Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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FISCHER (Otto Wilhelm)

acteur autrichien (Klosterneuburg 1915).

En 1936, à peine sorti de l'Université, il se lance sous l'influence de Reinhardt dans des activités théâtrales, à Vienne et à Munich, activités qu'il n'abandonnera qu'à l'orée des années 60. Il débute au cinéma dès 1936, mais c'est en 1939-1940 qu'on lui confie des rôles importants, dans Anton der letzte et Meine Tochter lebt in Wien, deux films de E.W. Emo. Il traverse la période nazie de manière discrète à Vienne et sa carrière est relancée après la guerre au théâtre et au cinéma. Il devient une des stars des écrans allemands dans les années 50 : Tant que tu m'aimeras (H. Braun, 1953), Journal d'une amoureuse (J. von Baky, 1953), Louis II de Bavière (H. Käutner, 1955), Mon acteur de père (R. Siodmak, 1956), El Hakim (R. Thiele, 1957), Pour l'amour d'une reine (H. Braun, 1957), le Médecin de San Michele (Rudolf Jugert et Giorgio Capitani, 1962). En 1955, il avait dirigé Hanussen (CO Georg Marischka) et, en 1956, Ich suche dich, dont il avait co-écrit le scénario.

FISCHINGER (Oskar)

cinéaste allemand (Gelnhausen 1900 - Los Angeles, Ca., 1967).

Il découvre le cinéma abstrait de l'avant-garde allemande en 1920 à Francfort et abandonne son métier de facteur d'orgues pour se livrer à des expériences au moyen d'un appareil qu'il a conçu pour animer de la cire. Fixé à Munich, il réalise ainsi Wax Experiments (1921-1923) et, associé à Louis (Julius) Seel, il produit des courts métrages sous le titre général de Recueil d'images munichoises (Münchener Bilderbogen, 1922), série pour laquelle il réalise six petits films d'animation. À la même époque, il anime les matériaux les plus divers dans une demi-douzaine de films expérimentaux et commence sa fameuse série d'Études (Studie 1/13, 1929-1934) fondées sur la recherche de « rythmes coloriés », contrepoints de compositions de Brahms, Verdi, Mozart, Rubinstein, Beethoven... Établi à Berlin depuis 1927, il parvient à faire fonctionner un studio indépendant, où il réalise l'animation de fascinantes silhouettes dans Construction spirituelle (Seelische Konstruktionen, 1927) et dans lequel il emploie notamment son frère Hans (1909-1944), qui réalisera ultérieurement un film d'animation (Danse des couleurs [Tanz der Farben], 1938). Le studio travaille aux effets spéciaux de certains films (la Femme sur la Lune, F. Lang, 1929) et à divers films de commande, notamment publicitaires (dont un, très populaire : Muratti attaque [Muratti greift in], 1934). Oskar Fischinger fait des recherches sur la couleur, sur le son optique, met au point avec Béla Gaspar le procédé Gasparcolor (dès 1933) et réalise en 1934 Composition en bleu (Komposition in Blau). Bien que méconnue, la période allemande de sa carrière d'expérimentateur infatigable a une grande importance historique. Contemporain du Bauhaus, de Walter Ruttmann et Hans Richter, il a eu une grande influence par ses recherches plastiques et sonores, en particulier sur Norman McLaren. Émigré aux États-Unis en 1936, il essuie quelques échecs dans sa collaboration avec Hollywood et avec les fondations privées. Bien que non reconnue par son auteur, une séquence du Fantasia de Disney provient de ses travaux, ainsi qu'une autre, dans Pinocchio (1939-1940). Il réalise plusieurs films expérimentaux importants : An Optical Poem (1938), Allegretto (1936-1940), Radio Dynamics (1942), Motion Painting 1 (1947). Il fréquente l'avant-garde américaine (Maya Deren, Kenneth Anger, John Cage, Edgar Varèse...), fait de nouvelles expériences sur le son (Stereo Film, 1953) et sur la télévision ; il conseille de nombreux jeunes chercheurs, fait des films publicitaires... En 1961, il abandonne le cinéma, laissant Motion Painting 2 inachevé, et se consacre à la peinture.

FISHER (Gerald, dit Gerry)

chef opérateur britannique (Londres 1926).

Il débute en 1947 comme assistant, devient cadreur, puis directeur de la photo avec Accident (J. Losey, 1967), que suivent Cérémonie secrète (id., 1968), la Mouette (S. Lumet, id.), Hamlet (T. Richardson, 1969), Ned Kelly (id., 1970), le Messager (Losey, 1971), la Maison de poupée (id., 1973), Terreur sur le « Britannic » (R. Lester, 1974), Une Anglaise romantique (Losey, 1975), Monsieur Klein (id., 1976), l'Île du docteur Moreau (The Island of Dr. Moreau, Don Taylor, 1977), Fedora (B. Wilder, 1978), les Routes du Sud (Losey, 1978), le Malin (J. Huston, 1979), Don Giovanni (Losey, id.), À bout de course (S. Lumet, 1988).

FISHER (Terence)

cinéaste britannique (Londres 1904 - id. 1980).

Il débute dans la mise en scène à la Rank en 1948 après avoir été monteur. Ses premiers films sont des drames romantiques sentimentaux. En 1952, il rejoint la Hammer et change radicalement de genre en tournant des films d'épouvante à petit budget. Il semble se prendre au jeu et s'impose dès 1957 comme un habile « restaurateur de monstres ». Il a, en effet, l'idée de rajeunir le héros de Mary Shelley dans Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein, 1957) et la Revanche de Frankenstein (The Revenge of Frankenstein, 1958), soigne ses effets et ses décors et sait harmoniser le fantastique et l'humour. Plusieurs films émergent d'une production surabondante : ainsi le Cauchemar de Dracula (Horror of Dracula, 1958), la Nuit du loup-garou (The Curse of the Werewolf, 1961), les Deux Visages du docteur Jekyll (The Two Faces of Dr. Jekyll, 1960), le Fantôme de l'Opéra (The Phantom of the Opera, 1962) ou les Vierges de Satan (The Devil Rides out, 1968). Victime peut-être de cette spécialisation à outrance, Terence Fisher, malgré le soutien inconditionnel de ses deux acteurs favoris, Peter Cushing et Christopher Lee, ne parviendra pas à sauver ses films de fin de carrière de certaines redites et facilités de style.

Autres films :

Song of Tomorrow (1948) ; le Mystère du camp 27 (Portrait From Life, id.) ; Égarement (The Astonishing Heart, CO : Anthony Darnborough, 1950) ; Meurtre sans empreintes (The Stranger Came Home, 1954) ; le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles, 1959) ; la Malédiction des Pharaons (The Mummy, id.) ; les Étrangleurs de Bombay (The Stranglers of Bombay, id.) ; les Maîtresses de Dracula (The Brides of Dracula, 1960) ; le Serment de Robin des Bois (The Sword of Sherwood Forest, id.) ; Sherlock Holmes et le collier de la mort (Sherlock Holmes und das Halsband des Todes, ALL-ITAL-FR, 1962) ; la Gorgone (The Gorgon, 1964) ; Dracula, prince des ténèbres (Dracula, Prince of Darkness, 1965) ; l'Île de la terreur (Island of Terror, 1966) ; Frankenstein créa la femme (Frankenstein Created Woman, 1967) ; le Retour de Frankenstein (Frankenstein Must Be Destroyed !, 1969) ; Frankenstein et le monstre de l'enfer (Frankenstein and the Monster From Hell, 1973).