Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BIOGRAPH — (suite)

Mais la Biograph avait aussi su s'attacher les services des premières grandes vedettes de l'écran : Mary Pickford, les sœurs Gish et la Biograph Girl Florence Lawrence. Quand Griffith quitte la compagnie, une période de déclin s'ensuit et s'achève sur la dissolution en 1915.

BIPACK.

Se dit des procédés de prise de vues où deux films distincts défilent simultanément dans la caméra. ( PROCÉDÉS DE CINÉMA EN COULEURS.)

BIRAUD (Maurice)

acteur français (Paris 1922 - id. 1982).

Parallèlement à une carrière radiophonique, il interprète, à ses débuts à l'écran, de nombreux rôles mineurs, avant d'être remarqué dans Un taxi pour Tobrouk (D. de La Patellière, 1961). Il a joué dans un certain nombre de films (surtout policiers) de Georges Lautner (l'Œil du monocle, 1962 ; la Grande Sauterelle, 1967 ; Fleur d'oseille, id.). Citons encore, avec des rôles également typés : Le cave se rebiffe (G. Grangier, 1961), les Aventures de Salavin (P. Granier-Deferre, 1963), le Gitan (J. Giovanni, 1975), Un dimanche de flics (M. Vianey, 1983). Il a travaillé pour la télévision (Retour à Cherchell, A. Cayatte, 1983, est sa dernière apparition à l'écran).

BIRGEL (Wilhelm Maria, dit Willy)

acteur allemand (Cologne 1891 - Dübendorf, Suisse, 1973).

Formé par le théâtre classique, il débute au cinéma en 1933 et devient le principal jeune premier du cinéma de l'ère nazie : vingt-deux grands rôles de 1935 à 1945. Vedette de films d'aventures tels Verräter (K. Ritter, 1936) ou Congo-Express (E. von Borsody, 1939) et de mélodrames signés Detlef Sierck (Douglas Sirk), il participe à quelques films très nationalistes : les Frontaliers (V. Tourjansky, 1940), Kameraden (Hans Schweikart, 1941),... Reitet für Deutschland (A. M. Rabenalt, id.). Sa popularité se maintient après la guerre, grâce à Erich Pommer et au très habile Zwischen Gestern und Morgen (Harald Braun, 1947), et il tourne encore une trentaine de films jusqu'en 1959. En 1966, il apparaît dans une des premières œuvres révélatrices du jeune cinéma allemand, Schönzeit für Füchse (Peter Schamoni). Il a réalisé un film en 1955 : Rosenmontag.

BIRKIN (Jane)

actrice et chanteuse britannique (Londres 1946).

Elle débute au cinéma dans deux rôles courts, mais remarqués : le Knack, de Richard Lester (1965) et, surtout, Blow-Up, d'Antonioni (1967), où sa nudité fut appréciée avant même l'humour et la gravité dont elle fera preuve par la suite. Sa rencontre avec Serge Gainsbourg (elle avait été l'épouse du compositeur John Barry) est déterminante : il lui écrit des chansons et interprète avec elle Slogan de Pierre Grimblat en 1969, Cannabis de Pierre Koralnik en 1969 et la fait tourner dans Je t'aime moi non plus, en 1975. Sa carrière est une alternance de films plus ou moins érotiques : Don Juan 1973 (R. Vadim, 1973), et ambitieux : le Mouton enragé (M. Deville, 1974), Sérieux comme le plaisir (R. Benayoun, 1975), Sept Morts sur ordonnance (J. Rouffio, id.). L'échec commercial et artistique de Catherine et Cie (M. Boisrond, 1975) lui fait réduire nettement son rythme de tournage. On la retrouve cependant avec des ambitions nouvelles dans trois films de Jacques Doillon : la Fille prodigue (1981), la Pirate (1984) et Comédie ! (1987), dans deux films de Jacques Rivette : l'Amour par terre (1984) et la Belle Noiseuse 1991), la Femme de ma vie (Régis Wargnier, 1986), Soigne ta droite (J.-L. Godard, 1987) et Daddy Nostalgie (B. Tavernier, 1990). Agnès Varda lui rend un hommage sensible dans Jane B. par Agnès V. (1988) et Kung-fu Master (id.).

BIRO (Lajós)

scénariste et dramaturge hongrois (Heves 1880 - Londres 1948).

Plusieurs de ses pièces sont adaptées à l'écran à l'époque du muet : Paradis défendu (E. Lubitsch, 1924), Une moderne Du Barry (A. Korda, 1926), Hôtel Impérial (M. Stiller, 1927). Quittant Hollywood, il accompagne Alexander Korda en Grande-Bretagne et participe aux plus ambitieuses productions de la London Films : la Vie privée d'Henry VIII (Korda, 1933) ; la Vie privée de Don Juan (id., 1934) ; le Mouron rouge (The Scarlet Pimpernel, Harold Young, 1935) ; Bozambo (Z. Korda, id.) ; Alerte aux Indes (id., 1938) ; les Quatre Plumes blanches (id., 1939) ; le Voleur de Bagdad (M. Powell, 1940).

BIROC (Joseph)

chef opérateur américain (New York, N. Y., 1903 - Los Angeles, Ca., 1996).

Il filme la libération de Paris. On lui doit la photographie du premier film en relief : Bwana le diable (Bwana Deuil, Arch Oboler, 1953). En dehors de Bye Bye Birdie (G. Sidney, 1963), l'Amour en quatrième vitesse (id., 1964) avec Elvis Presley, le Détective (G. Douglas, 1968) et la Tour infernale (J. Guillermin, 1974), on le remarque surtout comme directeur de la photographie de la plupart des films de Robert Aldrich, notamment Attaque (1956), Chut, chut, chère Charlotte (1965), le Vol du phénix (1966), Faut-il tuer Sister George ? (1968), le Démon des femmes (id.), Pas d'orchidées pour miss Blandish (1971), la Cité des dangers (1975).

BIRRI (Fernando)

cinéaste argentin (Santa Fé 1925).

Formé au Centro sperimentale de Rome, il subit l'influence du néoréalisme italien. Il fonde et dirige l'Institut de cinéma de l'université du Litoral, à Santa Fé (1956), dont le rôle pionnier se fait sentir aussi bien en Argentine qu'au Brésil (dans les documentaires aux origines du Cinema Novo). Avec ses élèves, il tourne des dizaines de courts métrages et le moyen métrage Tire dié (1959) date dans l'éclosion du nuevo cine, précurseur du courant de témoignage social qui mène aux films militants de Solanas et Getino. Il dépasse le constat avec Los inundados (1962), long métrage de fiction fortement sous-tendu par une enquête documentée, et le drame d'une famille paysanne frappée par l'inondation n'exclut pas un humour bien tempéré. Birri contribue à la critique du cinéma argentin traditionnel, alors sur le déclin : « Un cinéma qui se fait le complice du sous-développement, dit-il, est un sous-cinéma. » Solanas et Getino prolongent cette mise en cause à travers leur Manifeste pour un tiers cinéma. Parmi les courts métrages de Birri, on peut citer La Primera fundación de Buenos Aires (1959), Buenos días Buenos Aires (1960), La Pampa gringa (1963), Castagnino, Diario Romano (1966). En Italie, il tourne le long métrage d'avant-garde Org (1978), assez éloigné de ses choix esthétiques antérieurs, et le documentaire Rafael Alberti, un retrato del poeta por Fernando Birri (1983). De retour en Amérique latine, il signe Remitente : Nicaragua (1984), Mi hijo el Che (DOC, 1985), Un señor muy viejo con unas alas enormes (à Cuba, d'après García Márquez, 1988) et Diario de Macondo (DOC, 1989). Il a dirigé l'École internationale de cinéma et télévision de San Antonio de los Baños (Cuba, 1987-1990). Depuis, devenu une sorte de patriarche itinérant du nouveau cinéma latino-américain, Birri a tourné notamment Che ¿ muerte de la utopía ? (1997) et El siglo del viento (1999), ce dernier en collaboration avec l'écrivain uruguayen Eduardo Galeano.