Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

COPPOLA (Francis Ford) (suite)

Jardins de pierre évoque l'envers de la guerre du Viêt-nam dans une tonalité sobre opposée à Apocalypse Now, tout en refusant un manichéisme réducteur. Tucker brosse dans un rythme rapide et nerveux, le portrait d'un constructeur automobile en avance sur son temps qui se heurte aux lobbies industriels de son pays. Coppola, dont certains films ont été des insuccès publics importants (notamment Coup de cœur) se trouve confronté au cours des années 80 à de très graves difficultés financières, ainsi qu'à la justice américaine. Il n'a pas caché que le tournage du troisième Parrain était pour lui un ultime recours pour renflouer sa société. Malgré cela, il a réussi à y préserver intacte son intégrité artistique et le film n'a aucun mal à s'inscrire dans la continuité des deux précédents volets. Une grandiose séquence finale en montage parallèle vient rappeler à ceux qui en douteraient l'aisance formelle du cinéaste. Dracula, le gros succès commercial qu'il recherchait depuis quelque temps pour se remettre définitivement en selle, souffre peut-être d'un formalisme excessif et parfois prétentieux : il n'en reste pas moins d'une grande audace visuelle. On peut s'étonner que ce succès original ait été suivi de films aussi discrets que Jack et l'Idéaliste. Ce dernier, adapté d'un best-seller de John Grisham, est pourtant une œuvre personnelle qui renoue avec l'inspiration «  en mineur  » des Gens de la pluie et de Jardins de pierre. En 2001 une version allongée de Apocalypse Now, comprenant des scènes inédites, est sélectionnée pour le Festival de Cannes.

Francis Ford Coppola est le père de la réalisatrice Sofia Coppola qui a réalisé Virgin Suicides (2000).

Films :

Dementia 13 (1963) ; Big Boy (You're a Big Boy Now, 1967) ; la Vallée du bonheur (Finian's Rainbow, 1968) ; les Gens de la pluie (The Rain People, 1969) ; le Parrain (The Godfather, 1972) ; Conversation secrète (The Conversation, 1974) ; le Parrain, 2e partie (The Godfather, Part II, id.) ; Apocalypse Now (id., 1979) ; Coup de cœur (One From the Heart, 1981) ; Outsiders (The Outsiders, 1983) ; Rusty James (Rumblefish, id.) ; Cotton Club (The Cotton Club, 1984) ; Peggy Sue s'est mariée (Peggy Sue Got Married, 1986) ; Jardins de pierre (Gardens of Stone, 1987) ; New York Stories (2e épis. la Vie sans Zoé [Life Without Zoe, 1988] ; Tucker (id., 1989) ; le Parrain III (The Godfather Part III : The Continuing Story, 1990) ; Dracula (id., 1993) ; Jack (id., 1996) ; l'Idéaliste (John's Grisham's The Rainmaker, 1997).

COPRODUCTION.

Film de coproduction, ou coproduction, film produit par plusieurs producteurs. Dans un sens plus restreint, film produit dans le cadre d'un accord de coproduction. ( PRODUCTION.)

COPULANTS.

Syn. de coupleurs.

CORBIAU (Gérard)

cinéaste belge (Bruxelles 1941).

Venu de la télévision belge, où il a dirigé beaucoup d'émissions consacrées à la musique et à la danse, il devient célèbre dès son premier film, le Maître de musique (1988, avec José Van Dam), qui séduit surtout par un scénario brillant et la fusion entre l'intrigue et le contenu musical. Six années plus tard, Farinelli (1994), tourné avec un budget important, accentue les tendances romanesques et démonstratives du cinéaste, sur un thème emprunté à l'histoire de la musique (l'histoire d'un castrat napolitain du XVIIIe siècle). L'Année de l'éveil (1990) est un film plus mesuré, plus intimiste, en accord avec le ton du livre autobiographique de Charles Juliet dont il est l'adaptation.

CORBUCCI (Bruno)

scénariste et cinéaste italien (Rome 1931).

Depuis 1956, il écrit en tandem avec Giovanni Grimaldi de nombreux films comiques, des westerns et des films mythologiques, dont A Sud niente di nuovo (Giorgio C. Simonelli, 1956), Totò Diabolicus (Steno, 1962), Django (par son frère aîné Sergio Corbucci, 1966). En 1965, il débute comme cinéaste par une série de parodies d'espionnage réalisées avec Giovanni Grimaldi (James Tont, operazione U. N. O.). Suivront des farces musicales, comédies érotiques, policiers violents plutôt impersonnels et des séries pour la télévision.

CORBUCCI (Sergio)

cinéaste italien (Rome 1927 - id., 1990).

Il débute obscurément avec des mélodrames (la Fille de Palerme [La peccatrice dell'isola], 1953), puis exploite le western le plus brutal (Django, 1966) après avoir fabriqué quelques péplums (le Fils de Spartacus [Il figlio di Spartacus], 1962). Connu en France pour avoir dirigé Johnny Halliday dans un western très peu original (le Spécialiste [Gli specialisti], 1970), son meilleur film dans la catégorie reste le Grand Silence (Il grande silenzio, 1968). Ce fabricant aussi fécond que médiocre s'est tourné ensuite vers les genres les plus divers, avec un succès dû généralement à ses seuls scénaristes, ne montrant un peu de talent que dans une comédie d'aventures (Mais qu'est-ce que je viens foutre dans cette révolution ? [Che c'entriamo noi con la Rivoluzione ?], 1972, grâce à Vittorio Gassman) et dans des policiers plus ou moins parodiques (Mélodie meurtrière [Giallo napoletano], 1979). Champion du box-office italien au cours des années 80, Sergio Corbucci a notamment réalisé I Giorni del commissario Ambrosio (1988) avec Ugo Tognazzi.

CORDA (Mária Antonia Farkas, dite Maria)

actrice hongroise (Déva 1898 - New-York, États-Unis, 1978).

Apparue dans quelques films produits par la Corvin, une société de Budapest, elle est remarquée par le réalisateur Alexander Korda qui l'épouse peu après. Mais curieusement le pseudonyme qu'elle adopte ne vient pas de son mariage mais fait référence à la devise « sursum corda ». Tous deux quittent la Hongrie à la chute de la République des Conseils. Après avoir interprété quatre films de son mari dont la Rose rouge (Fehér rozsa, 1919) et Ave Caesar (id.), elle mène une carrière européenne, tournant en Italie : Sogno di una notte d'estate a Venezia (1921), La Vita e la commedia (id., deux films d'Alfredo De Antoni), L'Uomo più allegro di Vienna (A. Palermi, 1925), Gli ultimi giorni di Pompei (A. Palermi et C. Gallone, 1926), en Autriche et en Allemagne : Das unbekannte Morgen (A. Korda, 1923), Tragödie im Hause Habsburg (id., 1924), Eine Du Barry von Heute (id., 1926), en Angleterre : Tesha (V. Saville, 1928). Elle part ensuite à Hollywood sur les traces de son mari qui l'impose dans The Private Life of Helen of Troy (1927) et Love and the Devil (1929). En 1930 elle divorce de Korda et se retire du monde du cinéma.