Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MONTUORI (Mario)

chef opérateur italien (Rome 1920).

Fils du précédent, il devient chef opérateur en 1950. Il signe la photo du Mensonge d'une mère (Catene, R. Matarazzo) et s'affirme rapidement comme un des meilleurs techniciens de l'après-guerre, d'une maîtrise très élaborée et d'une grande sensibilité artistique. Parmi les nombreux films dont il a dirigé la photo, on peut remarquer : Fra Diavolo (Donne e briganti, M. Soldati, 1951), le Manteau (A. Lattuada, 1952), Un dénommé Squarcio (G. Pontecorvo et Maleno Malenoti, 1958), I sette fratelli Cervi (Gianni Puccini, 1968).

MONTY PYTHON

Groupe comique anglais formé en 1969 et composé de Graham Chapman, John Cleese, Terry Jones, Eric Idle, Michael Palin et Terry Gilliam, le seul Américain de la bande. Par leurs sketches non-sensiques, ils ont révolutionné la télévision anglaise dans les années 70 comme les Beatles l'avaient fait pour la chanson dans les années 60. Leur travail est collectif bien que Terry Gilliam et Terry Jones se chargent le plus souvent de la mise en scène proprement dite. Leur premier film (réalisé par Ian McNaughton) Pataquesse (And now for Something Completely Different, 1971) est une suite de saynètes dominées par l'absurde, le mauvais goût revendiqué, et un sens du gag désopilant. Monty Python, sacré Graal ! (Monty Python and the Holy Grail, 1974) et Monty Python, la vie de Brian (Life of Brian, 1979) s'en prennent successivement aux chevaliers de la Table ronde et à Jésus-Christ, avec un réel souci de reconstitution historique sans cesse détourné par un esprit loufoque et irrespectueux. Monty Python, le sens de la vie (Monty Python's The Meaning of Life, 1983) marque un retour au film à sketches, mais avec une ambition plus grande. La mise en scène s'y révèle souvent étonnante, mais l'esprit absurde et surréaliste règne toujours sans partage sur l'univers des six compères. Parmi eux, Terry Gilliam manifeste de plus en plus le désir de créer en solitaire. Les Monty Python n'ont pas cessé pendant les années 70 de se produire à la télévision (Monty Python, Flying Circus), de publier des livres à l'invention époustouflante (Monty Python's Big Red Book, The Brand New Monty Python Papperbok) et de poursuivre une carrière triomphale aux États-Unis, donnant un spectacle au Hollywood Bowl qui sera filmé (Monty Python à Hollywood [Monty Python Live at the Hollywood Bowl], 1982). Terry Jones et Terry Gilliam poursuivront individuellement leur carrière de réalisateur tandis que John Cleese sera le scénariste et l'acteur principal d'Un poisson nommé Wanda de Charles Chrichton en 1988.  GILLIAM (Terry).

MOORE (Kathleen Morrison, dite Colleen)

actrice américaine (Port Huron, Mich., 1900 - Templeton, Ca., 1988).

Elle apparaît en 1916 dans Intolérance de Griffith, mais ce n'est qu'au début des années 20 que Colleen Moore devient une des actrices les plus populaires d'Hollywood. Les cheveux à la garçonne, plaqués à la nuque, symbole de la « flapper » insouciante chère à Francis Scott Fitzgerald, ce fut Colleen Moore qui les imposa, avant même Clara Bow ou Louise Brooks. On l'a oubliée, et c'est une grande injustice, car il y a peu de comédies aussi brillamment interprétées qu'Ella Cinders (A. E. Green, 1926). Elle est également très originale dans Come on Over (A.E. Green, 1922) et Flaming Youth (J.F. Dillon, 1923). Dans des rôles complètement dramatiques et d'une grande exigence, comme So Big (Ch. Brabin, 1925) ou Lilac Time (G. Fitzmaurice, 1928), Colleen Moore est aussi remarquable. Le parlant, hélas, ne lui sera guère clément et après un dernier bon rôle dans un bon film, Thomas Garner (William K. Howard, 1933), elle n'insistera pas et disparaîtra.

MOORE (Demi Guynes, dite Demi)

actrice américaine (Roswell, N. Mex, 1962).

Jolie brune athlétique au franc-parler et aux opinions tranchées, Demi Moore, après avoir joué les minettes dessalées dans C'est la faute à Rio (S. Donen, 1984), s'est progressivement affirmée comme actrice accomplie au registre varié, très cotée auprès des producteurs. On la préférera, selon les goûts, le cheveu court, mi-sensuelle, mi-ingénue, demoiselle en détresse protégée par un fantôme dans Ghost (Jerry Zucker, 1990), ou le cheveu long, coiffeuse débraillée et criminelle dans Pensées mortelles (A. Rudolph, 1991), seule femme dans un film d'hommes (Des hommes d'honneur, R. Reiner, 1992), jeune mariée troublée que Robert Redford veut payer très cher pour une nuit d'amour (Proposition indécente, Adrian Lyne, 1993) ou harpie redoutable qui viole, ou presque, Michael Douglas, son employé (Harcèlement, B. Levinson, 1994). Depuis, elle semble vouloir aborder tous les types d'emploi et de films, avec un courage à toute épreuve mais parfois sans que le succès soit au rendez-vous : elle aborde les classiques littéraires (les Amants du Nouveau Monde, R. Joffé, 1995) et le film d'auteur (Harry dans tous ses états, W. Allen, 1997), joue les mères éplorées (la Jurée, Brian Gibson, 1996), les strip-teaseuses (Strip Tease, Andrew Bergman, id.) ou même les soldates courageuses et musclées (À armes égales, R. Scott, 1998). Elle traverse alors une période d'inactivité dont elle se sort pour jouer dans D'un rêve à l'autre (Passion of Mind, Alain Berliner, 2000), projet ambitieux qu'elle produit mais qui ne rencontre l'assentiment ni du public ni de la critique.

MOORE (Mary Willie Grace Moore, dite Grace)

cantatrice et actrice américaine (Jellico, Tenn., 1901 - Kastrup, Danemark, 1947).

D'abord divette d'opérette, puis prestigieuse cantatrice, Grace Moore est pour sa profession inhabituellement fine et fringante. Si bien qu'Hollywood balbutiant l'engage. Mais A Lady's Morals (S. Franklin, 1930) et sa version française : Jenny Lind (A. Robinson, 1931) de même que New Moon (J. Conway, id.) restent sans succès. Après une éclipse de trois ans, c'est le plus modeste Une nuit d'amour (V. Schertzinger, 1934) qui fait sensation. Mais on peut dire que cette réussite reste unique, car même un Sternberg, quelque peu hors de son univers, ne parvient guère à le renouveler (Sa Majesté est de sortie, 1936). Elle se retire en France, où elle est la Louise de Charpentier mise en scène par Abel Gance (1939). Elle meurt en 1947, dans un accident d'avion. Kathryn Grayson l'incarnera dans la biographie So This SIs Love (Bruce Humberstone, 1953).