Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LEMAÎTRE (Maurice) (suite)

Autres films :

Un soir au cinéma (1962), Chantal D. Star (1968), le Soulèvement de la jeunesse (1968), Positif-Négatif, notre film (1970), 50 bons films (1977), Tous derrière Suzanne, jeune, dure et pure !, Un film porno, The Song of Rio Jim, Nada ! (1978), Erich Von Stroheim (1979), Vies de M.B. I-IX (1985-1990), l'Ayant-droit (1991), Un chef-d'œuvre du cinéma, classique du film (2000).

LE MASSON (Jean, dit Yann)

chef opérateur et cinéaste français (Brest 1930).

Ses deux premiers courts métrages, J'ai huit ans (1962) et Sucre amer (1964), ont été des classiques des circuits de diffusion parallèle pendant et après la guerre d'Algérie. Dans les films qu'il a réalisés plus tard, ou dans son travail de diffuseur au sein du collectif le Grain de sable, il est resté fidèle à une conception militante du cinéma : son point de vue documenté, sur le Japon ou sur les luttes des femmes en France, est aussi un point de vue engagé : Kashima paradise (1974, CO : Bénie Deswarthe) ; Regarde, elle a les yeux grands ouverts (1979).

LEMMON (John Uhler Lemmon III, dit Jack)

acteur américain (Boston, Mass., 1925 - Los Angeles, Ca., 2001).

Quoique passé par Harvard, où il étudie l'art dramatique, il devient après la guerre pianiste dans un bar, acteur à la radio, au théâtre puis à la TV (1948-1953) et enfin débute à l'écran comme faire-valoir de Judy Holliday. Un grand succès personnel : l'enseigne Pulver dans Permission jusqu'à l'aube (de J. Ford et M. LeRoy, 1955) lui vaut l'Oscar du second rôle et assure sa carrière. Bien qu'il reste encore quelque temps confiné dans les emplois de « comiques » presque ridicules, du genre fiancé dépassé par les événements, il leur apporte des nuances subtiles, fondées sur un registre très étoffé de mimiques et de « tics » vocaux qu'il utilise en se renouvelant constamment. De sorte que ses rôles croissent en importance et que Wilder, en l'utilisant le premier de façon quasi dramatique dans la Garçonnière (intuition développée par Edwards dans Days of Wine and Roses), assure sa renommée de grand comédien. Il est capable de passer du comique strident à l'émotion, au cours d'une même scène, voire au cours d'un même plan. Les aspects les plus dangereux de ce registre, qui dissimule son étendue sous les apparences de la « bonne compagnie », sont le sérieux de l'homme mûr et la sensibilité « humaniste », mais même lorsque Lemmon y sacrifie (le Syndrome chinois ; Missing), il fait preuve d'un métier convaincant. Et, en revoyant ses films des années 60, on est étonné de la maestria professionnelle qui s'y cache sous des inventions parfois loufoques (Certains l'aiment chaud) : de là, sans doute aussi, la sympathie qu'inspire l'acteur. Il remporte l'Oscar pour Save the Tiger (1973). Jack Lemmon s'est essayé à la mise en scène avec moins d'aisance avec Kotch (1971), qu'interprète son compère Walter Matthau, et Agatha (CO : J. Bridges, 1979). Dans les années 80, la carrière de Lemmon prend une orientation nettement plus personnelle : il semble peu soucieux de son image et de sa valeur marchande, et trouve son bonheur d'acteur dans des entreprises risquées. Ainsi, il forme un duo délicieux avec Marcello Mastroianni dans Macaroni (E. Scola, 1985) et trouve un des plus grands rôles de sa carrière en sexagénaire fébrile dans That's Life (B. Edwards, 1986). Il ne fait que jouer de petits rôles de composition, mais, dans JFK (O. Stone, 1991) et Short Cuts (R. Altman, 1993), sa présence mélancolique marque fortement. Ces courtes apparitions sont plus riches d'émotion que l'interprétation irréprochable mais un peu mécanique qu'il donne dans Glengarry Glen Ross (James Foley, 1992).

Films  :

Une femme qui s'affiche (G. Cukor, 1954) ; Phffft (M. Robson, id.) ; Tout le plaisir est pour moi (H. C. Potter, 1955) ; Permission jusquà l'aube (J. Ford et Mervyn LeRoy, id.) ; Ma sœur est du tonnerre (R. Quine, id.) ; l'Extravagante Héritière (Dick Powell, 1956) ; l'Enfer des tropiques (R. Parrish, 1957) ; le Bal des cinglés (Quine, id.) ; Cow Boy (D. Daves, 1958) ; l'Adorable Voisine (Quine, id.) ; Certains l'aiment chaud (B. Wilder, 1959) ; Train, amour et crustacés (Quine, id.) ; la Garçonnière (Wilder, 1960) ; Pepe (G. Sidney, id.) ; le Rafiot héroïque (Richard Murphy, id.) ; l'Inquiétante Dame en noir (Quine, 1962) ; Days of Wine and Roses (B. Edwards, 1963) ; Irma la Douce (Wilder, 1963) ; Oui ou non avant le mariage (Under the Yum Yum Tree, David Swift, id.) ; Prête-moi ton mari (Good Neighbour Sam, id., 1964) ; Comment tuer votre femme (Quine, 1965) ; la Plus Grande Course autour du monde (Edwards, id.) ; la Grande Combine (Wilder, 1966) ; Luv (Clive Donner, 1967) ; Drôle de couple (Gene Saks, 1968) ; Folies d'avril (S. Rosenberg, 1969) ; The Out-of-Towners (A. Hiller, 1970) ; Avanti ! (Wilder, 1972) ; The War Between Men and Women (M. Shavelson, id.) ; Sauvez le tigre (J. Avildsen, 1973) ; Spécial première (Wilder, 1974) ; The Prisoner of Second Avenue (Frank, 1975) ; The Entertainer (Donald Wrye, TV, 1976) ; Alex and the Gipsy (John Korty, id.) ; Airport 77 (Jerry Jameson, 1977) ; le Syndrome chinois (J. Bridges, 1979) ; Buddy Buddy (Wilder, 1981) ; Missing (Costa-Gavras, 1982) ; Prêchi-Prêcha (Mass Appeal, Glenn Jordan, 1984) ; Macaroni (E. Scola, 1985) ; That's Life (B. Edwards, 1986) ; Mon père (Dad, Garry David Goldberg, 1989) ; J.F.K. (O. Stone, 1991) ; The Player (R. Altman, cameo, 1992) ; Glengarry (Glengarry Glen Ross, James Foley, id.) ; Short Cuts (Altman, 1993) ; A Life in the Theater (Gregory Mosher, id.) ; les Grincheux (Grumpy Old Men, Donald Petrie, id.) ; Grumpier Old Men (Howard Deutch, 1995), Getting Away With Murder (Harvey Miller, 1996), My Fellow Americans (Peter Sogal, id.), Hamlet (K. Branagh, id.), Out to Sea (Martha Coolidge, 1997), The Odd Couple II (Howard Deutch, 1998), la Légende de Bagger Vance (R. Redford, 2000).

LEMONNIER (Marguerite Clark, dite Meg)

actrice française (Londres, GB, 1908 - Paris 1988).

Actrice d'opérette que le cinéma parlant accapare à ses débuts, elle joue gentiment les ingénues plus ou moins délurées et accompagne Henri Garat dans ses succès (Il est charmant, Louis Mercanton, 1932 ; Un soir de réveillon, K. Anton, 1933), participe aux coproductions berlinoises (Georges et Georgette, R. Schünzel, 1933 ; Princesse Czardas, G. Jacoby, 1934). Elle montre de l'humour dans l'Habit vert (Roger Richebé, 1937), de la fantaisie dans Ma sœur de lait (J. Boyer, 1938), de l'entrain dans Belle Étoile (J. de Baroncelli, 1938). Puis ses rôles s'espacent (Adhémar ou le jouet de la fatalité, Fernandel-Guitry, 1951 ; la Vérité sur Bébé Donge, H. Decoin, id. ; Maxime, H. Verneuil, 1958).