Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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MOLANDER (Gustav) (suite)

Molander a toujours entretenu des rapports étroits avec les membres les plus brillants des nouvelles générations successives du cinéma suédois. Après la guerre, il se rapprocha d'Ingmar Bergman, qui lui écrivit trois scénarios — ‘ la Femme sans visage ’ (Kvinna utan ansikte, 1947) ; Sensualité (Eva, 1948) et ‘ Divorce ’ (Franskild, 1951) —, d'où résultèrent trois œuvres remarquables par l'habileté discrète avec laquelle leur réalisateur, alors déjà un vétéran, sut faire passer toutes les préoccupations du jeune scénariste.

Dans les années 50, Molander tourne deux remakes de classiques du cinéma muet suédois, ‘ le Trésor d'Arne ’ (Herr Arnes penningar, 1954) et le Chant de la fleur rouge (Sången om den eldröda blomman, 1956) ; en 1965, il se laissa persuader de sortir de sa retraite pour mettre Ingrid Bergman en scène dans le Collier, d'après une nouvelle de Maupassant, qui devait être intégrée à Stimulantia (projeté en 1967).

Autres films :

‘ les Pirates du lac Malar ’ (Mälarpiraten, 1923) ; les Maudits / ‘ l'Héritage d'Ingmar ’ (Ingmarsarvet, 1925) ; ‘ Vers l'Orient ’ (Till Osterland, 1926) ; ‘ le Péché ’ (Synd, 1928) ; ‘ Charlotte Löwensköld ’ (1930) ; ‘ Roses noires ’ (Svarta rosor, 1932) ; ‘ l'Échelle de Jacob ’ (Jacobs stege, 1942) ; ‘ la Flamme éternelle ’ (Det brinner en eld, 1943) ; ‘ l'Empereur du Portugal ’ (Kejsarn av Portugallien, 1944) ; ‘ l'Esprit de contradiction ’ (Trots, 1952).

MOLINA (Ángeles, dite Ángela)

actrice espagnole (Madrid 1953).

Révélée en France en 1977, par le film de Luis Buñuel Cet obscur objet du désir, elle a réussi très vite à s'imposer comme l'une des grandes vedettes du cinéma espagnol. De la passionnée La Sabina (J. L. Borau, 1979) à la sensuelle Lola (Bigas Luna, 1985), elle a su composer d'admirables figures féminines, faites de chair et de sang. Mais, sans doute, c'est à Manuel Gutiérrez Aragón, son réalisateur de prédilection, qu'elle doit ses meilleurs rôles : la femme exclue qui refuse tout compromis (Démons dans le jardin, 1982) et la fille des montagnes qui part à la conquête de la ville (l'Autre Moitié du ciel, 1986). Elle est également l'interprète du Marquis d'Esquilache (Esquilache, Josefina Molina, 1988), Barroco (P. Leduc, 1989), les Choses de l'amour (J. Chavarri, id.), Rio Negro (Atahualpa Lichy, 1990), le Voleur d'enfants (Ch. de Chalonge, 1991), Christophe Colomb (R. Scott, 1992), les Yeux fermés (F. Archibugi, 1995), En chair et en os (P. Almodóvar, 1997), le Vent en emporte autant (A. Agresti, 1998). Elle incarne les Jocaste à deux reprises, Edipo alcalde (Jorge Ali Triana, 1996) et l'Origine du monde (Jérôme Enrico, 2000).

MOLINARO (Édouard)

cinéaste français (Bordeaux 1928).

Il a été assistant de deux des cinéastes les plus conformistes du cinéma français (de Canonge et Berthomieu), mais il a accédé à la mise en scène en même temps que la Nouvelle Vague. En mai 1959, il s'exprime au colloque de La Napoule : « S'il n'y avait pas eu Truffaut ou Chabrol, nous aurions, nous qui sommes arrivés par la voie ordinaire, continué à rester des fonctionnaires du cinéma. » En fait, depuis 25 ans, Molinaro est ce qu'il appelait avec dédain un « fonctionnaire » du cinéma, metteur en scène indifférencié, parfois talentueux pourtant, de policiers ou de comédies. Il a signé quelques-uns des plus gros succès commerciaux du cinéma national : Oscar et Hibernatus, portés par Louis de Funès, ou les deux Cages aux folles.

Films  :

le Dos au mur (1958) ; Des femmes disparaissent (1959) ; Un témoin dans la ville (id.) ; Une fille pour l'été (1960) ; la Mort de Belle (1961) ; les Ennemis (1962) ; les Sept Péchés capitaux (un sketch, id.) ; Arsène Lupin contre Arsène Lupin (id.) ; Une ravissante idiote (1964) ; la Chasse à l'homme (id.) ; Quand passent les faisans (1965) ; Peau d'espion (1967) ; Oscar (id.) ; Hibernatus (1969) ; Mon oncle Benjamin (id.) ; la Liberté en croupe (1970) ; les Aveux les plus doux (1971) ; la Mandarine (1972) ; le Gang des otages (1973) ; l'Emmerdeur (id.) ; l'Ironie du sort (1974) ; le Téléphone rose (1975) ; Dracula père et fils (1976) ; l'Homme pressé (1977) ; la Cage aux folles (1978) ; Cause toujours, tu m'intéresses (1979) ; la Cage aux folles II (1980) ; les Séducteurs (un sketch, 1980) ; Pour cent briques, t'as plus rien (1982) ; l'Amour en douce (1984) ; Palace (1985) ; À gauche en sortant de l'ascenseur (1988) ; le Souper (1992) ; Beaumarchais, l'insolent (1996).

MOLL (Giorgia)

actrice italienne (Prata di Pordenone, 1938).

Elle est élue Miss Cinéma en 1955 et apparaît bientôt dans une comédie : Non scherzare con le donne (Giuseppe Bennati, 1957). Sa beauté longiligne et nerveuse est employée dans plus de trente films internationaux, quelques-uns mémorables comme : Un Américain bien tranquille (J. Mankiewicz, 1958) ; Mariti in città (L. Comencini, 1957) ; Mogli pericolose (id., 1958) ; Jeux précoces (D. Damiani, 1960) ; Laura nuda (Niccoló Ferrari, 1961) ; le Mépris (J. -L. Godard, 1963) ; Belfagor le Magnifique (E. Scola, 1966) ; l'Incompris (Comencini, 1967) ; Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola (id., 1968) ; le Voleur de crimes (N. Trintignant, 1969).

MOLLBERG (Rauni)

cinéaste finlandais (Hämeenlinna 1929).

Pendant les années 50 ses activités principales sont d'ordre théâtral. Il est acteur puis producteur-directeur (théâtres de Joensuu et de Kuopio). À partir de 1963, il travaille beaucoup pour la TV à Helsinki et à Tampere. Son premier film la Terre de nos ancêtres /  ’la Terre est un chant coupable ’ (Maa on syntilen laulu, 1973) adapté d'un roman — écrit à 19 ans — de Timo Murkka connaît un vif succès grâce à sa franchise naturaliste et l'impose comme le cinéaste le plus incisif des années 70. Il tourne ensuite ‘ Des gens pas si mal que ça ’ (Aika hyvä ihmiseksi, 1976), Milka /Un film sur les tabous (Milka-elokuva tabuista, 1980), une nouvelle version — après celle d'Edvin Laine en 1954 — du Soldat inconnu (Tuntematon sotilas, 1984), adapté de Väinö Linna, Amis, camarades (Ystävät, toverit, 1990) et ‘ les Enfants du paradis ’ (Paratiisin lapset, 1994), une comédie.