Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
A

ARTISTES ASSOCIÉS (United Artists). (suite)

En 1978, l'équipe Krim-Benjamin quitte la UA à la suite d'un conflit avec les dirigeants de la Transamerica et fonde Orion Pictures. Les recettes marquent un déclin croissant, qu'aggrave l'échec retentissant de la Porte du paradis de Michael Cimino, tentative mal venue pour restaurer le prestige du western. C'est dans ces conditions qu'en mai 1981 la MGM rachète la firme, marquant une nouvelle et cruciale étape dans son histoire.

ARVANITIS (Yorgos)

chef opérateur grec (Dilofon 1941).

Il débute dans la prise de vues dès 1959 et se voit confier la charge de directeur de la photographie sur un long métrage en 1966. Collaborateur fidèle de Theo Angelopoulos il a parfaitement su rendre l'atmosphère et la lumière souhaitées par le plus grand cinéaste grec dans tous ses films de la Reconstitution (1970) à l'Éternité et un jour (1998). Il a également travaillé avec Jean-Jacques Andrien (le Fils d'Amr est mort, 1975 ; Australia, 1989), Michael Cacoyannis (Iphigénie, 1977), Jules Dassin (Cri de Femmes, 1978), Stavros Tsiolis (Une aussi longue absence, 1985), Pandelis Voulgaris (les Années de pierre, id.), Fotos Lambrinos (Doxobus, 1987), Bernard Giraudeau (l'Autre, 1990), Volker Schloendorff (The Voyager, 1991), Bertrand Van Effenterre (Poisson lune, 1993), Marco Bellochio (Il sogno de la farfalla, 1994), Agnieska Holland (Total Eclipse, 1995), Eric Heuman (Port-Djema, 1996), Radu Mihaileanu (Train de vie,, 1997), Jonathan Nossiter (Signs and Wonders, 1999), Catherine Breillat (Romance, 1998 ; À ma sœur, 2001).

ARZNER (Dorothy)

cinéaste américaine (San Francisco, Ca., 1897 - La Quinta, id., 1979).

D'abord monteuse (la Caravane vers l'Ouest, J. Cruze, 1923), puis scénariste, Dorothy Arzner est devenue cinéaste en 1927. Étant la seule femme active dans la profession dans le Hollywood de l'âge d'or, elle a immanquablement éveillé l'attention. Malheureusement, souvent, son travail ne diffère guère de celui d'un artisan anonyme (Get Your Man, 1927 ; The Wild Party, 1929 ; Sarah and Son, 1930 ; l'Inconnue du palace [The Bride Wore Red], 1937). Parfois, l'un de ses films se singularise par son thème ou ses personnages (la Phalène d'argent [Christopher Strong, 1933], où Katharine Hepburn est excellente en aviatrice suicidaire), mais la mise en scène ne se met pas au diapason. Son meilleur film reste l'Obsession de Mme Craig (Craig's Wife, 1936), saisissant portrait d'une folie domestique, bien interprétée par Rosalind Russell. Elle se retire en 1943, après avoir tourné First Comes Courage (avec Merle Oberon dans le rôle principal).

ASA (initiales de American Standard Association).

Indice de rapidité des films. ( RAPIDITÉ.)

ASANO (Tadanobu)

acteur japonais (préf. de Kanagawa, 1973).

L'un des acteurs de type « jeune premier » les plus en vue du cinéma japonais contemporain, T. Asano a joué dans un grand nombre de films depuis ses débuts en 1990 (le Poisson rouge qui tape du pied/ Bataashi kingyo, de Joji Matsuoka). Il est essentiellement l'interprète de films de jeunes réalisateurs, tels Hirokazu Kore-eda* (Maboroshi, 1995 ; Distance, 2001), Shinji Aoyama* (Helpless, 1996), Sogo Ishii* (le Labyrinthe des rêves, 1997 ; Electric Dragon, 2000), Makoto Tezuka (l'Idiote/Hakuchi, 1999), Shunji Iwai (Picnic, 1996), Shinya Tsukamoto (Gemini, 1999), ou Satoshi Isaka (Focus, 1996). Il apparaît également dans un rôle de samourai du Tabou, de N. Oshima*, et dans le film expérimental de Christopher Doyle, Away with Words (1999). (T. Asano est également peintre et dessinateur, et se produit dans un groupe de rock).

ASANOVA (Dinara)

cinéaste soviétique (Frounze, Kirghizie, 1942 – Mourmansk, 1985)

Entrée au VGIK en 1962 elle est assistante de Larissa Chepitko sur le tournage de Chaleur torride (1963), signe en 1969 son film de diplôme (Rudolfio) et réalise plusieurs longs-métrages pour le compte des studios Lenfilm, s'interéssant tout particulièrement aux problèmes psychologiques et moraux de la jeunesse : le Pivert n'a pas mal à la tête (Ne bolit ǵolova u djatla, 1974), Une clef strictement personnelle (Ključ bez prava peredači, 1977), les Durs à cuire (Patsanij, 1983), Ma douce, ma chérie, mon amour, mon unique (Milyj dogoroj, ljubimyj edinstvenny), 1984). Sa mort prématurée survient en 1985. Un film lui a été consacré par Igor Alimpiev : Je vous aime tous beaucoup (Očen vas vseh ljublju, 1987).

ASHBY (Hal)

cinéaste américain (Ogden, Utah, 1929 - Malibu, Ca., 1988).

Coursier, assistant monteur puis monteur recherché (Oscar pour Dans la chaleur de la nuit, N. Jewison, 1967), Hal Ashby est devenu cinéaste avec une comédie grinçante, le Propriétaire (The Landlord, 1970), qui définissait bien ses qualités : ironie, humour, précision, tendresse, souplesse de la direction d'acteur. L'immense succès de Harold et Maude (Harold and Maude, 1971) l'a paradoxalement desservi : une mise en scène superficielle y étouffait finalement le scénario acide de Colin Higgins. Mais l'histoire d'amour de la septuagénaire et du jeune homme a conquis les cœurs, et les films suivants d'Ashby, tous plus personnels, ont souffert de ce voisinage envahissant. La Dernière Corvée (The Last Detail, 1973), où la tendresse s'abritait derrière un langage de charretier poète, était plus poignant, et Shampoo (id., 1975), portrait au vitriol d'une Californie argentée, plus pénétrant. Retour (Coming Home, 1978), quelque peu bancal, essayait bravement de renouveler le mélodrame, parfois avec succès (le suicide, tant décrié, de Bruce Dern). Bienvenue Mister Chance (Being There, 1979) rend hommage à la personnalité de Peter Sellers, grâce à une mise en scène lumineuse et précise : Ashby, comme souvent, s'y mettait au service d'un acteur, par le truchement d'un brillant scénariste (l'écrivain Jerzy Kozinski). Son « grand » film est peut-être En route pour la gloire (Bound for Glory, 1976), qui dépeignait l'odyssée de Woody Guthrie dans l'Amérique de la dépression avec un souffle épique sans défaillance.

Autres films :

Second Hand Hearts / The Hamster of Happiness (1981 [RE 1978]) ; Lookin'to Get Out (1982) ; Rolling Stones (id., id.) ; The Slugger's Wife (1985) ; Huit Millions de façons de mourir (Eight Million Ways to Die, 1986).▲