Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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KOBIEŁA (Bogumił)

acteur polonais (Katowice 1931 - Gdansk 1969).

Sorti comme Zbigniew Cybulski de l'école dramatique de Cracovie en 1953, il participe avec lui à la création du théâtre satirique Bim-Bom et du théâtre Rozmów. Il débute au cinéma dans Trois Récits (Trzy opowieści, Konrad Naleçki, 1953), et sa verve comique fait merveille dans toute une série de petits rôles : Une carrière (Kariera, Jan Koecher, 1955), les Trois Départs (Trzy starty, Ewa Petelska, id.), Eroica (A. Munk, 1958), les Adieux (W. J. Has, 1958). Il est, dans Cendres et diamant (A. Wajda, 1958), le minable complice de Cybulski, et les deux amis écrivent ensemble le scénario d'Au revoir, à demain (J. Morgenstern, 1960), inspiré de leurs souvenirs de cabaret. Dans De la veine à revendre (Munk, 1960), Kobieła incarne une sorte de Švejk polonais, comiquement couard et conformiste. Il a un rôle important dans Je serai sculpteur (Historia ẓołtej ciẓemki, Sylwester Cheçiński, 1961) et retrouve Cybulski dans le Manuscrit trouvé à Saragosse (W. J. Has, 1965).

KOCH (Howard)

scénariste américain (New York, N. Y., 1902 - Kingston, N. Y., 1995).

Homme de théâtre et de radio (il rédigea pour Orson Welles le script de la fameuse émission la Guerre des mondes en 1938), auteur ou coauteur de scénarios importants (la Lettre, W. Wyler, 1940 ; Sergent York, H. Hawks, 1941 ; Casablanca, M. Curtiz, 1943, qui lui vaut un Oscar ; Lettre d'une inconnue, Max Ophuls, 1948 ; Treizième Lettre, O. Preminger, 1951). Il fut porté sur la « liste noire » en 1952 et ne signa de scénarios (en Grande-Bretagne) qu'à partir de 1961, après avoir collaboré sous un pseudonyme à quelques films comme The Intimate Stranger (1956, de Joseph Walton, alias Joseph Losey).

KOCH (Howard W.)

producteur et cinéaste américain (New York, N. Y., 1916 - Beverly Hills, Ca., 2001).

Sans lien de parenté avec le précédent. Monteur très apprécié, puis producteur à la Fox et ensuite aux Artistes associés (1957), producteur exécutif de Frank Sinatra Enterprises (1965), enfin vice-président chargé de la production à la Paramount, organisateur du centenaire d'Adolph Zukor à ce titre (1973), il a par ailleurs dirigé une quinzaine de films dont deux sont excellents : Big House USA (1955), et surtout la Rafale de la dernière chance (The Last Mile, 1959), ultime apparition de Mickey Rooney dans son emploi de gangster survolté. Il a aussi signé le curieux Frankenstein 1970 (1958).

KOEPP (Volker)

cinéaste allemand (Stettin/Szczecin 1944).

Formé en RDA à l'école de Babelsberg, il a réalisé de nombreux documentaires au sein de l'unité spécialisée de la DEFA de 1970 à 1990, puis il a poursuivi ses travaux après la chute du mur de Berlin, en particulier sur la ville et les gens de Wittstock, où il avait tourné une série de cinq films de 1975 à 1984. Cet ensemble d'observations sur la vie en RDA s'est prolongé au lendemain de la réunification avec Neues in Wittstock (1992), où Koepp étudie les habitants face au changement, et Wittstock, Wittstock (1997), tourné comme les films précédents avec le même cameraman, Christian Lehmann.

Considéré comme un des documentaristes allemands les plus importants, il a réalisé dans les années 90 Kalte Heimat (1995), sur l'enclave russe de Kaliningrad/Koenigsberg, et Herr Zwilling und Frau Zuckermann, sur les Juifs survivants de Czernowitz, une ville de Galicie appartenant aujourd'hui à l'Ukraine.

KOERFER (Thomas)

cinéaste suisse (Berne 1944).

Il travaille avec Alexander Kluge, puis avec Fellini et, après quelques travaux pour la télévision, réalise la Mort du directeur du cirque de puces (Der Tod des Flohzirkusdirektors, 1973), où la critique de l'ordre ancien naît d'un récit original et distancié. D'autres films exigeants suivent : l'Homme à tout faire (Der Gehülf, 1976), Alzire, ou le Nouveau Continent (Alzire, oder der neue Kontinent, 1978). Vient alors une série de travaux télévisuels et des films souvent coproduits avec l'Allemagne fédérale et parfois avec la France, dont l'inspiration est parfois moins originale : Die Leidenschaftlichen (1982), Cœur de braises (Glut, 1984, avec Armin Mueller-Stahl et Katharina Thalbach), Exit Genua (1990), Henri le Vert (Der grüne Heinrich, 1993). Il a participé au Film du cinéma suisse (1991), sous la direction de Freddy Buache.

KOGURE (Michiyo)

actrice japonaise (Shimonoseki 1918 - Tokyo 1990).

Elle débute à la Shochiku en 1938, dans des rôles de jeune maîtresse coquette. Ses premiers films importants sont ‘ Tête de bois ’ (Mokuseki, H. Gosho, 1940), ‘ Quatre Histoires d'amour ’ (Yotsu no Koi no monogatari, sketch de Naruse, 1947) et surtout l'Ange ivre (A. Kurosawa, 1948), où elle joue le rôle de la maîtresse de Toshiro Mifune. Dans les années 50, on la voit beaucoup dans des films dirigés par Shin Saburi, Hideo Ooba, ou Yoshimura, mais c'est surtout dans les films de Mizoguchi qu'elle s'impose (‘ le Destin de madame Yuki ’, 1950 ; les Musiciens de Gion, 1953 ; la Rue de la honte, 1956).

KOHLHAASE (Wolfgang)

scénariste allemand (Berlin 1931).

Journaliste (1947-1950), dramaturge à la DEFA (1950-1952), scénariste et écrivain, il a joué un rôle décisif dans le développement du cinéma est-allemand en tant que scénariste de films importants, en particulier de deux films de Gerhard Klein, Eine berliner Romanze (1956) et Berlin Ecke Schönhauser (id.), premiers jalons d'un nouveau réalisme, et surtout des quatre films de Konrad Wolf : J'avais dix-neuf ans (1967), l'Homme nu sur le stade (1974), Maman, je suis en vie (1977) et Solo Sunny (1979). Au cours des années 80, on le retrouve au générique de Die Grünstein Variante (B. Wicki, 1984), Die Zeit die bleibt (documentaire sur Konrad Wolf, 1985), l'Effraction (ou le Casse, F. Beyer, 1989). En 1992, il écrit et réalise avec Gabriele Denecke Inge, April und Mai dont les héros sont des adolescents berlinois en 1945-1946. Il est également le scénariste des Trois Vies de Rita Vogt de V. Schlönddorff.

KOHUT-SVELKO (Jean-Pierre)

décorateur français (Paris 1946).

Après avoir été élève à l'école des beaux-arts de Clermont-Ferrand, il vient au cinéma « par hasard ». Un hasard qui lui permet de travailler avec Serge Roullet sur le Mur (1966). Sa rencontre avec François Truffaut sera déterminante. Il compose pour lui les décors de : Une belle fille comme moi (1972), l'Histoire d'Adèle H (1975), l'Argent de poche (id.), l'Homme qui aimait les femmes (1976), la Chambre verte (1977), l'Amour en fuite (1978), le Dernier Métro (1980), la Femme d'à côté (1981). Mais il a également collaboré avec Alain Corneau (France, société anonyme, 1973 ; Police Python 357, 1975 ; la Menace, 1977 ; le Choix des armes, 1981), Andrzej Żulawski (l'Important c'est d'aimer, 1974), Yves Robert (Un éléphant ça trompe énormément, 1976 ; Nous irons tous au Paradis, 1977 ; Courage, fuyons, 1979), Eric Rohmer (Perceval le Gallois, 1978), André Téchiné (les Sœurs Brontë, id. ; Hôtel des Amériques, 1981 ; Rendez-vous, 1985 ; le Lieu du crime, 1986), Jacques Doillon (la Fille prodigue, 1980), Claude Miller (l'Effrontée, 1985 ; la Petite Voleuse, 1988).