Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LATENTE.

Image latente, image non encore développée. ( COUCHE SENSIBLE, LATENSIFICATION.)

LATHAM (Woodville)

pionnier américain du cinéma (1838 - 1911).

Il met au point, en 1894-95, en association avec Lauste et un moment avec Dickson, un des tout premiers projecteurs américains, présenté sous le nom de Panoptikon puis d'Eidoloscope. C'est à Latham, non à son associé le Français Eugène Lauste, que les Américains attribuent la paternité de la « boucle » (Latham loop) où s'opère, entre le débiteur et le couloir, la transition entre le mouvement d'avance continue et le mouvement d'avance intermittente du film.

LATHROP (Philip H.)

chef opérateur américain (1916 - Los Angeles, Ca., 1995).

Venu à Hollywood en 1934, il gravit lentement les échelons de son métier, travaillant notamment dix ans en collaboration avec Russ Meyer et n'accédant qu'en 1958 à la direction de la photographie. Il a alors la chance de travailler avec Blake Edwards (Vacances à Paris, 1959 ; Allô, brigade spéciale, 1962 ; et surtout la Panthère rose, qui le consacre, 1964). Il signera encore pour Edwards, notamment, la photo de Peter Gunn, détective spécial (1967) et celle de Deux Hommes dans l'Ouest (1971). Parmi les autres films d'une carrière fertile : Seuls sont les indomptés (D. Miller, 1962) ; le Kid de Cincinnati (N. Jewison, 1965) ; le Point de non-retour (J. Boorman, 1967) ; On achève bien les chevaux (S. Pollack, 1969) et plusieurs « films-catastrophes » des années 70. Il a collaboré avec Joseph Biroc pour la photographie du film de Wim Wenders Hammett (1982).

LATINOVITS (Zoltán)

acteur hongrois (Budapest 1931 - Balatonszemes 1976).

D'abord mime à Debrecen, il devient un des grands acteurs de théâtre hongrois (ses performances dans Oncle Vania ou Henri IV resteront mémorables). Au cinéma, il interprète plus de cinquante films, parmi lesquels : Cantate (M. Jancsó, 1963) ; les Sans-Espoir (Jancsó, 1965) ; Jours glacés (A. Kovács, 1966) ; Silence et Cri (Jancsó, 1968) ; Baptême (I. Gaál, id.) ; la Famille Tót (Z. Fábri, 1969) ; Voyage autour de mon crâne (György Révész, 1970) ; Sindbad (Z. Huszárik, 1971) ; Terre en friche (A. Kovács, 1973) ; la Phrase inachevée (Z. Fábri, 1975).

LATTUADA (Alberto)

cinéaste italien (Milan 1914).

Fils du musicien Felice Lattuada, il fait des études d'architecture et s'intéresse très jeune à la littérature et à la photographie, collaborant à des revues de fronde contre la culture fasciste. Vers la fin des années 30, il organise des projections de films inédits en Italie et, avec ses amis Luigi Comencini et Mario Ferreri, fonde la Cineteca italiana. Ses expériences littéraires le conduisent à collaborer avec des cinéastes intellectuels comme Soldati (scénario de Piccolo mondo antico, 1941) et Poggioli (scénario de Sissignora, 1942), dont il est également l'assistant. Il débute à la mise en scène en 1942 avec une œuvre d'inspiration littéraire qui suit la tendance « calligraphique » de ses mentors : Giacomo l'idealista, tiré du roman de Emilio De Marchi, mélodrame historique dont peu de scènes ont survécu. Son deuxième film, La freccia nel fianco, adaptation d'un roman de Luciano Zuccoli, est interrompu par les hostilités, et ne sort que deux ans après (1944). Le Bandit (Il bandito, 1946) est la chronique du retour à Turin d'un ancien combattant, qui découvre les tragiques changements dus à la guerre et, pour survivre, devient un hors-la-loi ; le style rigoureux, le ton de mélodrame très noir (directement issu du cinéma d'action hollywoodien, bien aimé par toute sa génération) font de ce film un des phares du mouvement néoréaliste italien en train de s'affirmer. Mais Lattuada fait la preuve, avec le Crime de Giovanni Episcopo (Il delitto di Giovanni Episcopo, 1947), que les métaphores tirées de la littérature décadente (D'Annunzio en l'occurrence) peuvent révéler une réalité plus complexe et dramatique que les faits divers illustrés par d'autres cinéastes italiens. Toute sa carrière sera marquée par ces allers et retours entre les chroniques brutales, et souvent satiriques, de l'actualité et les adaptations littéraires raffinées. De la première cuvée font partie : Sans pitié (Senza pietà, 1948) ; les Feux du music-hall (Luci del varietà, 1951 — où il fait débuter Fellini à la mise en scène en collaboration) ; Les Italiens se retournent (Gli italiani si voltano, épisode de la fausse « enquête » collective l'Amour à la ville [Amore in città, 1953]) ; la Pensionnaire (La spiaggia, 1954) ; Scuola elementare (1955). De l'autre versant font partie : le Moulin du Pô (Il mulino del Po, 1949, d'après le roman épique de Riccardo Bacchelli), le mélo flamboyant Anna (1953) ; la très originale adaptation du Manteau (Il cappotto, 1952) ; la Louve de Calabre (La lupa, 1953, tiré d'un conte réaliste de Giovanni Verga) ; la Tempête (La tempesta, 1958, inspiré par Pouchkine) ; la Novice (Lettere di una novizia, 1960, d'apès le roman de Guido Piovene) ; la Steppe (La steppa, 1962, d'après le récit de Tchekhov) ; la Mandragore (La mandragola, 1965, tiré de la pièce de Machiavel) ; Cœur de chien (Cuore di cane, 1976, d'après le récit de Boulgakov). À plusieurs reprises, il a dû soutenir des batailles avec la censure pour ses thèmes sexuels et politiques peu conventionnels, mais c'est en 1957 avec Guendalina qu'il commence une suite troublante de portraits de jeunes femmes libres qui feront scandale et révéleront de nombreuses stars « lolitesques » : les Adolescentes (I dolci inganni, 1960) ; l'Imprévu (L'imprevisto, 1961) ; Don Giovanni in Sicilia (1967) ; la Bambina (Le farò da padre, 1974) ; la Fille (Cosi come sei, 1978) ; la Cigale (La Cicala, 1980). Son éclectisme est riche aussi de films sans antécédents, comme Il mafioso (1962), étonnante satire des mœurs de la mafia sicilienne, ou Fraülein Doktor (1969), pamphlet contre la guerre, ou Venez donc prendre le café chez nous (Venga a prendere il caffè da noi, 1970), une farce assez aigre.

Autres films :

La nostra guerra (1944) ; Mission T. S. (Matchless, 1969) ; l'Amica (1969) ; la Bonne Planque (Bianco, rosso e... verde, 1970) ; la Grosse Fête (Sono stato io !, 1973) ; Oh ! Serafina (1976) ; Cristoforo Colombo (1984, TV) ; Una Spina nel cuore (1985) ; Due fratelli (1987, TV) ; Mano rubata (1988, TV). ▲