Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
G

GENN (Leo)

acteur britannique (Londres 1905 - id. 1978).

Cet ancien avocat, devenu membre de l'Old Vic et temporairement speaker à la BBC, fut surnommé « l'homme à la voix de velours noir ». Le cinéma utilisa surtout sa distinction aristocratique et sa diction parfaite pour des rôles de médecin (la Couleur qui tue, S. Gilliat, 1947 ; la Fosse aux serpents, A. Litvak, 1949 ; la Boîte magique, J. Boulting, 1951) ou d'avocat (l'Affaire Dreyfus, J. Ferrer, 1958). Il incarne le connétable de France dans Henry V (L. Olivier, 1944) et figure aux génériques de Quo Vadis (M. LeRoy, 1951), l'Amant de lady Chatterley (M. Allégret, 1955), Moby Dick (J. Huston, 1956), les 55 Jours de Pékin (N. Ray, 1963).

GÉODE.

Nom de la salle de projection à écran hémisphérique (26 mètres de diamètre, 1 000 mètres carrés de surface) installée à la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Villette. Procédé utilisé : Imax et Omnimax. La grandeur de l'image nécessite une lampe au xénon de 15 kw et un système de refroidissement du film au niveau de la fenêtre de projection ( PANRAMA et OMNIMAX).

GEORGE (Gladys Anna Clare dite Gladys)

actrice (Patton, Mo., 1900 - Los Angeles, Ca., 1954).

Née dans une famille d'acteurs, elle monte pour la première fois sur les planches à l'âge de trois ans. Célèbre sur scène dans la comédie, c'est cependant dans des emplois bien plus sombres qu'elle mène sa carrière cinématographique, débutée en 1919. Au cours des années 30 et 40, elle est l'un des seconds rôles que l'on retrouve avec le plus de plaisir. Toujours juste, le verbe tranchant et la dégaine mélancolique, un peu marquée par l'âge, elle est indispensable à de nombreux films de gangsters où elle incarne une figure quasimaternelle : elle fut ainsi partenaire de James Cagney (les Fantastiques années vingt, R. Walsh, 1939), d'Humphrey Bogart (le Faucon maltais, J. Huston, 1941), de Joan Crawford (Boulevard des passions, M. Curtiz, 1949) ou de Gary Cooper (le Roi du tabac, M. Curtiz, 1950). Elle avait tenu auparavant quelques rôles en vedette, notamment dans Madame X (1937, S. Wood) qui lui fit frôler l'Oscar de la meilleure actrice. Ses deux personnages les plus mémorables se trouvent dans les Meilleures Années de notre vie (W. Wyler, 1946), où elle est la mère hargneuse de Dana Andrews et dans Menaces dans la nuit (J. Berry, 1951), où elle tient un emploi semblable auprès de John Garfield.

GEORGE (Götz)

acteur allemand (Berlin 1938).

Fils de l'actrice Berta Drews et de Heinrich George, il monte sur scène dès 1950, et entame sa carrière au cinéma en 1953. Un de ses rôles les plus importants dans la première partie de sa filmographie est celui du jeune déserteur de Je ne voulais pas être nazi (W. Staudte, 1960), pour un réalisateur qu'il retrouvera en 1964 dans Herrenpartie. Mais, pendant des années, le cinéma allemand ne l'emploie que dans des films de genre généralement médiocres (guerre, aventures, westerns européens). En 1977, il est toutefois le commandant d'Auschwitz dans La mort est mon métier de T. Kotulla. Puis la télévision l'occupe, notamment dans la série policière qui le rend populaire, où il incarne l'inspecteur non conformiste Schimanski (1981-91). Ses prestations cinématographiques ont de plus en plus d'envergure depuis le film de Kotulla : Die Katze (Dominik Graf, 1988 – un succès commercial), Effraction (F. Beyer, 1988), les Yeux bleus (R. Hauff, 1989), Der Totmacher (Romuald Karmakar, 1995 – qui lui vaut un prix d'interprétation à Venise). Sa popularité ne se dément pas en Allemagne, notamment grâce à des films à succès comme Schtonck et Rossini, deux comédies de Helmut Dietl (1992 et 1997).

GEORGE (Heinz Georg Schulz, dit Heinrich)

acteur allemand (Stettin [auj. Szczecin, Pologne] 1893 - Sachsenhausen 1946).

Acteur sur les scènes de province dès 1912, il apparaît à l'écran après avoir conquis la célébrité dans les théâtres de Francfort, Vienne et Berlin. On lui confie de grands rôles pour ses débuts en 1921, dans Der Roman der Christine von Herre de Ludwig Berger et Kean de Rudolf Biebrach. Il tourne dans trente films muets, dont Metropolis (F. Lang, 1927), Das Meer (Peter Paul Felner, id.), Die Leibeigenen (Richard Eichberg, id.), Der Mann mit dem Laubfrosch (G. Lamprecht, 1928). Il joue dans quelques-uns des films les plus importants des débuts du parlant, en particulier sous la direction de réalisateurs de gauche, Richard Oswald (Dreyfus, 1930 ; rôle de Zola), ou Phil Jutzi (Sur le pavé de Berlin, 1931 ; rôle de Franz Biberkopf). En 1933, il dirige et interprète Schleppzug M-17, film supervisé par Werner Hochbaum.

Dès la prise du pouvoir par les nazis, il abandonne ses convictions de gauche et se rallie au nouveau régime. Il apporte sa popularité au film de propagande le Jeune Hitlérien Quex (H. Steinhoff, 1933). Devenu directeur d'un grand théâtre de Berlin, il ne se consacre sur scène qu'au répertoire classique, mais il participe au tournage de plusieurs films nationalistes et au film antisémite le Juif Süss (V. Harlan, 1940, rôle du duc de Wurtemberg). Il remporte souvent de grands succès : Un ennemi du peuple (H. Steinhoff, 1937), Magda (C. Froelich, 1938), Friedrich Schiller (Herbert Maisch, 1940), le Maître de poste (G. Ucicky, id.), Andreas Schlüter (H. Maisch, 1942). Son dernier film est la fresque de Veit Harlan, Kolberg, achevée dans les dernières semaines de la guerre. Prisonnier de l'armée soviétique, il meurt après quelques mois d'emprisonnement dans le camp de Sachsenhausen, non loin de Berlin. Son fils, Götz George (Berlin 1938), a débuté très jeune au théâtre (1950) et au cinéma (1953). Il a eu quelques grands rôles dans Je ne voulais pas être nazi (W. Staudte, 1960), La mort est mon métier (T. Kotulla, 1977), l'Effraction (F. Beyer, 1988), les Yeux bleus (R. Hauff, 1989), mais est devenu surtout populaire grâce à la série TV Schimanski, où il tient le rôle-titre.

GÉORGIE

La première séance cinématographique où sont présentés plusieurs films des Frères Lumière a lieu le 16 novembre 1896 à Tiflis (auj. Tbilissi), mais le premier film tourné par un Géorgien (Vasili Amašukeli [Amachoukeli] date seulement de 1908, un an avant un long métrage d'Aleksandr Cucunava [Tsoutsounava] (Berikaoba-Keenoba). German Gogitidze fonde en 1915 un studio de cinéma et met en chantier un drame social Kristine (1916) qui est en quelque sorte le véritable acte de naissance du cinéma géorgien.