Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LOREN (Sofia Scicolone, dite Sophia) (suite)

Autres films :

Il voto (M. Bonnard, 1950) ; Le sei moglie di Barbablù (C. L. Bragaglia, id.) ; le Retour de Pancho Villa (Io sono il capataz, Giorgio C. Simonelli, 1951) ; Milano miliardaria (Vittorio Metz, Marcello Marchesi et Marino Girolami, 1959 [ : 1951]) ; Anna (A. Lattuada, 1953 [ : 1951]) ; Il Mago per forza (V. Metz, M. Marchesi et M. Girolami, 1952) ; È arrivato l'accordatore (Duilio Coletti, id.) ; Pellegrini d'amore (Andrea Forzano, 1955 [ : 1953]) ; La Domenica della buona gente (Anton Giulio Majano, 1954) ; Ces voyous d'hommes (Il paese dei campanelli, J. Boyer, id.) ; Miseria e nobilita (M. Mattoli, id.) ; Attila (Attila flagello di Dio, Pietro Francisci, id.) ; Madame Sans-Gêne (Christian-Jaque, 1961) ; le Couteau dans la plaie (A. Litvak, 1962) ; Opération Crossbow (M. Anderson, 1965) ; Lady L (P. Ustinov, id.) ; Judith (Daniel Mann, 1966) ; Fantômes à l'italienne (R. Castellani, 1967) ; la Femme du prêtre (D. Risi, 1970) ; Mortadella (M. Monicelli, 1971) ; l'Homme de la Manche (A. Hiller, 1972) ; Verdict (A. Cayatte, 1974) ; Brief Encounter (A. Bridges, GB, id.) ; La pupa del gangster (Giorgio Capitani, 1975) ; le Pont de Cassandra (The Cassandra Crossing, George Pan Cosmatos, 1977) ; Angela (B. Sagal, CAN, 1978) ; la Cible étoilée (Brass Target, John Hough, id.) ; l'Arme au poing (M. Winner, id.) ; D'amour et de sang (L. Wertmuller, id.) ; Aurora (Qualcosa di biondo, Maurizio Ponzi, 1984) ; Samedi, dimanche et lundi (Wertmuller, 1991) ; Prêt à porter (R. Altman, 1994) ; Grumpier Old Men (H. Deutch, 1995), Soleil (R. Hanin, 1997). ▲

LORENTZ (Pare)

cinéaste américain (Clarksburg, W. Va., 1905 - Armonk, N.Y., 1992).

Critique, photographe et cinéaste dans le groupe New York Kino puis dans le collectif Frontier Film (1936), il se signale immédiatement par ses réussites dans le domaine du documentaire social : The Plow That Broke the Plains (1936) montre comment les cultures ont transformé le centre des États-Unis en un désert de poussière (dust bowl) sous l'effet du vent, en rendant impossible la fixation des sols ; The River (1937) justifie le projet rooseveltien de la Tennessee Valley Authority (construction de barrages destinés à retenir les eaux) en détaillant les ravages produits sur les terres arables par l'érosion naturelle. Dans The Fight for Life (1940), il se livre à une enquête sur une maternité dans un quartier populaire de New York. L'historien américain Lewis Jacobs a écrit de lui : « Il a procédé à la fusion lyrique de la narration et de la musique et établi une relation contrapuntique entre le son et l'image. » En 1946-47, il a été chef de la section cinéma du département de la Défense.

LORIS (Fabien)

acteur français (Paris 1906 - id. 1979).

Compagnon des frères Prévert et du groupe Octobre, ses véritables débuts au cinéma ont lieu avec les Gens du voyage (J. Feyder, 1938), où il marque son rôle de son évidente personnalité. On l'avait aperçu auparavant, furtif, dans le Crime de M. Lange (J. Renoir, 1936) et Drôle de drame (M. Carné, 1937). Sa composition du complice de Lacenaire (les Enfants du paradis, Carné, 1945) est exemplaire par son économie de moyens. Il chante Kosma dans les Portes de la nuit (Carné, 1946), puis dessine nonchalamment des silhouettes jusqu'en 1954.

LORRE (László Löwenstein, dit Peter)

acteur américain (Rosenberg, Autriche-Hongrie [auj. Ružomberok, Tchécoslovaquie], 1904 - Los Angeles, Ca., 1964).

Vite lassé d'être employé de banque, le jeune László acquiert à Vienne sa formation d'acteur de théâtre et de cabaret, fait ses débuts à Zurich, part pour Berlin. Là, il tourne deux ou trois rôles mineurs avant d'être engagé par Lang pour tenir le rôle du sadique amateur de petites filles (M le Maudit, 1931) dans l'hallucinant éclairage dramatique qui allait rendre inoubliables sa silhouette tassée, sa figure blême et son regard de poisson malade. Il est consacré. Mais ce n'est qu'après avoir fui l'Allemagne devenue nazie qu'il rencontre Hitchcock à Londres (l'Homme qui en savait trop, 1934). Il part la même année pour Hollywood, où il retrouve Karl Freund ; ce dernier, dans un remake des Mains d'Orlac, donne à Lorre, une fois encore, un rôle de psychopathe. Son dernier grand emploi est le Raskolnikov que lui confie Sternberg en 1935 dans Remords, alors que Agent secret (Hitchcock, 1936) et la série des huit Mr. Moto (de 1936 à 1939), où il joue le personnage d'un détective nippon précieux et machiavélique, font plus appel à ses dons comiques qu'à son talent d'acteur ou à celui du cinéaste Norman Foster. Dès le Faucon maltais (J. Huston, 1941), il renoue avec le film noir, compose des figures vénéneuses, tordues et troubles, à l'affût au coin de toiles d'araignées policières, psychologiques, d'espionnage ou d'épouvante. Un des attraits durables dans une carrière souvent décevante reste son association avec Sydney Greenstreet. Si leur couple du Faucon maltais est dans toutes les mémoires, n'oublions pas, nimbées de belles lueurs de soufre, leurs prestations savoureuses dans Casablanca (M. Curtiz, 1943), Intrigues en Orient (R. Walsh, id.), le Masque de Dimitrios (J. Negulesco, 1944), Passage to Marseille (Curtiz, id.), The Verdict (D. Siegel, 1946), tous ces derniers films à la Warner avec, en prime, le chapeau, l'imper et le physique de Bogart. Ainsi Peter Lorre, démon boulot et exigu, fait-il corps avec le thriller dans ses plus noirs desseins. Il revient même, entre des apparitions diverses et sans intérêt, au fantastique avec Roger Corman (le Corbeau, 1963). Il tente sans succès un retour en Allemagne, réalisant un film dont il est l'interprète principal : Un homme perdu (Der Verlorene, 1951), sur le thème du lourd héritage des temps du nazisme. Son ultime apparition eut lieu dans Jerry souffre-douleur (J. Lewis), l'année même de sa mort.

Autres films :

Du haut en bas (G.-W. Pabst, 1933, FR) ; l'Homme au masque (The Face Behind the Mask, R. Florey, 1941) ; Échec à la Gestapo (V. Sherman, 1942) ; The Cross of Lorraine (T. Garnett, 1943) ; Arsenic et vieilles dentelles (F. Capra, 1944) ; 20 000 Lieues sous les mers (R. Fleischer, 1954) ; le Tour du monde en 80 jours (M. Anderson, 1956) ; la Belle de Moscou (Silk Stockings, R. Mamoulian, 1957) ; l'Homme qui n'a jamais ri (The Buster Keaton Story, Sidney Sheldon, id.) ; le Sous-marin de l'Apocalypse (Voyage to the Bottom of the Sea, I. Allen, 1961).