphone dont la sensibilité est indépendante de la direction de la source sonore. ( PRISE DE SON.)

OMNIMAX.

Comme le procédé Panrama, il emploie un écran hémisphérique. La prise de vues implique une caméra spéciale dans laquelle le film 65 mm défile horizontalement, format image 5 × 7 centimètres. Le procédé dispose, pour la prise de vues, d'une gamme d'objectifs, tous de type fish-eye, du 30 mm au 150 mm et même 600 mm. Le positif 70 mm défile aussi horizontalement ( PANRAMA, PROJECTION HÉMISPHÉRIQUE).

ONDRA (Anna Sophie Ondrakowa, dite Anny)

actrice allemande d'origine polonaise (Tarnów, Autriche-Hongrie, 1903 - Hambourg 1987).

Elle travaille en Tchécoslovaquie dès 1919, mais ne connaît le succès qu'en Allemagne et en Autriche, où elle émigre en 1922. Doublée, elle est la vedette de Chantage (1929), le premier film parlant d'Alfred Hitchcock. Mais son interprétation très vive de Kiki (1932), où elle est dirigée par son premier mari Karl Lamac, est plus typique de son talent, car elle est, avant tout, une actrice de comédie et d'opérette. Elle se retire en 1938 puis, après un retour en 1951, définitivement.

ONDŘICEK (Miroslav)

chef opérateur tchèque (Prague 1934).

Il se fait connaître dans son pays natal en dirigeant la prise de vues des films d'Ivan Passer (Éclairage intime, 1965), de Jan Němec (la Fête et les Invités, 1966), et surtout de Miloš Forman (le Concours, 1963 ; les Amours d'une blonde, 1965 ; Au feu les pompiers, 1967). Il rencontre Lindsay Anderson qui lui confie la photographie de ses films (l'Autobus blanc, 1967 ; If..., 1968 ; le Meilleur des mondes possibles, 1973). Quand Forman part pour les États-Unis, il le suit et travaille avec lui sur Taking Off (1971), Hair (1979), Ragtime (1981), Amadeus (1984), Valmont (1989).

À Hollywood, il a également participé à Abattoir 5 (G. Roy Hill, 1972), au Monde selon Garp (id., 1982), à l'Éveil (Awakening, Penny Marshall, 1990) tout en continuant à tourner (irrégulièrement) en Tchécoslovaquie : ‘ Une histoire d'amour et d'honneur ’ (O. Vávra, 1977), ‘ Je ne veux rien entendre ’ (Nechci nic slyšet, Ota Koval, 1978), Elma la divine (J. Krejčik, 1979), ‘ le Soleil noir ’ (Vávra, 1980).

O'NEAL (Patrick Ryan O'Neal, dit Ryan)

acteur américain (Los Angeles, Ca., 1941).

Fils d'un scénariste et d'une comédienne, il est né dans le sérial. Il débute à la télévision, où sa blondeur lymphatique et son apparente gentillesse lui valent un grand succès auprès des teen-agers : il joue alors dans plus de 500 épisodes de Peyton Place. Au cinéma, c'est le même type de succès lié à la mode et à la jeunesse qu'il trouve avec Love Story (A. Hiller, 1970) où, dans le rôle d'Oliver, le fils à papa, il a les yeux joliment rougis par la mort de sa tendre épouse. Acteur compétent mais limité, O'Neal est souvent soutenu par un partenaire plus brillant, auquel il sert de repoussoir : William Holden dans le beau western de Blake Edwards Deux Hommes dans l'Ouest (1971), la volcanique Barbra Streisand dans l'amusant Quoi de neuf, docteur ? (P. Bogdanovich, 1972), ou même sa propre fille, alors âgée de onze ans, mais néanmoins forte en gueule, Tatum O'Neal, dans la Barbe à papa (id., 1973). Stanley Kubrick lui offre son plus grand rôle, le plus difficile et le plus nuancé : O'Neal est le rôle-titre de Barry Lyndon (1975), veule, velléitaire et, cependant, étrangement pathétique. Comme vidé par ce personnage ardu, O'Neal se rabat ensuite souvent sur des comédies plus inconséquentes, où ses charmes désormais rondouillards s'épanchent paresseusement dans des bluettes sans intérêt comme les Fesses à l'air (Andrew Bergman, 1981). Frippé et plus grave, il joue également dans Tough Guys Don't Dance (N. Mailer, 1989). Désormais, on ne le voit que rarement dans des films de peu d'envergure (Zero Effect, id., Jake Kasdan, 1998).

O'NEIL (Virginia Noonan, dite Sally)

actrice américaine (Bayonne, N. J., 1908 - Galesburg, Ill., 1968).

Vers la fin du muet, elle est l'une des stars de la MGM, qui lui offre des rôles proches de ceux de Mary Pickford : Don't (Alf. Goulding, 1925), Sally, Irène et Mary (E. Goulding, id.), The Auction Block (Hobart Henley, 1926), Mike (M. Neilan, id.), etc. Buster Keaton en fait « la fille de la montagne » dont il tombe amoureux dans le Dernier Round (id.) et David W. Griffith lui offre le rôle de Ruth Judson dans l'Éternel Problème (1928). Elle tourne de nombreux films entre 1929 et 1930, notamment dans les premiers essais en Technicolor de la Warner Bros, comme On With the Show (A. Crosland, 1929), The Show of Shows (John G. Adolfi, id.), Hold Everything (R. Del Ruth, 1930). L'avènement du parlant précipite son déclin (Sixteen Fathoms Deep, Armand Schaefer, 1934 ; Kathleen, Norman Lee, 1937).

ONÉSIME.

Personnage comique du cinéma français d'avant 1914, incarné par Ernest Bourbon. On ne revoit pas assez les bandes burlesques de la série Onésime (beaucoup, à vrai dire, sont perdues) : sous l'impulsion de Jean Durand, leur animateur, elles dégagent un entrain irrésistible, un esprit frondeur et bon enfant, avec des touches d'humour absurde, présurréaliste. Onésime aime les bêtes et Onésime horloger, par exemple, valent les meilleurs Mack Sennett. Bourbon/Onésime disparut dans la grande tourmente de 1914. Son fils Billy (1913-1976) a pris tardivement le relais (petits rôles chez Jacques Tati et Pierre Étaix).