Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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OLMI (Ermanno)

cinéaste italien (Bergame 1931).

Ses parents venus travailler à la ville en usine sont d'origine paysanne. Après avoir fait des études au lycée des beaux-arts et suivi des cours pour acteurs à Milan, il entre comme employé chez Edison-Volta, la compagnie d'électricité. Chargé bientôt de la coordination des loisirs dans cette société, il se voit confier la réalisation de nombreux documentaires de court métrage entre 1953 et 1961. Dans ces œuvres, il s'intéresse aux travaux industriels et manuels (Il pensionato), aux paysages urbains ou ruraux ; il tourne aussi beaucoup de films publicitaires. En 1959, il dirige son premier long métrage : Le temps s'est arrêté (Il tempo si è fermato), produit par l'Edison-Volta et qui évoque l'histoire de la construction d'un grand barrage en montagne et la naissance d'une amitié difficile entre deux ouvriers de générations différentes. Olmi utilise le CinémaScope et les couleurs avec des intuitions visuelles magistrales. Son film suivant, Il posto (1961), est dédié aux premières expériences d'un jeune Milanais dans un emploi aliénant ; la précision des observations sociologiques, l'humour mélancolique, la tendresse envers tous ses personnages (en fait, des victimes de la société de consommation) font de cette œuvre importante un des constats les plus profonds de l'évolution réelle de l'Italie. Le film obtient un énorme succès critique, surtout à l'étranger, et le cinéaste est salué comme chef de file de la « vague » du début des années 60. Son talent est confirmé par son troisième film : les Fiancés (I fidanzati, 1963), une histoire d'amour révélatrice des insuffisances sociales et morales d'un pays qui se veut industrialisé. En 1965, il crée une biographie brechtienne du pape Jean XXIII : E venne un uomo, un mélange hybride d'hommage sincère et d'hagiographie désuète. Ses racines dans le catholicisme paysan émergent mieux dans ses films suivants et notamment dans Un certain jour (Un certo giorno, 1969), conte de fées moderne qui se déroule dans la Lombardie actuelle. Pour la télévision, il signe en cette même année l'Or dans la montagne (I recuperanti, 1974, 1969), déchirant portrait d'un vieil homme qui recherche les bombes de la Première Guerre mondiale sur le haut plateau d'Asiago, lieu où le cinéaste va s'établir ensuite en construisant dans sa maison un petit studio de production à l'écart des capitales du spectacle. Toujours pour la télévision, il dirige des enquêtes et des documentaires, et y produit en autonomie ses trois longs métrages suivants. Durante l'estate (1971) décrit la crise existentielle qui frappe un industriel le jour où son rythme de vie habituel est bouleversé par un accident de voiture. Olmi semble construire ses analyses comme des puzzles de plus en plus inquiétants. Dans La circostanza (1974), il reprend ses thèmes favoris avec un langage désormais dégagé des conventions traditionnelles, en entrelaçant dans son récit plusieurs histoires poignantes. Après une longue préparation, il donne en 1978 l'Arbre aux sabots (L'albero degli zoccoli) qui reçoit la Palme d'or au festival de Cannes et connaît un triomphe mondial. Inspirée par les contes de son enfance, cette grande fresque traite des oubliés de l'histoire, les paysans exploités du siècle dernier de la région de Bergame ; parlée en dialecte, tournée sur les lieux d'origine, photographiée, montée et écrite (comme d'habitude) par Olmi avec une grande émotion retenue, cette œuvre majeure marque une date sur l'itinéraire qu'emprunte le cinéaste dans sa recherche des valeurs perdues ou corrompues. En 1983, il tourne À la poursuite de l'étoile (Cammina cammina), parabole sur le christianisme, à travers la longue marche des Rois mages, et un moyen métrage documentaire Milan 83 (Milano 83). À Bassano del Grappa, près de Asiago où il vit, il fonde « Ypotesi Cinema », une école de cinéma tout à fait originale qui produit de nombreux courts et moyens métrages. Après une longue maladie, il revient à la mise en scène avec Longue vie à la signora (Lunga vita alla signora, 1987), film emblématique et allégorique sur le passage de l'adolescence à la vie adulte et sur les contraintes de la conquête d'un pouvoir, même le plus dérisoire, et en 1988 la Légende du saint buveur (La Leggenda del santo bevitore), adapté d'une nouvelle de l'écrivain juif autrichien Joseph Roth, qui décrit le désarroi physique et métaphysique d'un ancien mineur polonais venu en France chercher du travail, et bientôt réduit à l'état de clochard. Ce film, qui peut être considéré comme une quête de l'individu à la recherche de ses valeurs fondamentales, reçut le Lion d'or au Festival de Venise. Après un documentaire, Longo il fiume (1992), il signe Il secreto del bosco vecchio (1993), une fable adaptée d'un récit de Dino Buzzati, et la Genèse (Genesi : la creazione e il diluvio, 1994). On le retrouve enfin à la fin des années 90 avec Il denaro non esiste (1999) puis le Métier des armes (Il mestiere delle armi, 2001), un film historique dont le héros est un jeune capitaine de l'armée pontificale. ▲ 

OLMSTEAD (Gertrude)

actrice américaine (Chicago, Ill., 1904 - Beverly Hills, Ca., 1975).

Après avoir remporté un concours de beauté, elle est engagée à Hollywood en 1920 et apparaît dans plusieurs films des années 20, d'abord comme actrice de complément, puis en Teading Lady : Cameo Kirby (J. Ford, 1923), Babbitt (Harry Beaumont, 1924), Cobra (Joseph Henabery, 1925), California Straight Ahead (Harry Pollard, id.), Time, the Comedian (R. Z. Leonard, id.), le Torrent (Monta Bell, 1926), Monte Carlo (Christy Cabanne, id.), Buttons (G. Hill, id.), Mr. Wu (William Nigh, 1927), The Show of Shows (John G. Adolfi, 1929).

OLSEN (Ole)

producteur danois (Stareklint 1863 - Copenhague 1943).

Après avoir été acrobate, imprésario de cirque et directeur de casino, il organise divers spectacles de foire, puis est chargé de créer dans la ville de Malmö, en Suède, un parc d'attractions comparable à celui de Tivoli à Copenhague. En 1905, il revient dans la capitale danoise pour fonder et gérer l'une des premières salles de cinéma de son pays, le Biograph Theater. De « montreur » de films il devient producteur et, aidé d'un de ses amis, Arnold Richard Nielsen, crée en 1906 la Nordisk Films Kompagni, qui, en quelques années, va devenir l'une des plus puissantes firmes européennes. En mars 1924, quand la Nordisk amorce son déclin, Olsen se retire pour se consacrer à ses collections d'objets d'art.