Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

SCHNEIDER (Rosemarie Magdalena Albach, dite Romy) (suite)

C'était, comme le dit Claude Sautet, une actrice qui « dépassait le quotidien ». Peu auront franchi aussi vite qu'elle les étapes qui mènent du vaudeville à la tragédie. Pour certains, elle a l'aura d'une Louise Brooks, d'une Marlene Dietrich, d'une Lucia Bosè...

Films 

Wenn der weisse Flieder wieder blüht (Hans Deppe, 1953) ; Feu d'artifice (Feuerwerk, Kurt Hoffmann, 1954) ; les Jeunes Années d'une reine (E. Marischka, id.) ; Mam'zelle Cricri (Die Deutschmeister, id., 1955) ; Mon premier amour (Der letzte Mann, Harald Braun, id.) ; Sissi (Marischka, id.) ; Sissi, impératrice (id., 1956) ; Kitty (Kitty und die grosse Welt, Alfred Weidenman, id.) ; Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben, J. von Baky, 1957) ; Monpti (H. Käutner, id.) ; Sissi face à son destin (Marischka, 1958) ; Mademoiselle Scampolo (Scampolo, Weidenman, id.) ; Jeunes Filles en uniforme (G. Radvanyi, id.) ; Christine (Pierre Gaspard-Huit, id.) ; Éva, carnets de jeune fille (Die Halbzarte, R. Thiele, 1959) ; Mademoiselle Ange (Radvanyi, id.) ; la Belle et l'Empereur (Die schöne Lügnerin, Axel von Ambesser, id.) ; Katia (R. Siodmak, 1960) ; Plein Soleil (R. Clément, id., caméo) ; Die Sendung der Lysistrata (F. Körtner, TV, 1961) ; Boccace 70 (L. Visconti, 1962) ; le Combat dans l'île (A. Cavalier, id.) ; le Procès (O. Welles, id.) ; l'Amour à la mer (G. Gilles, id.) ; les Vainqueurs (C. Foreman, 1963) ; le Cardinal (O. Preminger, id.) ; Prête-moi ton mari (Good Neighbour Sam, David Swift, 1964) ; l'Enfer(H.-G. Clouzot, inachevé) ; Quoi de neuf, Pussycat ? (C. Donner, 1965) ; Dix Heures et demie du soir en été (J. Dassin, 1966) ; la Voleuse (Jean Chapot, id.) ; Triple Cross (T. Young, id.) ; Otley (Dick Clement, 1968) ; la Piscine (J. Deray, id.) ; l'Inceste (My Lover, My Son, John Newland, 1970) ; les Choses de la vie (C. Sautet, id.) ; Qui ? (L. Keigel, id.) ; Bloomfield (Richard Harris, 1971) ; la Califfa (A. Bevilacqua, id.) ; Max et les ferrailleurs (Sautet, id.) ; l'Assassinat de Trotski (J. Losey, 1972) ; César et Rosalie (Sautet, id.) ; Ludwig/le Crépuscule des dieux (Visconti, 1973) ; le Train (P. Granier-Deferre, id.) ; Un amour de pluie (J.-C. Brialy, 1974) ; le Mouton enragé (M. Deville, id.) ; le Trio infernal (F. Girod, id.) ; L'important c'est d'aimer (A. Zulawski, 1975) ; les Innocents aux mains sales (C. Chabrol, id.) ; le Vieux Fusil (R. Enrico, id.) ; Une femme à sa fenêtre (Granier-Deferre, 1976) ; Mado (Sautet, id.) ; Portrait de groupe avec dame (A. Petrović, 1977) ; Une histoire simple (Sautet, 1978) ; Liés par le sang (Young, 1979) ; Clair de femme (Costa-Gavras, id.) ; la Mort en direct (B. Tavernier, 1980) ; la Banquière (F. Girod, id.) ; Fantôme d'amour (D. Risi, id.) ; Garde à vue (C. Miller, 1981) ; la Passante du « Sans-Souci » (J. Rouffio, 1982).

SCHNITTKE (Alfred Garrievitch)

compositeur russe (Engels, auj. Pokrovsk, 1934 - Hambourg, Allemagne, 1998).

Diplômé du conservatoire de Moscou en 1958, il écrit à partir de 1963 de nombreuses partitions de films dans un style d'une modernité parfois expérimentale, dont les Étoiles du jour (I. Talankine, 1967), la Commissaire (A. Askoldov, id.), l'Ascension (L. Chepitko, 1976), l'Agonie (E. Klimov, 1975), Adieu à Matiora (id., 1981), Postface (M. Khoutziev, 1984), le Temps des désirs (id.), le Visiteur du musée (K. Lopouchanski, 1989). Il s'est établi en Allemagne en 1991 pour se consacrer entièrement à la musique de concert.

SCHOEDSACK (Ernest Beaumont)

cinéaste américain (Council Bluffs, Iowa, 1893 - Los Angeles, Ca., 1979).

D'abord opérateur dans les équipes de Mack Sennett à la Keystone, il tourne, dans les rangs du Signal Corps, des actualités de première ligne pendant la Grande Guerre. Puis, plutôt que le retour en studio, il choisit le reportage, rencontre à Vienne en 1919 (ou en Pologne en 1920) Merian C. Cooper. Opérateur, puis associé de Cooper, il part avec lui pour l'Éthiopie et l'Asie. Des films sont perdus, détruits, mais Grass (tourné en Perse, sur la transhumance des tribus bakhtiari), Chang (tourné au Siam en pays « lao ») font impression par leur lyrisme et leur vérité. Schoedsack s'embarque seul pour Sumatra et y tourne Rango avant de retrouver Cooper, à Hollywood, dont Selznick vient de faire son bras droit à la RKO (1931). L'année suivante, il coréalise avec Irving Pichel les Chasses du comte Zaroff ; ce thriller fantastique, tourné en studio sur décision de Cooper, et devenu un classique du genre, d'une rare perfection formelle comme d'une superbe ambiguïté thématique, recrée aussi très bien l'ambiance étrange des tropiques de l'Asie. Le triomphe du deuxième grand film (King Kong) signé par Schoedsack, en coréalisation avec Cooper cette fois, interprété par Fay Wray et Robert Amstrong, véritable gageure technique, repose pour une part essentielle sur les maquettes et les effets spéciaux de Willis O'Brien. La fin spectaculaire (l'escalade du nouveau gratte-ciel, l'Empire State Building, par le gorille géant) demeure une des scènes anthologiques du cinéma. Malheureusement, la RKO bâcle aussitôt, pour profiter du succès, le Fils de King Kong, que les procédés ne sauvent pas de l'échec. Les Derniers Jours de Pompéi, s'il n'est pas sans défauts criants, ne manque pas de belles scènes, sans doute conçues selon des canons dramatiques traditionnels, mais le personnage de Pilate est intéressant et la conception plastique s'y réfère, non sans bonheur, à la peinture de la Renaissance. C'est le dernier titre de Schoedsack à une survie méritée. Créateur, jusqu'à quel point ? Un sens inné de l'image, du mouvement, du cadre, certainement. Homme de reportages, mais aussi homme d'Hollywood par son acceptation du film comme œuvre fondamentalement collective. Sa femme, Ruth Rose, actrice devenue exploratrice, a collaboré comme scénariste dès King Kong et jusqu'à Place au cinérama dont ils saluent, en commun, la naissance. O'Brien et Cooper ont encore participé à Monsieur Joe, mais sans retrouver le commun génie qui les animait quelque quinze ans plus tôt.

Principaux films :

l'Exode (Grass, CO M. C. Cooper, 1925) ; Chang (CO Cooper, 1927) ; les Quatre Plumes blanches (The Four Feathers, CO Cooper et L. Mendès, 1929) ; Rango (1932) ; les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game, CO I. Pichel, id.) ; King Kong (CO Cooper, 1933) ; le Fils de King Kong (Son of Kong, id.) ; Blind Adventure (id.) ; Long Lost Father (1934) ; les Derniers Jours de Pompéi (The Last Days of Pompeii, 1935) ; Lives of a Bengal Lancer (séquences tournées en Inde en 1936 et techniquement inutilisables ; film repris par H. Hathaway) ; Trouble in Morocco (1937) ; Outlaws of the Orient (id.) ; Dr. Cyclops (1940) ; Monsieur Joe (Mighty Joe Young, 1949) ; Place au cinérama (This Is Cinerama, CO R. Rose, 1952).