Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LAQUAGE.

Traitement de prévention des copies contre l'abrasion, consistant à appliquer un vernis transparent sur la gélatine. ( COPIES.)

LARA (Odete)

actrice brésilienne (São Paulo 1930).

Prolifique vedette formée à l'école de la chanchada (Absolutamente Certo, A. Duarte, 1957 ; Mulheres e Milhões, Jorge Ileli, 1961), blonde imposante au sourire narquois, quelque peu dominatrice, elle séduit des auteurs aussi divers que Walter Hugo Khouri (Na Garganta do Diabo, 1960 ; le Jeu de la nuit, 1964, où elle côtoie sa rivale Norma Bengell) et les protagonistes du Cinema Novo, auprès desquels elle élargit son registre et épanouit son talent : Nelson Pereira dos Santos (Boca de Ouro, 1962) ; Carlos Diegues (les Héritiers, 1969) ; Glauber Rocha (Antônio das Mortes, id.). Deux de ses meilleures interprétations sont, sous la direction d'Antonio Carlos Fontoura : Copacabana Me Engana (id.) et Rainha Diaba (1974). Retirée du metier, elle publie ses Mémoires.

LARDNER Jr (Ringgold Wilmer, dit Ring)

scénariste américain (Chicago, Ill., 1915 - New York, N. Y., 2000).

Fils de l'humoriste Ring Lardner, il débute comme lecteur chez David O. Selznick et collabore pour ce dernier au traitement de la Joyeuse Suicidée (W. A. Wellman, 1937). Durant son séjour à la MGM, il remporte l'Oscar pour la Femme de l'année (G. Stevens, 1942), premier film du couple Spencer Tracy-Katharine Hepburn, qui inspirera d'innombrables imitations, et écrit aussi The Cross of Lorraine (T. Garnett, 1943). En 1944, il commence, sur Laura, une longue collaboration avec Otto Preminger, qui conduira à divers projets, dont Ambre (1947). Il cosigne le scénario de Cape et Poignard (F. Lang, 1946) avant d'être convoqué devant le Comité des activités antiaméricaines et condamné, avec les « Dix de Hollywood », à un an de prison pour « refus de coopérer ». Son nom reparaît, dix-huit ans plus tard, au générique du Kid de Cincinnati (N. Jewison, 1965, originellement écrit pour Sam Peckinpah), puis sur celui de M*A*S*H* (R. Altman, 1970), qui lui vaut un deuxième Oscar.

On lui doit aussi un roman, The Ecstasy of Owen Muir, et un livre de souvenirs, The Lardners, My Family Remembered.

LARGE.

Film large, film de largeur supérieure à celle du film standard. ( FORMAT.)

LAROCHE (Pierre)

scénariste et dialoguiste français (Paris 1902 - id. 1963).

La critique cinématographique, en particulier au Canard enchaîné, l'amène à participer en 1939 aux dialogues de l'Enfer des anges (Christian-Jaque). Il travaille ensuite sur le film à sketches de Jacques Feyder, Une femme disparaît (1942), puis associe son nom à celui de Jacques Prévert pour deux films importants : les Visiteurs du soir (M. Carné, 1942) et Lumière d'été (J. Grémillon, 1943), suivis en 1947 par l'Arche de Noé (Henry-Jacques). Il écrit pour sa femme, la cinéaste Jacqueline Audry, trois adaptations et dialogues des films inspirés par les œuvres de Colette (Gigi, 1949 ; Minne, l'ingénue libertine, 1950 ; Mitsou, 1956). Pour elle encore, les adaptations d'Olivia (1951) et de Huis clos (1954). Il retrouve Grémillon à l'occasion de l'Étrange Madame X (1951), simple film de commande, et adapte pour Luis Buñuel Cela s'appelle l'aurore (1956). Ces travaux consciencieux se situent dans la perspective des films de Charles Spaak. En outre, il a écrit le commentaire français de Louisiana Story (R. Flaherty, 1948) et fait preuve d'humour et de savoir-faire avec deux films oubliés (Plus de vacances pour le bon Dieu, R. Vernay, 1950 ; Au p'tit zouave, G. Grangier, 1950).

LA ROCQUE (Roderick La Rocque de La Tour, dit Rod)

acteur américain (Chicago, Ill., 1898 - Beverly Hills, Ca., 1969).

Grand et mince, portant bien le costume de l'homme du monde ou l'uniforme du séducteur, Rod La Rocque est conforme à un certain cliché de l'acteur du muet. Cecil B. De Mille l'utilisa souvent (les Dix Commandements, 1923 ; le Lit d'or, 1925), mais aussi Lubitsch (Paradis défendu, 1924). Typique était son interprétation dans Gigolo (W. K. Howard, 1926). En passant au parlant, il se vit confiner dans les seconds rôles et il finit par se retirer définitivement en 1941, après l'Homme de la rue (F. Capra), pour se consacrer à l'immobilier. Il fut le mari de l'actrice Vilma Banky de 1927 à sa mort.

LARQUEY (Pierre)

acteur français (Citon-Cenac 1884 - Maisons-Laffitte 1962).

Il est l'un des acteurs de composition les plus populaires de la scène et de l'écran français, ayant tourné dans plus de 150 films, depuis ses débuts — à l'âge de 47 ans ! — en 1931 (on se souvient du pion Tamise dans le Topaze de Louis Gasnier, rôle qu'il reprendra tel quel vingt ans plus tard dans le film de Pagnol) jusqu'à la Traversée de la Loire (1961). Il fut tour à tour brave type, pince-sans-rire, bonasse, geignard ou malicieux, pitoyable, inquiétant, pathétique — sans avoir jamais vraiment la vedette, sauf dans Monsieur Coccinelle (Bernard-Deschamps, 1938) et le Père Goriot (Robert Vernay, 1944). En l'utilisant adroitement à contre-emploi, Henri-Georges Clouzot fit de lui l'un des trois filous de L'assassin habite au 21 (1942) et surtout le prodigieux vieillard sadique du Corbeau (1943), avant de le rendre à son registre habituel en 1947 dans Quai des orfèvres (un chauffeur de taxi) et en 1955 dans les Diaboliques (un pion de province besogneux).

LARSEN (Viggo)

cinéaste danois (Copenhague 1880 - id., 1957).

Ancien sous-officier devenu contrôleur au Biograph Theater, il se lie avec le fondateur de la Nordisk Film Kompagni, Ole Olsen, et tourne à partir de 1906 de très nombreux petits films semi-documentaires (le plus célèbre étant la Chasse au lion [L'ovejagten, 1907], dont Olsen vendit plus de 250 copies), de courts romans-feuilletons (la Lutte d'une mère contre la mort [En Moders Kamp med d'oden], id.), des histoires de détectives (Sherlock Holmes, id.), des adaptations littéraires (la Dame aux camélias [Kameliadamen, 1907] ; Madame Sans-Gêne, 1909), des fantaisies inspirées par Méliès (le Cycliste et la Sorcière [Heksen og cyclisten, id.] et des films d'inspiration typiquement scandinave (Il était une fois [Der var engang, 1907] ou Un mariage sous la Révolution [Revolutionsbryllup, 1909], le premier d'après Holger Drachmanns, le second d'après Sophus Michaëlis). En 1911, Larsen part pour l'Allemagne, où il réalisera des films jusqu'en 1923 (Die Sumfblume, 1912 ; Der graue Herr, 1915).