Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

COLBERT (Claudette Chauchoin, dite)

actrice américaine d'origine française (Paris 1903 - Bridgetown, La Barbade, 1996).

Venue aux États-Unis à l'âge de six ans, Claudette Colbert étudie les beaux-arts à New York, devient décoratrice de théâtre et, sans grande expérience en tant qu'actrice, fait ses débuts au cinéma sous la direction de Capra, dans Pour l'amour de Mike (1927). C'est le lancement d'une carrière bien remplie (plus de 60 films) et bénéficiant, au moins jusqu'au milieu des années 40, de la direction des metteurs en scène les plus remarquables. Sous contrat avec la Paramount, Claudette Colbert tourne en particulier avec Monta Bell (Young Man of Manhattan, 1930), Edward Sloman (His Woman, 1931), Dorothy Arzner (Honor Among Lovers, id.). Elle excelle dans la comédie sophistiquée : jusque dans les situations les plus loufoques, elle ne se départ guère, en effet, d'une sorte d'élégance, de raffinement artistocratique et de retenue : le Lieutenant souriant (E. Lubitsch, 1931) ; Cette nuit est notre nuit (Tonight Is Ours, M. Leisen, 1933) ; New York - Miami de Franck Capra (1934), qui lui vaut un Oscar ; Mon mari le patron (G. La Cava, 1935) ; la Huitième Femme de Barbe-Bleue (Lubitsch, 1938) ; la Baronne de minuit (Leisen, 1939). Symétriquement, la malice amusée de son regard colore ses rôles dramatiques : elle est successivement, sous la direction de De Mille, Poppée dans le Signe de la croix (1932) et Cléopâtre dans le film du même nom (1934) ; elle joue dans le mélodrame de John Stahl Images de la vie (1934). Avec la maturité, son personnage s'approfondit, se fait plus grave. Elle incarne une épouse de pionnier dans Sur la piste des Mohawks (J. Ford, 1939). Sa vertu primitive se transmet à l'épouse du combattant pendant la Seconde Guerre mondiale : Depuis ton départ de John Cromwell (1944). Mais c'est une vertu aimable, souriante, qui flirte sans y succomber avec la tentation de l'infidélité représentée par Joseph Cotten. Elle continue à tourner jusqu'en 1961 (la Soif de la jeunesse de Delmer Daves), non seulement aux États-Unis mais aussi en Angleterre (la Femme du planteur de Ken Annakin, 1952) et en France (Destinées, sketch de Marcello Pagliero, 1954 ; Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry, id., où elle est la Montespan).

Autres films :

Un trou dans le mur (The Hole in the Wall [R. Florey], 1929) ; The Lady Lies (Hobart Henley, id.) ; l'Énigmatique M. Parkes, VF de Slightly Scarlet (L. J. Gasnier et E. H. Knopf, 1930) ; Manslaughter (G. Abbott, id.) ; The Big Pond / la Grande Mare (H. Henley, id., 2 versions : US et FR) ; Secrets of a Secretary (id., 1931) ; The Wiser Sex (B. Viertel, 1932) ; Misleading Lady (Stuart Walker, id.) ; The Man from Yesterday (Viertel, id.) ; le Président fantôme (The Phantom President [N. Taurog], id.) ; I Cover the Waterfront (J. Cruze, 1933) ; Three-Cornered Moon (E. Nugent, id.) ; Chanteuse de cabaret (Torch Singer [A. Hall et George Somnes], id.) ; Four Frightened People (C. B. De Mille, 1934) ; Aller et retour (W. Ruggles, 1935) ; Mondes privés (G. La Cava, id.) ; The Bride Comes Home (Ruggles, id.) ; Sous deux drapeaux (Under Two Flags [F. Lloyds], 1936) ; le Démon sur la ville (Maid of Salem, id., 1937) ; À Paris tous les trois (Ruggles, id.) ; Tovarich (A. Litvak, id.) ; Zaza (G. Cukor, 1938) ; Le monde est merveilleux (It's a Wonderful World [W. S. Van Dyke], id.) ; la Fièvre du pétrole (Boom Town [J. Conway], 1940) ; Arise my Love (M. Leisen, id.) ; la Folle Alouette (M. Sandrich, 1941) ; Adieu jeunesse (Remember the Day [H. King], 1942) ; Madame et ses flirts (P. Sturges, id.) ; les Anges de miséricorde (Sandrich, 1943) ; la Dangereuse Aventure (No Time for Love, Leisen, id.) ; Practically Yours (id., 1945) ; Désir de femme (S. Wood, id.) ; Demain viendra toujours (Tomorrow is forever [I. Pichel], 1946) ; Without Reservations (M. LeRoy, id.) ; Cœur secret (The Secret Heart, R. Z. Leonard, id.) ; l'Œuf et moi (The Egg and I [Chester Erskine], 1947) ; l'Homme aux lunettes d'écaille (D. Sirk, 1948) ; Ma femme et ses enfants (Family Honeymoon [Claude Binyon], 1949) ; Fiancée à vendre (Bride for sale [W. D. Russel], id.) ; Captive à Bornéo (J. Negulesco, 1950) ; Fureur secrète (M. Ferrer, id.) ; Tempête sur la colline (Sirk, 1951) ; Let's Make it Legal (R. Sale, id.) ; le Rendez-vous de 4 heures (Texas Lady [Tim Whelan], 1955) ; la Soif de la jeunesse (D. Daves, 1961).▲

COLLAGE.

Le collage est l'opération qui consiste à réunir, par une collure, deux fragments de film.

Le collage à la colle.

Alors que les colles usuelles sont des produits adhérant à l'un et à l'autre des deux objets à réunir, la colle à film est essentiellement un solvant du support. On coupe d'abord les deux fragments de film à réunir, de façon à ménager un chevauchement de 1 à 2 mm. On décape ensuite, au niveau du chevauchement, la couche sensible qui s'intercalerait entre les supports. On applique enfin une légère couche de colle et on met immédiatement en contact, en les pressant l'un contre l'autre, les deux films : dissous superficiellement par la colle, les supports se soudent l'un à l'autre.

Ces collures sont très résistantes mais, outre qu'elles conduisent à une surépaisseur locale, elles sont légèrement visibles sauf si la barre de séparation entre les images est assez large pour les y loger. (C'est le cas en format* 1, 37 mais non en Scope* ou en 16 mm.) Les collages « en biseau » réduisent ces inconvénients mais ne les éliminent pas.

Le collage au ruban adhésif.

Les deux films sont ici coupés de façon à se présenter bord à bord et réunis par du ruban adhésif transparent. (On parle souvent de « collage Scotch », nom de marque du ruban adhésif.)

Moins résistant que le précédent, ce type de collure est d'exécution plus simple et plus rapide, et il permet, en décollant l'adhésif et en effectuant un nouveau collage, de reconstituer intégralement le film coupé puisque la coupe bord à bord n'entraîne aucune perte de film. Il a supplanté le collage à la colle en salle de montage ou en cabine de projection, mais non pour le montage du négatif, où il est impératif que les collures ne « lâchent » pas dans la tireuse.