Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
F

FILMO (1).

Abrév. fam. de filmographie.

FILMOGRAPHIE.

Catalogue des films où une personne donnée (réalisateur, comédien, producteur, etc.) est apparue ou est intervenue.

FILTRES.

(1) Fines lames de verre ou de gélatine modifiant la transmission des rayons lumineux qui les traversent : filtres gris, filtres colorés, filtres dégradés, filtres polarisants, filtres de conversion, filtres de vision, etc. Par extension, dispositifs optiques placés devant l'objectif pour modifier l'image par déviation du trajet des rayons lumineux : filtres à effet, filtres low contrast, filtres à brouillard, etc.

(2) Filtres électroniques. Dispositifs électroniques qui modifient la transmission (atténuation) d'un signal en fonction de la fréquence. Les filtres sont de fines lames de verre, ou de fines feuilles de gélatine, qui ne modifient pas (idéalement) le trajet des rayons lumineux mais dont la transmission varie selon la couleur des rayons qui les traversent (longueur d'onde) : les filtres permettent ainsi de modifier le rendu photographique de l'image formée par l'objectif devant lequel — ou derrière lequel — ils sont placés.

Les filtres dans le cinéma noir et blanc.

L'image noir et blanc différencie les objets uniquement par le niveau du gris obtenu sur la pellicule. Si l'on absorbe (plus ou moins fortement) une couleur, les objets qui sont de cette couleur sont traduits par un gris plus ou moins sombre : les filtres colorés permettent donc de modifier le rendu noir et blanc de la scène. Le plus souvent, on s'en sert pour assombrir les objets dont la couleur est complémentaire ( COULEUR) de celle du filtre. En raison de la sensibilité spectrale du film, il est possible que deux couleurs très différentes visuellement se traduisent par deux gris identiques, c'est-à-dire sans différence de contraste. On désigne sous le nom de « filtres à contraste » ceux destinés à accentuer le contraste des gris qui traduisent deux couleurs différentes. Les filtres les plus fréquemment utilisés sont les jaunes, qui assombrissent le bleu du ciel et mettent en évidence des nuages presque invisibles à l'œil nu. Accentuant encore plus le contraste de l'image, et rendant le ciel bleu presque complètement noir, les filtres rouges ont beaucoup servi à l'effet de nuit* américaine.

Les filtres dans le cinéma en couleurs.

Les filtres colorés sont évidemment inutilisables dans le cinéma en couleurs, sauf recherche délibérée d'un effet. Les films en couleurs ont conduit par contre à l'apparition d'une autre famille de filtres teintés.

Les proportions respectives des différentes radiations lumineuses varient en effet notablement d'une source de lumière à une autre : par exemple, la lumière du Soleil, dite lumière du jour, contient à peu près autant de rouge, de vert et de bleu alors que les lampes à incandescence, dite lumière artificielle, émettent surtout du rouge. Cette caractéristique d'une source lumineuse se mesure par la température de couleur de la source, 3 200 K (Kelvin) pour la lumière artificielle et 5 500 K pour la lumière du jour. Un rendu photographique correct des couleurs n'est possible que si la scène est éclairée par une lumière de même température de couleur que celle pour laquelle la pellicule est « équilibrée ». Si l'on travaille avec d'autres sources de lumière, il faut placer, soit devant la caméra, soit devant la source lumineuse, des filtres de conversion qui absorberont une partie des radiations de la source lumineuse et l'équilibrer pour la température de couleur de l'émulsion utilisée. Le plus employé de ces filtres (usuellement désignés d'après leur numéro dans la série des filtres Wratten proposés par Kodak) est le 85, qui permet de convertir la lumière du jour en lumière artificielle. Mais il en existe bien d'autres, qui permettent soit de convertir à 3 200 K toutes sortes de températures de couleur, soit d'infléchir le rendu des couleurs, dès la prise de vues, dans le sens de « plus chaud » ou de « plus froid ». (Pour plus de détails sur les filtres de conversion et les filtres correcteurs de couleur  TEMPÉRATURE DE COULEUR.)

Les filtres ci-dessus n'ont évidemment rien à voir avec les filtres colorés (rouge, vert, bleu) employés dans les procédés additifs de cinéma en couleurs. ( PROCÉDÉS DE CINÉMA EN COULEURS.)

Autres filtres.

Les filtres gris neutre, qui absorbent exactement de la même façon toutes les radiations, servent dans certains cas à ajuster le niveau de l'éclairement reçu par le film : lorsque le diaphragme est imposé par la profondeur de champ. Les filtres dégradés comportent deux zones – l'une transparente, l'autre absorbante (grise ou colorée) – séparées par une zone de transition graduelle. Ils servent typiquement, placés devant la caméra de façon que le dégradé se situe au niveau de l'horizon, à assombrir le ciel sans modifier le rendu du paysage.

Les filtres polarisants placés devant l'objectif de la caméra et convenablement orientés, peuvent éliminer – ou du moins considérablement atténuer – les reflets : reflets sur un plan d'eau en contre-jour, sur une vitrine, sur une carrosserie de voiture, etc. On peut aussi assombrir un peu, sans toucher aux autres couleurs de la scène, le ciel bleu (dont la lumière est passablement polarisée). D'une façon moins « visible », les filtres polarisants sont parfois employés, du fait qu'ils peuvent réduire la proportion de lumière diffuse réfléchie par les objets, pour accroître un peu la saturation ( COULEUR) des couleurs d'un paysage.

Les filtres antiultraviolets, transparents aux rayons visibles, arrêtent les rayons ultraviolets, invisibles pour l'œil humain mais auxquels les pellicules sont sensibles. Les filtres dichroïques sont des lames de verre sur lesquelles ont été déposées de très fines couches similaires, dans leur principe de fonctionnement, aux couches antireflets des objectifs. Fragiles et onéreux, ils ne sont utilisés en prise de vues que pour la conversion de la lumière artificielle (3 200 K) en lumière du jour (5 500 K).

Filtres à effet.

Par abus de langage, on classe généralement dans la rubrique « filtres » les filtres à effet, qui, placés devant l'objectif, modifient l'image en changeant le trajet des rayons lumineux, pour diffuser la lumière ou réduire le contraste des images enregistrées (filtres low contrast, filtres à brouillard). On trouve aussi toutes sortes de dispositifs optiques : lentilles prismatiques multipliant l'image du sujet, dispositif procurant un effet d'« étoile » autour des sources lumineuses ponctuelles, etc.