Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

SWANSON (Gloria Josephine Mae Swanson, dite Gloria) (suite)

Autres films (LM) :

Everywoman's Husband (G. P. Hamilton, 1918) ; Shifting Sands (A. Parker, id.) ; Station Content, (Harry O. Hoyt, id.) ; Secret Code (Parker, id.) ; Wife or Country (J. Mason Hopper, id.) ; Under the Lash (S. Wood, 1921) ; Don't Tell Everything (id., id.) ; Her Husband Trademark (id., 1922) ; My American Wife (id., 1923) ; Hollywood (J. Cruze, caméo, id.) ; Prodigal Daughters (Wood, id.) ; The Humming Bird (S. Olcott, 1924) ; The Untamed Lady (F. Tuttle, 1926) ; Fine Manners (Richard Rosson, id.) ; The Love of Sunya (Parker, 1927) ; le Prix d'une folie (The Cost of Folly, A. Dwan, 1929) ; Three for Bedroom C (Milton H. Bren, 1952) ; les Week-ends de Néron (Mio figlio, Nerone, IT-FR, 1956). ▲

SWEET (Blanche)

actrice américaine (Chicago, Ill., 1895 - New York 1986).

Elle débute sur scène à l'âge de quatre ans et n'en a pas encore quatorze quand elle est engagée à la Biograph. Elle devient bientôt l'une des héroïnes favorites de Griffith : dans certains de ses plus beaux courts métrages, elle est une jolie jeune femme, souvent énergique et déterminée (The Lonedale Operator, 1911 ; The Goddess of Sagebrush Gulch, 1912) et tient le rôle-titre de Judith de Béthulie (1914). Quittant la Biograph pour la Jesse L. Lasky Company, elle tourne ensuite sous la direction de Cecil (The Warrens of Virginia, 1915) et William (The Ragamuffin, 1916) De Mille. Devenue une vedette à part entière, elle épouse le metteur en scène Marshall Neilan et s'impose en vedette dans des films d'envergure : Anna Christie (John Griffith Wray, 1923), Tess au pays des haines (Neilan, 1924), The Woman in White (H. Wilcox, 1929). Mais la fin du muet entraîne son déclin. Elle se retire définitivement en 1930. Curieusement, on la voit réapparaître fugitivement en 1959 dans Millionnaire de cinq sous (The Five Pennies, M. Shavelson).

SWERLING (Joseph, dit Jo)

scénariste américain (Russie 1897).

Journaliste, puis dramaturge, Swerling a collaboré avec les plus grands : Frank Borzage (Ceux de la zone, 1933 ; Comme les grands, 1934), John Ford (Toute la ville en parle, 1935, en collaboration avec R. Riskin), Richard Thorpe (Double Mariage [Double Wedding], 1937), John Cromwell (le Lien sacré, 1939), William Wyler (le Cavalier du désert, 1940, en collaboration avec Niven Busch) ou Alfred Hitchcock (Lifeboat, 1943). Son écriture, solide et très technique, laisse libre cours à la personnalité du cinéaste. De sa collaboration très étroite avec Frank Capra, on retiendra Miracle Woman (1931), Amour défendu (1932) et surtout le scénario complexe et foisonnant de La vie est belle (1946). Un film au sujet vénéneux tranche dans l'inspiration généralement optimiste de Swerling : Péché mortel (J. M. Stahl, 1945).

SWIFT (David)

cinéaste américain (Minneapolis, Minn., 1919).

Il fait ses classes chez Walt Disney, d'abord comme animateur, puis comme scénariste et réalisateur de bluettes (Polyanna, 1960). Mais, vers 1963, il s'intéresse à des comédies plus acides, fournissant à Jack Lemmon quelques bons rôles : un play-boy cynique (Oui ou non avant le mariage [Under the Yum Yum Tree], 1963) et un bourgeois moyen frustré (Prête-moi ton mari [Good Neighbor Sam], 1965). Comment réussir dans les affaires sans vraiment essayer (How to Succeed in Business Without Really Trying, 1966) est malheureusement arrivé en France dans une version si amputée qu'il est impossible d'émettre un jugement. Depuis, Swift signe de temps à autre un scénario relativement anodin.

SYBERBERG (Hans-Jürgen)

cinéaste allemand (Nossendorf, Poméranie orientale, 1935).

Toute l'œuvre de Hans-Jürgen Syberberg révèle un intérêt majeur pour la mise en scène en tant qu'objet d'étude : celle des hommes de théâtre, celle du cinéma en tant que producteur de mythes et aussi celle que s'imposent les grands de ce monde, princes, artistes, vedettes. Collaborateur de la télévision de Munich, il réalise de très nombreux documentaires, parmi lesquels un portrait de Romy Schneider, des films sur le travail de Fritz Kortner, puis les Comtes Pocci (Die Grafen Pocci, 1966-67), consacrés à une famille de nobles bavarois. Il tourne en 1969 un autre documentaire de long métrage dont le sujet est un spécialiste munichois du film érotique : Sex Business — Made in Pasing.

Ses deux premiers films de fiction (Scarabea [Scarabea — Wieviel Erde braucht der Mensch ?], 1968, d'après une nouvelle de Tolstoï, et San Domingo [id.], 1970, d'après un récit de Kleist) passent pratiquement inaperçus, de même que Nach meinem letzten Umzug, 1971.

En 1972, il termine en quelques jours Ludwig — Requiem pour un roi vierge (Ludwig — Requiem für einer Jungfrauenlichen König), une fresque dépourvue de tout naturalisme où il réfléchit sur le mythe de Louis II de Bavière et l'histoire de l'Allemagne. Cette œuvre majeure est complétée par un long métrage en 16 mm, qui est en quelque sorte une vision de la cour de Ludwig du point de vue d'une domesticité aspirant à un statut de petit-bourgeois : le Cuisinier du roi (Theodor Hierneis, oder : Wie man ehemalige Hofkoch wird, 1972). Dans Karl May — À la recherche du paradis perdu (Karl May, 1974), il dresse le portrait contradictoire d'un écrivain qui a marqué la culture populaire allemande. C'est ensuite, et fort logiquement, avec son Hitler, un film d'Allemagne (Hitler, ein Film aus Deutschland, 1977) qu'il poursuit sa réflexion sur les racines de l'Allemagne moderne. Œuvre foisonnante et controversée, d'une durée de sept heures, fondée sur les principes du collage et du montage, c'est une tentative d'exorciser l'histoire et le mythe le plus accablant du XXe siècle.

Complément logique de cette trilogie, il consacre deux films à Wagner et au wagnérisme : Winifred Wagner et l'histoire de la maison Wahnfried (Winifred Wagner und die Geschichte des Hauses Wahnfried-1914/1975, 1975), long entretien avec la belle-fille du compositeur, ancienne pronazie, puis une adaptation surchargée de références de l'opéra Parsifal (id., 1982) et un adieu somnambulique aux dieux de l'Europe (la Nuit [Die Nacht], 1985 — film de six heures, interprété par une seule actrice : Edith Clever. Sur le même principe, il signe plusieurs œuvres réalisées généralement sur support vidéo : Fraulein Else (1987), Penthesila (1988), Marquise von O... (1990), Brecht (1993), Ein Traum, was sonst (1994). ▲