Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HANIN (Roger)

acteur français (Alger [auj. al-Djaza'ir], Algérie, 1925).

Comédien venu du théâtre, il s'imposa vite au cinéma dans des rôles de dur : le « Gorille » (la Valse du gorille, Bernard Borderie, 1959 ; Le gorille a mordu l'archevêque, Maurice Labro, 1962) ou le « Tigre » (Le tigre aime la chair fraîche, 1964, et Le tigre se parfume à la dynamite, 1965), tous deux de Claude Chabrol, qui lui demanda de se parodier encore plus avec Marie-Chantal contre le docteur Kha (1965). Dans une carrière vouée aux films populaires, on relève peu de rôles ambitieux : sa composition dans Rocco et ses frères (1960) de Luchino Visconti le fait regretter. Il a réalisé deux premiers films dominés par un humour très pied-noir, le Protecteur (1974) et le Faux-Cul (1975), dont le succès fut médiocre. Après un retour au théâtre, il a pris la direction du festival de Pau. On le retrouve au cinéma en vedette dans Coup de sirocco (1979), le Grand Pardon (1982), le Grand Carnaval (1983), Dernier été à Tanger (1987) d'Alexandre Arcady et dans certains rôles de composition : l'aubergiste des Misérables (R. Hossein, 1983) ou le général Berzine de l'Orchestre rouge (J. Rouffio, 1989). Il réalise en 1985 Train d'enfer et en 1987 la Rumba. Mari de la productrice Christine Gouze-Renal, il est le beau-frère de François Mitterrand.

HANKS (Tom)

acteur américain (Concord, Ca., 1956).

Très tôt orienté vers le théâtre amateur, Tom Hanks s'est imposé comme acteur de comédie dans Splash (R. Howard, 1984), puis dans Big (P. Marshall, 1988), où il interprétait un enfant incarné dans le corps d'un adulte et qui lui valut une première nomination aux Oscar. Sa maîtrise de la comédie et sa finesse à suggérer l'enfant derrière l'adulte le placent dans la lignée de Cary Grant ou de James Stewart. À l'image de ce dernier, il est capable d'être très émouvant, comme il le montre dans Punchline (id., David Seltzer, 1988) ou Nuits blanches à Seattle (Sleepless in Seattle, Nora Ephron, 1992). Il obtint la consécration méritée de l'Oscar pour sa digne interprétation du jeune avocat mourant du sida dans Philadelphia (J. Demme, 1993). Le succès phénoménal qu'il remporte pour son rôle de candide dans Forrest Gump (R. Zemeckis, 1994) achève de le placer fermement parmi les meilleurs acteurs de sa génération. En 1995, il interprète avec conviction, sous la direction de Ron Howard, le rôle principal d'Apollo 13. Il passe à la réalisation en 1997 avec That Thing You Do (id.). En 1998 il remporte un deuxième oscar pour son interprétation de l'officier obstiné de Il faut sauver le soldat Ryan (S. Spielberg), une récompense qu'il frôle à nouveau en 2000 pour un impressionnant tour de force : il est seul sur une île déserte dans plus de la moitié d'un film de 2 h 30 : Seul au monde (R. Zemeckis).

HANNA (William)

producteur et cinéaste d'animation américain (Melrose, N. Mex., 1910 - Hollywood, Ca., 2001)

 BARBERA (Joseph).

HANOUN (Marcel)

cinéaste français (Tunis, Tunisie, 1929).

Il est d'abord photographe et journaliste, puis réalisateur de courts métrages (Gérard de la nuit, 1955). Dans son premier long métrage, Une simple histoire (1958), il anticipe certaines recherches de la Nouvelle Vague en gestation en racontant un fait divers dans une perspective néoréaliste mais dans un style rigoureux. Avec le Huitième Jour (1960), il revient à une forme d'expression plus conventionnelle. D'un séjour en Espagne, il rapporte plusieurs courts sujets documentaires et un long métrage de création, Octobre à Madrid (1965), « œuvre ouverte » en forme de chronique d'un film en train de se faire. Dans l'Authentique Procès de Carl-Emmanuel Jung (1967), son film le plus accompli, il met en scène, de manière distanciée, le jugement d'un ancien nazi. L'Été (1968), l'Hiver (1969), le Printemps (1970), l'Automne (1973) témoignent de l'approfondissement de son expérimentation filmique : subversion des conventions du récit et du regard par le refus de la « transparence » et de l'« impression de réalité ». Ses films sont le lieu d'une ascèse qui l'apparente à Bresson et d'une musicalité qui le rapproche de Marguerite Duras. Cinéaste « maudit » par excellence, il est marginalisé à la fois par l'industrie et par la critique. Dans la Vérité sur l'imaginaire passion d'un inconnu (1974), il raconte l'histoire du Christ de manière résolument antisulpicienne ; dans la Nuit claire (1979), il fait mourir Eurydice « pour s'être retournée trop souvent sur l'œil-piège de la caméra ». Un Film (autoportrait) [1985] se présente comme une synthèse de son œuvre et de ses expériences, mêlant documents bruts, entretiens, souvenirs. L'essentiel de sa recherche, obstinée et solitaire, est symbolisé par le titre de son film le Regard (1977), un regard à la fois voyeur et visionnaire.

HÄNSEL (Marion)

cinéaste belge (Marseille, France, 1949).

Venue s'établir très jeune avec sa famille à Anvers, elle souhaite devenir actrice, suit des cours d'art dramatique, à Bruxelles, puis à New York, à l'Actor's Studio de Lee Strasberg. Au cours des années 70, elle travaille un temps avec le cirque Fratellini et apparaît comme comédienne dans quelques films (L'une chante, l'autre pas, A. Varda, 1976 ; Ressac, Juan Luis Bũnuel, 1977). Elle crée sa propre société Man's Films en 1977, afin de produire son premier court métrage Équilibres. Après avoir tourné quelques documentaires, elle signe le Lit en 1982, premier essai fictionnel de long métrage. Suivront Dust (1985), les Noces barbares (1987), Il maestro (1989), Sur la terre comme au ciel (1991) et Li (Between the Devil and the Deep Blue Sea, 1995).

HANSON (Curtis)

cinéaste américain (Los Angeles, Ca., 1945).

Ancien critique éminent, Curtis Hanson est devenu d'abord scénariste : Dressé pour tuer, S. Fuller ; Un homme parmi les loups, Caroll Ballard, tous deux en 1982. Il passe à la réalisation en 1987 avec une élégante imitation d'Hitchcock, The Bedroom Window (Faux Témoin), interprétée par Isabelle Huppert. Bad Influence (id., 1990), thriller pervers réussi, confirme son savoir-faire. Mais les entreprises purement commerciales qu'il aligne ensuite (la Main sur le berceau, The Hand That Rocks the Craddle, 1992 et la Rivière sauvage, The River Wild, 1994) dénotent une nette perte d'ambitions. C'est pourquoi l'on peut se réjouir de la réussite de L. A. Confidential (id., 1997) où, redevenu scénariste, il adapte brillamment un roman difficile de James Ellroy. Une reprise confirmée par Wonderboys (id., 2000), peinture d'un campus universitaire originale et psychologiquement complexe.