Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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MACKAILL (Dorothy)

actrice britannique (Hull 1903 - Hononulu, Hawaii, 1990).

Après avoir débuté à Londres comme chorus girl, elle s'impose à Hollywood à l'affiche de nombreux films muets : The Fighting Blade (John S. Robertson, 1923), Chickie (John Francis Dillon, 1925), Shore Leave (J.S. Robertson, id.), The Whip (Charles J. Brabin, 1928), et semble franchir aisément le cap du parlant puisqu'elle tourne une douzaine de longs métrages entre 1928 et 1930 (dont The Barker de George Fitzmaurice en 1928 et The Office Wife de Lloyd Bacon en 1930). Mais, à l'expiration de son contrat avec la Warner, sa carrière s'éteint rapidement.

MACKENDRICK (Alexander)

cinéaste et scénariste britannique (Boston, Mass., US, 1912 - Los Angeles, Ca., 1993).

Après des études à Glasgow, il entre comme scénariste aux studios de Pinewood (1937). Pendant la guerre, le ministère de l'Information lui confie la réalisation de quelques films de propagande. Michael Balcon l'engage aux studios Ealing pour participer aux scénarios de Sarabande (B. Dearden, 1948) et de Police sans armes (id., 1950). C'est là qu'il tourne Whisky à gogo (Whisky Galore, 1949) : un de ces grands classiques du film d'humour dont les studios Ealing se sont fait une prestigieuse spécialité.

Fortement influencé par l'école documentariste, Alexander Mackendrick enracine sa fiction (le naufrage d'un bateau chargé de whisky) dans la réalité d'une petite île écossaise, en 1943. L'Homme au complet blanc (The Man in the White Suit, 1951) fait la part beaucoup plus belle au numéro d'acteur (Alec Guinness) tout en gardant la recette qui fait l'originalité des films d'humour britannique de cette époque : un point de départ absurde poussé jusque dans ses conséquences les plus logiques. Dans ce film, un modeste inventeur met au point la formule du tissu inusable, provoquant ainsi l'impossible union sacrée du Capital et du Travail. Après un retour au réalisme avec Mandy (id., 1952), émouvante chronique de la rééducation d'une petite sourde-muette, Mackendrick revient à l'humour en réalisant Maggie (1954), divertissement mineur, et Tueurs de dames (The Ladykillers, 1955) avec Alec Guinness dans un irrésistible numéro de truand patibulaire faussement mélomane.

Installé aux États-Unis, Mackendrick change de thèmes d'inspiration tout en gardant l'efficacité de son style. La peinture d'une presse à scandale dans le Grand Chantage (Sweet Smell of Success, 1957) égale les meilleures réussites du film noir américain. Après Sammy Going South (1963), il réalise son chef-d'œuvre, Cyclone à la Jamaïque (A High Wind in Jamaica, 1965), film d'aventures maritimes construit sur l'affrontement psychologique d'un pirate (Anthony Quinn) et de deux enfants. Cette filmographie, malheureusement trop mince, s'achève aux États-Unis par une comédie de peu d'envergure, Comment réussir en amour sans se fatiguer (Don't Make Waves, 1967). Depuis, Mackendrick s'est consacré à l'enseignement, dirigeant l'Institut de Calarts (California Institute for the Arts), puis se contentant d'y donner des cours. ▲

MCKERN (Leo)

acteur britannique d'origine australienne (Sidney 1920).

Rougeaud, au bord de l'apoplexie, un nez bourgeonnant, le poil noir et dru, les sourcils broussailleux, Leo McKern est une silhouette qu'on ne peut éviter de remarquer. Son jeu volontiers bouillant lui a permis de fixer bon nombre de personnages colorés. Il débute au cinéma en 1952. On retiendra quelques films (Temps sans pitié, 1957 ; Pour l'honneur, 1965, tous deux de J. Losey, la Maîtresse du lieutenant français, K. Reisz, 1981) et des apparitions : le grand prêtre de bande dessinée d'Au secours (R. Lester, 1966), le père félon de Sarah Miles dans la Fille de Ryan (D. Lean, 1970), le professeur Moriarty dans le Frère le plus futé de Sherlock Holmes (G. Wilder, 1975).

MACLACHLAN (Kyle)

acteur américain (Yakima, Wash., 1959).

Un physique de jeune Américain bon chic bon genre, grand, brun et propre, si une mâchoire puissante ne révélait le carnassier sous l'animal domestique. Acteur fétiche de David Lynch dès Dune (1984), c'est surtout dans Blue Velvet (1986) qu'il est remarquable derrière son calme apparent. Dans la série télévisée Twin Peaks, il incarnait un enquêteur maniaque et inquiétant, un rôle qu'il reprit à l'identique dans la version cinématographique (1992). Les autres cinéastes ont du mal à creuser sa calme façade : il est ainsi presque transparent dans le rôle du pianiste Ray Manzarek dans The Doors (O. Stone, 1991) ou franchement fade face à un incroyable déferlement de vulgarité dans Showgirls (P. Verhoven, 1995).

MCLAGLEN (Andrew V.)

cinéaste américain d'origine irlandaise (Londres 1920).

Fils de l'acteur Victor McLaglen, d'abord assistant de John Ford, Andrew McLaglen vient à la réalisation en 1956 avec un western, Gun the Man Down. Il reste fidèle au genre, à une époque où celui-ci cherchait des voies nouvelles, en perpétuant la classique tradition fordienne. Trop souvent ses films prennent l'allure d'un démarquage du maître (le Grand McLintock [McLintock], 1963), ou encore confondent modestie et anonymat (Rancho Bravo [The Rare Breed], 1966). Bon technicien à l'occasion, McLaglen sait mettre en valeur de bonnes idées de scénario (la Route de l'Ouest [The Way West], 1967) ou quelques numéros d'acteurs bien rodés (James Stewart dans Fool's Parade, 1971). Son meilleur film est le simple les Prairies de l'honneur (Shenandoah, 1965), qui reste le plus sincère hommage qu'il ait rendu à John Ford. On lui doit encore notamment : la Brigade du Diable (The Devil's Brigade, 1968) ; Bandolero (id., id.) ; les Géants de l'Ouest (The Undefeated, 1969) ; Chisum (id., 1970) ; le Dernier Train de Frisco (One More Train to Rob, 1971) ; Rio Verde (Something Big, id.) ; la Loi de la haine (The Last Hard Men, 1976) ; les Oies sauvages (The Wild Geese, 1978) ; les Loups de haute mer (North Sea Hijacks, 1980) ; Commando de Sa Majesté (The Sea Wolves, 1981) ; Sahara (id., 1984) ; le Retour de la rivière Kwai (Return to the River Kwai, 1988) ; l'Œil de la veuve (Eye of the Widow, 1990).

MCLAGLEN (Victor)

acteur américain d'origine irlandaise (Tunbridge Wells, G. B., 1886 - Newport Beach, Ca., 1959).