Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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DIETZ (Howard)

parolier et librettiste américain (New York, N. Y., 1896 - id. 1983).

Pendant la seconde moitié des années 20, il a occupé un poste administratif important à la naissante MGM, dont il inventa par ailleurs l'emblème léonin. Mais les amateurs de comédie musicale aimeront à se souvenir de lui, grâce aux lyrics acérés qu'il écrivit pour les chansons de son complice Arthur Schwartz dans Tous en scène (V. Minnelli, 1953).

DIEUDONNÉ (Albert)

acteur, scénariste et cinéaste français (Paris 1889 - id. 1976).

Il marche d'abord sur les traces de son oncle, le comédien Alphonse Dieudonné, un vieux routier du Vaudeville. (Il joue notamment Wedekind, Lenormand, Vigny, Coppée au Théâtre des Arts.) Puis il mène bientôt une carrière parallèle au cinéma. Il débute au Film d'Art, dans le Baiser de Judas d'Armand Bour (1909). On le verra ensuite dans le Diamant noir (A. Machin, 1913), dans l'Héroïsme de Paddy (1915) et Ce que les flots racontent (A. Gance, 1916), dans l'Angoisse (André Hugon, 1918) et quelques autres films de moindre importance. Il passe à l'écriture de scénarios puis à la réalisation avec Sous la griffe (1921), suivi de Son crime (1922), Gloire rouge (1923) et surtout Catherine, premier film écrit, produit et interprété par un débutant nommé Jean Renoir : il y a de sérieuses divergences de vue entre les deux hommes, et le film, commencé en 1924, ne sort qu'en 1927, sous le titre Une vie sans joie. Dieudonné prononce à cette occasion un mot célèbre : « M. Jean Renoir a été mon commanditaire et mon élève. Je verrai par ses futures productions si j'ai lieu d'être satisfait » (Cinéa-Ciné, 5 janvier 1926). Mais son plus beau titre de gloire restera le rôle de Bonaparte dans le Napoléon d'Abel Gance (1927) : l'identification entre l'interprète et le personnage est hallucinante. Au parlant, la carrière de Dieudonné fut insignifiante : il écrira deux scénarios (la Douceur d'aimer, R. Hervil, 1930 ; l'Homme du Niger, J. de Baroncelli, 1940) et fera une dernière apparition, en tant qu'acteur, dans Madame Sans-Gêne, de Roger Richebé, en 1941.

DIFFRING (Anton)

acteur britannique (Coblence, Allemagne, 1915 - Châteauneuf-de-Grasse, France, 1989).

Il travaille en Allemagne et s'installe en Grande-Bretagne dès 1950. Celui qui incarna Heydrich dans Sept Hommes à l'aube (L. Gilbert, 1974) se spécialise volontiers dans les rôles antipathiques, assassins nazis ou méchants de films d'horreur. Sa forte personnalité contribue, dans des œuvres qui en ont moins, à soutenir une atmosphère inquiétante : le Cirque des horreurs (Circus of Horrors, S. Hayers, 1960), Opération Crossbow (M. Anderson, 1965), Fahrenheit 451 (F. Truffaut, 1966), le Crépuscule des aigles (J. Guillermin, id.), Zeppelin (E. Perrier, 1971), Vanessa (H. Frank, 1976) et Valentino (K. Russell, 1977).

DI GIACOMO (Franco)

chef opérateur italien (Amatrice, prov. de Rieti, 1932).

Formé par de longues années d'apprentissage aux côtés de chefs opérateurs réputés comme Aldo Tonti, Otello Martelli ou Tonino Delli Colli dont il fut le cadreur de 1964 à 1969, Franco Di Giacomo ne débute dans la direction de la lumière qu'en 1970, à trente huit ans, pour un film de Salvatore Samperi, Uccidete il vitello grasso e arrostitelo. Souvent confiné à des collaborations sans enjeu artistique, notamment pour des films de Pasquale Festa Campanile, Aldo Lado, Tonino Cervi, Luciano Salce, Michele Lupo ou Steno, Di Giacomo est également capable de signer des photographies raffinées pour des films aussi différents que la Stratégie de l'araignée (1970, en coll. avec Vittorio Storaro) Quatre Mouches de velours gris (1971) de Dario Argento, Au nom du père (id.) et Marche triomphale (1976) de Marco Bellocchio, Une Tosca pas comme les autres (1973) de Luigi Magni ou Libera amore mio (1975) de Mauro Bolognini. Parmi ses images les plus réussies, on peut citer la Chambre de l'évêque (1977) de Dino Risi, le Pré (1979) et la Nuit de San Lorenzo (1982) de Paolo et Vittorio Taviani, Sogni d'oro (1981) et La messe est finie (1983) de Nanni Moretti, les Yeux noirs (1987) de Nikita Michalkov, La Storia (1986), Un enfant de Calabre (1987), Marcellino (1991) de Luigi Comencini, la Maison du sourire (1990) de Marco Ferreri, Rossini Rossini (1991) et Parenti serpenti (1992) de Mario Monicelli. Di Giacomo a également accompagné les débuts de Francesco Nuti (Casablanca, Casablanca, 1984) et de Daniele Luchetti (Domani Domani, 1988) pour lequel il a également photographié Arriva la buffera (1993). Au cours de ces dernières années, il a continué à avoir une grande activité, collaborant notamment avec Michael Radford et Massimo Troisi pour le Facteur (1994), avec Sergio Citti pour I magi randagi (1996), avec Francesco Maselli pour Cronache del terzo millenio (1996) et avec Ettore Scola, dont il est devenu le chef opérateur attitré (le Roman d'un jeune homme pauvre, 1995 ; le Dîner, 1999 ; Concurrence déloyale, 2001).

DIGITAL.

Mot anglais pour numérique. Communément employé pour qualifier les machines d'enregistrement ou de reproduction des images et des sons par procédé numérique.

DILLON (Carmen)

décoratrice britannique (Londres 19082000).

Le jury du festival de Venise lui décerne le prix du meilleur décor pour Il importe d'être constant (1952) d'Anthony Asquith, avec lequel elle avait collaboré pour l'Étranger (1943), le Chemin des étoiles (1945), la Femme en question (1950) et l'Ombre d'un homme (1951). Laurence Olivier utilise son immense talent pour sa trilogie shakespearienne Henry V (1944), Hamlet (1948), qui lui vaut l'Oscar hollywoodien, et Richard III (1955). Elle contribue ensuite à la réussite picturale de films comme le Prince et la Danseuse (L. Olivier, 1957), Accident (J. Losey, 1967), le Messager (id., 1971), Davey des grands chemins (J. Huston, 1969).

DILLON (Mattew Raymond dit Matt)

acteur américain (New Rochelle, N. Y., 1964).

Découvert à quatorze ans, durant ses études secondaires, il tient un rôle de jeune « dur » dans Violences sur la ville (Jonathan Kaplan, 1979) et s'attache les faveurs des adolescentes américaines avec les Petites Chéries (Ronald F. Maxwell, 1980) et My Bodyguard (Tony Bill, id.). Il tourne coup sur coup trois films inspirés de la romancière Susan E. Hinton : Tex (Tim Hunter, 1982), Outsiders (F. F. Coppola, 1983) et Rusty James (id., id.), qui s'inscrivent dans la mythologie juvénile et romantique des années 50, et exploitent avec succès son jeu nerveux et instinctif. Héritier tardif des grands « rebelles » hollywoodiens, Matt Dillon révèlera cependant ses limites dans Target (A. Penn, 1985) et ne tardera pas à dilapider son potentiel de star en dépit d'efforts louables pour changer de registre : Un enfant du pays (Native Son, Jerrold Freedman, 1986), Drugstore Cowboy (G. Van Sant, 1989), Kansas (David Stevens, 1990), Un baiser avant de mourir (A Kiss Before Dying, James Dearden, 1991), Prête à tout (G. van Sant, 1995), Grace of My Heart (id., Allison Anders, 1996). Désormais acteur de complément, il utilise à bon escient et avec une bonne dose d'auto-dérision son physique avantageux dans Albino Alligator (id., K. Spacey, 1997), In & Out (id., Frank Oz, id.) ou Mary à tout prix (There's something about Mary, Peter et Bobby Farelly, 1998).