Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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WALTERS (Charles)

cinéaste américain (Pasadena, Ca., 1911 - Malibu, Ca., 1982).

Danseur et chorégraphe à Broadway, il entre en 1942 à la MGM, où il règle les ballets de La Du Barry était une dame, le Chant du Missouri, Ziegfeld Follies, Belle Jeunesse, etc. Parrainé par le producteur Arthur Freed, il signe en 1947 l'exubérant Vive l'amour (Good News), pour lequel il conçoit une des premières chorégraphies en plein air. La comédie musicale, alors à son apogée, lui doit quelques-uns de ses joyaux : la Parade du printemps (Easter Parade, 1948), où Fred Astaire joue les Pygmalions auprès de Judy Garland, Entrons dans la danse (The Barkleys of Broadway, 1949), qui l'associe pour la dernière fois à Ginger Rogers, la Belle de New York (The Belle of New York, 1952), qu'il soustrait aux lois de la pesanteur, et, surtout, la Jolie Fermière / la Vallée heureuse (Summer Stock, 1950), où Judy Garland quitte veaux, vaches et cochons pour Gene Kelly et sa troupe de comédiens. Autant de « défenses et illustrations » du genre : le conflit entre la réalité et l'illusion, la nature et l'artifice s'y résout toujours au profit du « show-business ». Fondant ses marivaudages sur l'attraction des contraires, le cinéaste se plaît à célébrer le monde du spectacle en convertissant à sa magie, à son art de vivre un personnage qui lui est étranger ou même réfractaire. Après Lili (id., 1953), gracieuse invitation au rêve et subtile éducation sentimentale d'une orpheline séduite par un marionnettiste, il se tire honorablement de deux fantaisies nautiques avec Esther Williams (Traversons la Manche [Dangerous When Wet, 1953] et Désir d'amour [Easy to Love, id.]), d'une version musicale du conte de Cendrillon (la Pantoufle de verre [The Glass Slipper], 1955) et d'une comédie douce-amère avec Frank Sinatra (le Tendre Piège [The Tender Trap], id.). On lui doit, dans un registre plus grave, toujours à la MGM, deux mélodrames : la Madone gitane (Torch Song, 1953), où la danseuse Joan Crawford s'éprend d'un pianiste aveugle, et Anna et les Maoris (Two Loves, 1961), où Laurence Harvey se suicide pour Shirley McLaine. Le vibrato lyrique, les demi-teintes intimistes, les romances désenchantées s'accordent bien à sa sensibilité ; il paraît en revanche désarçonné par l'excès de moyens. Son talent ne peut sauver ni la Plus Belle Fille du monde (Jumbo, 1962), ni la Reine du Colorado (The Unsinkable Molly Brown, 1964), pièces montées trop somptueuses. Il avait auparavant tourné, sans être crédité, quatre des plus beaux ballets de Gigi (V. Minnelli, 1958).

Autres films :

Three Guys Named Mike, 1951 ; Carnaval au Texas (Texas Carnival, id.) ; Haute Société (High Society, 1956) ; Prenez garde à la flotte (Don't Go Near the Water, 1957) ; Une fille très avertie (Ask Any Girl, 1959) ; Ne mangez pas les marguerites (Please Don't Eat the Daisies, 1960) ; Rien ne sert de courir (Walk Don't Run !, 1966). ▲

WALTHALL (Henry Brazeale Walthall, dit Henry B.)

acteur américain (Shelby City, Ala., 1878 - Monrovia, Ca., 1936).

Acteur à Broadway, il rejoint en 1909 la troupe de David Wark Griffith. Interprète de plusieurs de ses courts métrages, il demeure pour l'histoire du cinéma l'inoubliable « petit colonel » de Naissance d'une nation (1915). Parmi ses films les plus célèbres, citons : A Change of Heart (1909), Judith de Béthulie (1914) et Home, Sweet Home (id.) de Griffith, The Raven (1915) de Charles Brabin, la Lettre écarlate (1926) de Victor Sjöström, The Barrier (id.) de George Hill et Viva Villa ! (1934) de Jack Conway et Howard Hawks.

WALTON (sir William)

musicien britannique (Oldham 1902 - Ischia, Italie, 1983).

Compositeur d'opéras et de musique de scène, il écrit les partitions de la célèbre trilogie de sir Laurence Olivier, Henry V (1945), Hamlet (1948), Richard III (1956). Il est également l'auteur de la musique symphonique de As You Like It (P. Czinner, 1936), Le contremaître vient en France (Ch. Frend, 1942), Next of Kin (T. Dickinson, id.), The First of the Few/Spitfire (L. Howard, id.), la Bataille d'Angleterre (G. Hamilton, 1969), les Trois Sœurs (L. Olivier, 1970).

WAMPAS BABY STAR.

Titre décerné annuellement à Hollywood (de 1922 à 1934) par la Western Associated Motion Picture Advertiser's (Wampas) à de jeunes actrices supposées devenir les grandes stars des années suivantes. Parmi les lauréates : Colleen Moore et Bessie Love (en 1922), Eleanor Boardman (en 1923), Clara Bow (en 1924), Dolores Del Rio, Mary Astor, Joan Crawford, Janet Gaynor, Fay Wray (en 1926), Lupe Velez (en 1928), Jean Arthur, Loretta Young (en 1929), Joan Blondell, Anita Louise (en 1931), Ginger Rogers (en 1932), Jacqueline Wells (en 1934).

WAN LAIMING

cinéaste chinois (Nankin, province du Jiangsu, 1898).

La naissance du cinéma chinois d'animation est attachée au nom de Wan Laiming et à celui de ses frères Wan Guchan, Wan Jihuan et Wan Chaochen. On leur doit, dès 1926, le premier dessin animé chinois : ‘ Pagaille à l'atelier ’ (Da nao huashi). Dès 1930, ils dotent leurs personnages de la parole et donnent, en 1941, au cinéma chinois son premier long métrage animé, ‘ la Princesse à l'éventail de fer ’ (Tie shan gongzhu). Ils tournent des scènes animées que Yuan Muzhi incorporera à son film ‘ Scènes de la vie urbaine ’ (Dushi fengguang, 1935). En 1947, les frères Wan gagnent Hongkong où ils font des décors de films mais ne parviennent jamais à rassembler les capitaux nécessaires pour un film d'animation. Wan Laiming, revenu en 1954 au Studio de dessins animés de Shanghai, multiplie les productions : ‘ la Revanche des images ’ (1958) et surtout ‘ le Roi des singes ’/ ‘ Troubles au royaume du ciel ’ (Da nao tian gong, 1961), long métrage dont il termine la seconde partie en 1964. Tandis que Wan Chaochen s'intéresse particulièrement aux films de marionnettes, Wan Guchan innove et anime pour la première fois les célèbres papiers découpés, un des fleurons de l'artisanat folklorique chinois avec ‘ Zhu Bajie mange la pastèque ’ (Zhu Bajie chi xigua, 1958). La Révolution culturelle porte un coup d'arrêt à cette production qui reprend au début des années 80. Dès lors, les frères Wan travaillent surtout comme conseillers.