Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
K

KAPLAN (Jonathan)

cinéaste américain (Paris, France, 1947).

Comme beaucoup de jeunes cinéastes de sa génération, c'est auprès de Roger Corman que Jonathan Kaplan a appris à tourner vite, efficacement et à moindre frais. Ses premiers films, à cause de leur petit budget, n'ont guère été exploités chez nous. Cependant, White Line Fever (1975), dont il coécrivit le scénario, Over the Edge (1979) et Heart like a Wheel (1983) jouissent d'une bonne réputation. Les Coupables (The Accused, 1988) bénéficiaient de plus de moyens et des interprétations très sincères de Kelly McGillis et de Jodie Foster. Cette dernière obtint d'ailleurs un Oscar pour ce film qui racontait sans surprise, mais sans concession, une histoire de viol. L'interprétation de Michelle Pfeiffer, fausse Marilyn pathétique, était également l'un des points forts de Love Field (1992), bonne chronique d'une Amérique provinciale. Kaplan s'y affirmait le continuateur d'un cinéma traditionnel mais intègre.

KAPLAN (Nelly)

cinéaste française d'origine argentine (Buenos Aires 1934).

Correspondante en France de journaux argentins, elle travaille avec Abel Gance en 1954 et devient son assistante pour Magirama (CM, 1956), puis Austerlitz (1960). Son premier court métrage, Gustave Moreau (1961), est suivi de films consacrés à des peintres et graveurs, Bresdin, Masson, Picasso (le Regard Picasso, MM, 1967), à l'œuvre graphique de Victor Hugo et à Abel Gance, tandis qu'elle publie sous le nom de Belen des livres d'inspiration surréaliste. Après un premier long métrage plein d'insolence au féminisme provocateur, la Fiancée du pirate (1969), elle réalise Papa les petits bateaux (1971), Néa (1976), Charles et Lucie (1979), divers travaux pour la télévision puis Plaisir d'amour (1991).

KAPLER (Aleksei) [Aleksej Jakovlevič Kapler]

scénariste soviétique ukrainien (Kiev 1904 - Moscou 1979).

Acteur et metteur en scène de théâtre à Kiev, il part en 1920 pour Leningrad, où il travaille avec Kozintsev et Youtkevitch dans le groupe des FEKS (il joue dans la Roue du diable et le Manteau). Il devient l'assistant de Dovjenko en 1929 pour Arsenal. Scénariste depuis 1928, en particulier de Lénine en octobre (1937) et Lénine en 1918 (1939) de Mikhaïl Romm, il y montre beaucoup de spontanéité et de simplicité dans l'approche du personnage (il obtiendra un prix d'État en 1941 pour ces deux films). Il poursuit dans le genre biographique avec Kotovski (A. Faïntsimmer, 1943), puis participe à la mobilisation patriotique du cinéma dans Un jour de guerre en URSS et Camarade P. / Elle défend sa patrie (F. Ermler, 1943). Une idylle avec la fille de Staline lui vaut plusieurs années d'internement. Au moment du dégel, il signe deux adaptations de Fedine, ‘ les Premières Joies ’ (Pervye radosti, 1956) et ‘ Un été extraordinaire ’ (Neobyknovennoe Peto, 1957), réalisées par Vladimir Bassov. En dernier lieu, il a collaboré à la coproduction américano-soviétique de George Cukor, l'Oiseau bleu (1976), au titre de conseiller artistique.

KAPOOR (Prithvinath, dit Prithviraj)

acteur indien (Peshawar [auj. Pakistan] 1906 - Bombay 1972).

Il apparaît dans le premier film parlant de l'Inde : Alam Ara (Ardeshir Irani, 1931) et s'impose à la fois sur les planches et à l'écran pendant une quarantaine d'années. Parmi ses films les plus renommés citons : Rajrani Meera (D. K. Bose, 1933), Vidhyapati (id., 1937), Pagal (A. R. Kardar, 1940), Sikandar (Sohrab Modi, 1941), Dahej (R. V. Shantaram, 1950), le Vagabond (R. Kapoor, 1951), Mughal-E-Azam (K. Asif, 1960), Nanak Naam Jahaz Hai (Ram Maheshwari, 1969). Il est le père de Raj, Shammi et Shashi Kapoor.

KAPOOR (Ranbirraj, dit Raj)

cinéaste, acteur et producteur indien (Peshawar, Province frontière [auj. Pakistan] 1924 - New Delhi 1988).

Fils du célèbre acteur Prithviraj Kapoor, frère des acteurs Shashi Kapoor et Shammi Kapoor, il débute à la compagnie Bombay Talkies comme clapman, s'impose comme acteur avant de fonder sa maison de production après la guerre, la RK Films. Tout en poursuivant une carrière d'acteur très prisé des foules, il produit huit films, dont : ‘ Cireur de chaussures ’ (Bootpolish, Prakash Arora, 1954) sur l'enfance misérable à Bombay ; Dans l'ombre de la nuit (Jagte Raho, Sombhu Mitra, 1957) sur l'univers nocturne de la pauvreté et du vol. Parmi les films qu'il a réalisés et dont il est l'interprète principal, il faut retenir surtout le Vagabond (Awara, 1951), histoire d'un pauvre tenté par le crime ; ‘ Monsieur 420 ’ (Shri 420, 1955), dont le titre vient d'un article du code qui punit le vol, traite un sujet similaire ; quant à ‘ Je m'appelle Joker ’ (Mera Naam Joker, 1970), il est centré sur le personnage d'un clown dans un cirque. La plupart de ces titres ont été de très grands succès, Raj Kapoor respectant les conventions du film hindi. Mais ils ont aussi une touche personnelle : l'utilisation d'un pathétique et de personnages qui trahissent l'influence de Chaplin et la volonté d'aborder, même par le biais du mélodrame, des thèmes sociaux (sur des scénarios de K. A. Abbas) que le cinéma indien évite généralement. Les films qu'il a dirigés au cours des années 1970-1980 sont beaucoup plus conventionnels (Bobby, 1973).

Autres films.

— ACTEUR : Neel Kamal (Kidar Sharma, 1947), Andaz (Mehboob, 1949), Dastaam (A. R. Kardar, 1950), Aah (Raja Nawathe, 1953), Chori Chori (Anant Thakur, 1956), Anari (Hrishikesh Mukherjce, 1959), Chhalia (Manmohan Desai, 1960) Naseeb (id., 1981). — ACTEUR ET RÉALISATEUR : Aag (1948), Barsaat (1949), Sangam (1964).

KAPOOR (Shashi)

acteur et cinéaste indien (Calcutta 1938).

Fils de Prithviraj Kapoor, frère de Raj et Shammi Kapoor, il débute très jeune dans les films de Raj Kapoor (Aag, 1948 ; le Vagabond, 1951), puis entame une carrière prolifique, tournant notamment avec Yash Chopra (Waqt, 1965 ; Deewar, 1975 ; Kabhi Kabhie, 1976 ; Trishul, 1978 ; Silsila, 1981), Prakash Mehra (Hasina Maan Jayegi, 1968), Shyam Benegal (‘ Un vol de pigeons ’, 1978 ; Kalyug, 1980), Aparna Sen (36 Chowringhee Lane, 1981), Girish Karnad (Utsav, 1984) ainsi que dans quelques films internationaux comme Sammy et Rosie s'envoient en l'air (S. Frears, 1987) et In Custody (Ismaïl Merchant, 1993). Il a réalisé un film coproduit avec la Russie : Adjouba, le prince noir (Ajooba, 1989) avec A. Bachhan dans le rôle principal.