Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
D

DIN (initiales de Deutsche Industrie Norm).

Indice DIN, indice employé pour apprécier la rapidité des films.  RAPIDITÉ.

DINDO (Richard)

cinéaste suisse (Zurich 1944).

Il débute dans le documentaire, en 1970, et se fait plus largement connaître avec deux films historiques et politiques : Des Suisses dans la guerre d'Espagne (Schweizer im spanischen Bürgerkrieg, 1974) et l'Exécution du traître à la patrie Ernest S. (Die Erschiessung des Landesverräters Ernst S., 1977). Il confirmera son style réaliste-critique apparemment dépassionné dans d'autres œuvres « engagées » : Dani, Michi, Renato et Max (Dani, Michi, Renato und Max, 1987), un film-enquête sur la mort de quatre jeunes de Zurich ayant eu des problèmes avec la police, un film sur Che Guevara construit à partir du journal des derniers mois du révolutionnaire (Ernesto Che Guevara, Journal de Bolivie, 1994), le Procès Grüninger (1997), Genet à Chatyla (2000). Travaillant à Zurich et à Paris, il a réalisé plusieurs films sur des artistes en rupture : Max Frisch - Journal I-III (1981), d'après Montauk, un texte autobiographique de l'écrivain suisse, Arthur Rimbaud, une biographie (1991) et Charlotte, vie ou théâtre (Charlotte Salomon - Leben oder Theater, 1992). Il a réalisé un film de fiction dont les personnages sont marqués par la guerre d'Espagne : El Suizo - Un amour en Espagne (1986).

DINESEN (Robert)

cinéaste danois (Copenhague 1874 - Berlin, Allemagne, 1972).

Il fait partie des meilleurs réalisateurs des années 10 au Danemark, alors dans son âge d'or. Acteur, il est le fiancé d'Asta Nielsen dans l'Abîme (1910) d'Urban Gad et un trapéziste dans les Quatre Diables (De fire djaevle, 1911), qui est le premier film dont il signe la mise en scène en collaboration avec Alfred Lind. Sans abandonner sa carrière d'acteur, il tourne ensuite des mélodrames : la Fille du démon (Den Kvindelinge daemon, 1913), Un danger pour la société (En fare for samfundet, 1918 ; 1915), le Secret du Sphinx (Sfinxens hemmelighed, id. ; id.), la Favorite du Maharadjah (Maharajœns Yndlingshustru, 1917), Hôtel Paradis (id., id.), Opium (Opiummets magt, 1918 ; 1916). Il poursuit sa carrière en Allemagne : Tatjana (1923), la Danseuse de feu (Die Feuertänzerin, 1925), le Chemin dans la nuit (Der Weg durch die Nacht, 1929).

DINOV (Todor)

cinéaste bulgare (Alexandrou-polis, Grèce, 1919).

Il est le « fondateur » du cinéma d'animation bulgare. Après avoir travaillé en URSS auprès d'Ivan Ivanov-Vano, il signe son premier cartoon en 1955 : Junak Marko. Peu à peu, il met sa connaissance des arts plastiques et du folklore de son pays, son engagement humaniste et civique au service d'un humour subtil et laconique : Prométhée (Prometej, 1959), le Conte du rameau de sapin (Prikazka za borovoto clonce, 1960), Duo (Duet, 1961 ; CORÉ Donjo Donev), le Paratonnerre (Gramootvodat, 1962), Jalousie (Revnost, 1963), la Pomme (Jabalkata, 1964), la Marguerite (Margaritka, 1965), Chassé du paradis (Isgoneni ot raja, 1968), Prométhée XX (Prometej XX, 1970), Perpetuum mobile (1975). Parfois, il délaisse ses contes philosophiques pour s'essayer au long métrage, signant avec Hristo Hristov Iconostase (Ikonostasat, 1969) et réalisant seul le Dragon (Lamjata, 1975).

DIOP MAMBETY (Djibril)

cinéaste sénégalais (Dakar 1945 – Paris, France, 1998).

Après avoir reçu une formation d'acteur, il tourne en 1965 une première version en noir et blanc de Badou Boy. Après Contras City (1969), court métrage qui décrit les contrastes culturels de la capitale du Sénégal, il réalise, en couleurs cette fois, la seconde version de Badou Boy (1970). Touki Bouki (1973) rencontre un grand succès d'estime international. Les difficultés de production en Afrique l'empêchent de poursuivre une carrière régulière. En 1989, il signe Parlons grand-mère, un court métrage filmé en marge de Yaaba d'Idrissa Ouedraogo, puis en 1991, un long métrage majeur, Hyènes, libre adaptation de la pièce de Dürrenmatt la Visite de la vieille dame. En 1995, avec le Franc, un conte drolatique, il inaugure une trilogie intitulée Histoires de petites gens, qu'il aura presque le temps d'achever juste avant sa mort en 1998 avec la Petite vendeuse de soleil, qui connaîtra toutefois une sortie posthume. L'humour caustique et lucide de Djibril Diop Mambety lui a permis de devenir une figure importante du cinéma africain.

DI PALMA (Carlo)

chef opérateur et cinéaste italien (Rome 1925).

Il débute en 1940 comme assistant opérateur de Aldo Tonti pour Caravaggio (G. Alessandrini) et travaille avec lui pour d'autres films. En 1954, il dirige la photo d'Ivan, le fils du diable blanc (Ivan, il figlio del diavolo bianco, G. Brignone) et continuera dans cette voie quarante films durant. Au nombre de ses réussites, il faut compter : Divorce à l'italienne (P. Germi, 1961) ; Leoni al sole (V. Caprioli, 1962) ; le Désert rouge (M. Antonioni, 1964) ; Blow up (id., 1967) ; Drame de la jalousie (E. Scola, 1970) ; Moi la femme (Dino Risi, 1971) ; la Tragédie d'un homme ridicule (B. Bertolucci, 1981). Son style éclectique se confirme aussi dans ses trois mises en scène, Teresa la ladra (1973), Qui comincia l'avventura (1975) et Mimi Bluette fiore del mio giardino (1976) : trois comédies brillantes sur le plan visuel mais sans originalité. Il collabore ensuite aux films de Woody Allen Hannah et ses sœurs (1986), Radio Days (1987) ; September (id.) et Alice (1990).

DIRECT.

Son direct, son enregistré en même temps qu'est effectuée la prise de vues. ( BANDE SONORE, BRUITAGE, PRISE DE SON.)

DIRECTED BY,

équivalent anglais de réalisé par.

DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE. (anciennement chef opérateur).

Technicien responsable de la prise de vues. ( ÉCLAIRAGE, GÉNÉRIQUE.)

DIRECTEUR DE PRODUCTION.

Responsable, chargé de la production, de la gestion et qui suit, en général, toutes les étapes de la fabrication d'un film jusqu'à l'établissement de la copie zéro*. ( GÉNÉRIQUE, TOURNAGE.)

DIRECTIONNEL.

Micro directionnel, microphone ayant une direction privilégiée de sensibilité. ( PRISE DE SON.)

DIRECTOR.

Mot anglais pour réalisateur.

DIRECTOR OF CINEMATOGRAPHY.

Mots anglais pour directeur de la photographie.

DISNEY (Walter Elias Disney, dit Walt)

cinéaste américain (Chicago, Ill., 1901 - Los Angeles, Ca., 1966).

Mythe vivant, il échappe tant à la biographie qu'à la nécrologie, qu'aux clichés : ce « doux poète de l'enfance » était en fait un redoutable magnat, le Henry Ford de l'animation, et doit être étudié comme une institution, un État dans l'État, au carrefour de Citizen Kane et de la General Motors. Plus de quinze ans après sa mort, on est tenu de parler de lui comme d'un vivant puisque des films sortent encore, qui portent son nom, et que des procès se font sur ce nom qui fonctionne comme un modèle déposé. Ses héritiers ou ses dauphins continuent sans lui ce qui sera pourtant considéré comme son œuvre, et ses visions de Disneyworld et Disneyland fonctionnent sur leur lancée, véritables sépulcres de rentabilité. Peut-on en dire autant de Perrault, Grimm, Kipling ou Carroll, qu'il a parasités, et qui souvent se perpétuent en lui ? En sorte que cet immortel de 65 ans dont le présent s'éternise et pose toujours problème est à la fois un personnage borgésien, une fable, un manuel de réussite et un symbole capitaliste désarmant.