Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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VADIM (Roger Vadim Plemiannikov, dit Roger)

cinéaste français (Paris 1928 - id. 2000).

Assistant de Marc Allégret pendant dix ans, à l'occasion journaliste ou comédien, il débute en 1956 par le coup de tonnerre de Et Dieu créa la femme. Le personnage de jeune femme libre que Brigitte Bardot y impose avec une insolence innocente, sur l'écran large d'un CinémaScope souverainement maîtrisé, est une provocation, tant par sa fraîcheur que par sa nouveauté sur le fond de grisaille du cinéma français, deux ans avant la Nouvelle Vague. La carrière de Vadim ne retrouvera jamais la fulgurance de ce premier succès, et il s'enferme dans l'illustration glacée d'un libertinage de plus en plus convenu. Ses tentatives américaines se solderont par un échec aussi bien artistique que commercial.

Films  :

Et Dieu créa la femme (1956) ; Sait-on jamais ? (1957) ; les Bijoutiers du clair de lune (1958) ; les Liaisons dangereuses 1960 (1959) ; Et mourir de plaisir (1960) ; la Bride sur le cou (1961) ; les Sept Péchés capitaux (sketch : l'Orgueil) CO de Broca, C. Chabrol, E. Molinaro, J.-L. Godard, J. Demy (1962) ; le Repos du guerrier (id.) ; le Vice et la Vertu (1963) ; Un château en Suède (id.) ; la Ronde (1964) ; la Curée (1965) ; Histoires extraordinaires (sketch : Metzengerstein, CO F. Fellini, L. Malle (1968) ; Barbarella (id.) ; Si tu crois fillette... (Pretty Maids All in a Row, US, 1971) ; Hellé (1972) ; Don Juan 73/Si Don Juan était une femme (1973) ; la Jeune Fille assassinée (1974) ; Une femme fidèle (1976) ; Night Games (US, 1980) ; Hot Touch (US, 1981) ; Surprise Party (US, 1982) ; Come Back (US, 1983) ; And God created Woman (US, 1988) ; The Mad Lover (US, 1991).

VAJDA (Ernö Vajda, dit Ernest)

scénariste américain d'origine hongroise (Komárom, Hongrie, 1887 - Woodland Hills, Ca., 1954).

Il fut l'un des très grands scénaristes de la comédie sophistiquée et l'un des collaborateurs les plus précieux d'Ernst Lubitsch, pour lequel il imagina des scénarios pétillants et des dialogues éblouissants : Monte-Carlo (1930) ; le Lieutenant souriant (1931) ; la Veuve joyeuse (1934). Mais ses scénarios pour Harry D'Arrast (Serenade, 1927) ou pour Sidney Franklin (The Guardsman, 1931 ; Chagrins d'amour, 1932 ; Miss Barrett, 1934), qui mêlaient humour et romantisme, ne sont pas moins remarquables. Il se retire en 1941 et revient à Hollywood pour signer le scénario de la Parade de la gloire (Stars and Stripes Forever, H. Koster, 1952).

VAJDA (Laszlo, dit Ladislao)

cinéaste espagnol d'origine hongroise (Budapest, Hongrie, 1906 - Barcelone 1965).

Fils d'un dramaturge, son homonyme, il s'initie à la mise en scène cinématographique en Grande-Bretagne (The Beggar Student, 1932), en Hongrie (Magdat Kicsapjak, 1935), en France (Haut comme trois pommes, 1934 ; Sébastopol, 1939) et en Italie (Il cavaliere senza nome, 1940), avant de s'installer en Espagne (Se vende un palacio, 1942). Dans le contexte du cinéma franquiste, son métier est apprécié, notamment pour les comédies (Te quiero para mi, 1944, débuts de Sara Montiel à l'écran) et quelques incursions dramatiques (la Charge infernale [Carne de horca], 1954). Mais il obtient un véritable triomphe avec Marcelino, pain et vin (Marcelino, pan y vino, 1955), morbide et larmoyant dialogue entre le Christ et le petit Pablito Calvo, que Vajda dirige encore dans le Muchacho (Mi tío Jacinto, 1956) et Un ange sur Brooklyn (Un ángel pasó por Brooklyn, 1957). Il continue à alterner les tournages en Espagne (Tarde de toros, 1955) et une carrière internationale (Es geschah am hellichten Tag, 1958).

VALADÃO (Jece)

acteur et cinéaste brésilien (Cachoeira de Itapemirim, Espírito Santo, 1930).

Sans partager leurs idées et préoccupations, il interprète néanmoins des œuvres significatives de plusieurs réalisateurs du Cinema Novo, de Nelson Pereira dos Santos (Rio 40 Graus, 1955 ; Rio Zona Norte, 1957 ; Boca de Ouro, 1962) à Glauber Rocha (l'Âge de la terre, 1980), en passant par Ruy Guerra (la Plage du désir, 1962). Ce dernier rôle, le « cafajeste », le goujat, l'opportuniste, la petite frappe, lui colle à la peau, devient son personnage de prédilection, au point qu'il en tire une série de films. Fort de quelques participations à la production, cette vedette à la carrure populaire (il dépasse la cinquantaine de titres) signe sa première mise en scène avec Procura-se uma Rosa (1964), sans que la quinzaine de réalisations suivantes s'écarte trop de la réutilisation du méchant stéréotype qu'il contribua à créer sur les écrans brésiliens.

VǍLCǍNOV (Rangel)

cinéaste bulgare (Krivina, près de Sofia, 1928).

En 1958, il tourne Sur la petite île (Na malkia ostrov), qui marque une date dans l'histoire du cinéma bulgare de l'après-guerre et est sans doute le premier film de ce pays à avoir été présenté avec succès dans les festivals internationaux. Ses œuvres suivantes ont confirmé son habileté et son savoir-faire par le choix de sujets audacieux et intelligemment traités : ‘ la Première Leçon ’ (Parvi urok, 1960), ‘ le Soleil et l'Ombre ’ (Sľanceto i sjankata, 1962), ‘ l'Inspecteur et la Nuit ’ (Inspektorat i nošča, 1963), ‘ la Louve ’ (Vǎlčicata, 1965), Esope (Esop, 1970), le Visage sous le masque (Liče pod maska, id.), la Chance (Šans, 1971 ; ces trois derniers films réalisés en Tchécoslovaquie), ‘ Fuite au Ropotamo ’ (Bjagstvo v Ropotamo, 1973), ‘ le Juge d'instruction et la Forêt ’ (Sledovateljat i gorata, 1976), ‘ les Souliers vernis du soldat inconnu ’ (Lašenite obuvki na neznajnja vojn, 1979), ‘ les Dernières Volontés ’ (Posledni želanja, 1983), ‘ Partir pour aller où? ’ (Za kade patuvate, 1986), Et maintenant (A sega nakade, 1988), Divorce, divorce (Razvode, razvode, 1989), l'Amour est un oiseau infidèle (Ljubovta e neviarna ptica, 1990).

VALENTIN (Albert)

scénariste et cinéaste français (La Louvière, Belgique, 1908 - Paris 1968).

Assistant de René Clair à ses débuts, il donne un court métrage, Taxi de minuit (1935), puis participe aux versions françaises de films tournés à Berlin et s'impose comme scénariste. Il reviendra à ce métier après avoir réalisé, notamment, l'Entraîneuse (1938), Marie-Martine (1942), la Vie de plaisir (1944). Il est le coauteur de Le ciel est à vous (J. Grémillon, 1944), un parmi les nombreux films dont il bâtit l'histoire, abordant tous les genres, de la comédie historique au drame policier, en passant par le péplum.