Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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PAXINOU (Katina Constantopoulos, dite Katina)

actrice grecque (Le Pirée 1900 - Athènes 1973).

Tragédienne de renommée internationale au théâtre, ses débuts à Broadway dans Hedda Gabler d'Ibsen (1942) furent aussitôt suivis à Hollywood par un Oscar de second rôle, grâce à Pour qui sonne le glas (S. Wood, 1943), son premier film. Célèbre à l'écran depuis son « cri » dans Le deuil sied à Électre (D. Nichols, 1947), sa présence s'y est affirmée dans quelques autres films (Échec à Borgia, H. King, 1949 ; Quand la terre tremble le Miracle, I. Rapper, 1959 ; Rocco et ses frères, L. Visconti, 1960...) et surtout dans Monsieur Arkadin (1955) de son ami Orson Welles. Dès cette époque, elle était retournée dans sa patrie où elle dirigea longtemps le Théâtre royal d'Athènes. On la revoit à l'écran cependant en 1968 dans Tante Zita de Robert Enrico.

PAXTON (John)

scénariste américain (Kansas City, Mo., 1911 - Santa Monica, Ca., 1985).

D'abord journaliste et publiciste, il donne une quinzaine de scénarios ou des dialogues, souvent remarquables, à quelques-uns des meilleurs cinéastes d'Hollywood. Puis il travaille pour des réalisateurs britanniques, qui apprécient son humour noir et élégant. On lui doit : Adieu ma belle (E. Dmytryk, 1944) d'après un roman de Raymond Chandler ; Cornered (id., 1945) ; Crack-Up (I. Reis, 1946), dont la construction est particulièrement savante ; Feux croisés (Dmytryk, 1947) ; So Well Remembered (id., id.) ; la Corde de sable (W. Dieterle, seulement les dialogues, 1949) ; Quatorze Heures (H. Hathaway, 1951) ; la Toile d'araignée (V. Minnelli, 1955) ; Hold-up en plein ciel (M. Robson, id.) dans lequel joue Nigel Patrick, qui réalise et produit deux ans plus tard Comment tuer un oncle à héritage ; Police internationale (J. Gilling, 1957) ; le Dernier Rivage (S. Kramer, 1959) et Kotch (J. Lemmon, 1971).

PAYNE (John)

acteur américain (Roanoke, Va., 1912 - Malibu, Ca., 1989).

Fils d'une chanteuse d'opéra, il apparaît à l'écran dans Dodsworth (W. Wyler, 1936), mais c'est auprès d'Alice Faye ou de Betty Grable, dans les « musicals » de série de la Fox, qu'il accède au vedettariat. Après guerre, il se reconvertit dans le western (El Paso, ville sans loi [El Paso], L. R. Foster, 1949), les aventures exotiques (le Trésor des Caraïbes, E. Ludwig, 1952) et le « policier » réaliste (l'Affaire de la 99e rue, Ph. Karlson, 1953, et The Boss, de Byron Haskin, 1956, qu'il écrit et produit lui-même). L'amitié d'Allan Dwan lui vaut ses plus belles créations, celle d'un honnête homme luttant contre la corruption ou l'hypocrisie auxquelles il a naguère participé (Quatre Étranges Cavaliers, 1954, Le mariage est pour demain, 1955, Deux Rouquines dans la bagarre, 1956). Depuis 1957, il s'est surtout consacré à sa série télévisée, The Restless Gun.

PAYS-BAS

Rappelons que, historiquement, les Pays-Bas ont été (dès le XVIIe s.) l'un des berceaux de la lanterne magique qui, sous l'impulsion d'inventeurs, de physiciens et de savants comme Cornelis Drebbel, Christiaan Huygens ou Petrus Van Munschenbroeck, devait subir différentes transformations et améliorations.

La première projection du cinématographe a lieu le 6 juin 1896 à Scheveningen. Deux années plus tard, un nommé Andersen tourne l'un des premiers documentaires nationaux : la Famille royale (De Koninklijke Familie). Deux voyageurs de commerce, les frères Albert et Willy Mullens, se font les ardents propagateurs de la nouvelle invention, signent une petite bande comique : les Mésaventures d'un Français (De Avonturen van een Frans Heertje, 1902) et réalisent un cinéjournal (Alberts-Nieuws). Les premières maisons de production s'établissent dès 1910, parmi lesquelles la Hollandia, fondée par Maurits Binger (elle sera rebaptisée Dutch-Film en 1923), qui s'attache les services d'un réalisateur-décorateur-acteur : Alex Benno, et qui se spécialise dans des farces et des cinédrames où évoluent des acteurs comme Annie Bos, Beppie De Vries, Margie Morris et surtout Louis Bouwmeester.

En 1927, de jeunes intellectuels, entraînés par Joris Ivens* et l'écrivain Mennoter Braak, donnent naissance à Amsterdam à la Film Liga, une association qui se propose de projeter pour ses propres membres les copies de certains films de valeur non diffusés dans les salles commerciales ou interdits par la censure. En peu de temps, cette association compte 25 000 membres. Elle va permettre à certains d'entre eux de se familiariser avec les grandes œuvres du cinéma mondial et de passer ensuite à la mise en scène ou à la production. Ainsi, Joris Ivens, bien sûr, mais aussi Mannus Franken, Jan et Max De Haas*, Gerard Rutten ou S. Koster.

Les Pays-Bas produisent surtout des poèmes cinématographiques, des documentaires lyriques, sociaux, scientifiques, voire des documentaires romancés comme Eaux mortes (Dood Water, G. Rutten, 1934). Mannus Franken, le scénariste des premiers essais d'Ivens (Pluie, 1929), réalise deux documents remarqués : Pareh, le chant de la rizière (Pareh, Het Lied van de Rijst, 1935) et Tanah Sabrang (1938) tournés à Java. Joris Ivens après son Zuiderzee (1930-1934) donne Symphonie industrielle (1931), Borinage (1933, en Belgique), Nouvelle Terre (1934) et apparaît, après Terre d'Espagne (1938), comme l'un des grands chefs de file du documentaire international. Max De Haas, quant à lui, signe un brillant exercice de style : la Ballade du chapeau haut de forme (De Ballade van der Hoogen Hoed, 1936).

Au cours des années 30, le long métrage apparaît sur un marché que la barrière de la langue confine dans ses limites nationales. Curieusement, la plupart des metteurs en scène pressentis sont d'origine étrangère (avec un fort contingent d'exilés parmi lesquels Jaap Speyer, Friedrich Zelnik* et Ludwig Berger* qui viennent de quitter l'Allemagne nazie). Speyer tourne une série de comédies légères, Berger un Pygmalion (1937), qui précède d'un an celui d'Asquith* et Zelnik, un amusant Papa faucheux (Vadertje Langbeen, id.). Le Français Gréville* se voit confier le film officiel du jubilé de la reine Wilhelmine : Quarante Ans (Veertig Jaren, 1938). Le Néerlandais Charles A. Huguenot Van der Linden est l'exception qui confirme la règle avec Jeunes Cœurs (Jonge Harten, 1936 ; CO H. M. Josephson). Dans un autre domaine, le Hongrois George Pal*, avant de faire carrière à Hollywood, travaille pour Philips en animant des marionnettes.