Utilisation thérapeutique des eaux minérales.
Synonyme : crénothérapie.
Il existe différentes eaux minérales, qui se distinguent par leurs composants : résidu sec (ce qui demeure après évaporation de l'eau) associant des éléments minéraux de concentration forte (sulfures, sulfates, chlore, bicarbonates sodique et calcique) ou faible (arsenic, fer, sélénium, éléments radioactifs), gaz (gaz carbonique, hydrogène sulfuré), boues naturelles abritant des micro-organismes. La température à la source est variable : de plus de 50 °C à moins de 20 °C.
INDICATIONS ET TECHNIQUES
La composition d'une eau oriente son utilisation thérapeutique : les eaux sulfurées, par exemple, sont principalement connues pour leur effet chez les patients souffrant de maladies respiratoires, oto-rhino-pharyngées ou de rhumatismes ; les eaux bicarbonatées sont très indiquées en pathologie digestive. On reconnaît en France une indication précise pour chaque type d'eau ; dans les autres pays d'Europe, cette disposition n'est pas suivie avec la même rigueur.
Le thermalisme est indiqué dans différentes affections chroniques, en dehors des poussées aiguës, les eaux étant utilisées sous différentes formes :
— dans l'artériopathie des membres inférieurs au stade de douleurs à la marche, sous forme de bains, douches, exercices en piscine et injections de gaz thermal ;
— dans le traitement des maladies digestives et métaboliques (colopathies, obésité, suites d'hépatite), sous forme de boissons, bains, douches, cataplasmes de boue, exercices en piscine et lavements ;
— en neurologie, sous forme de bains, douches, mouvements en piscine et cataplasmes de boue ;
— dans le traitement des maladies de la peau et des muqueuses (eczéma, psoriasis, couperose, cicatrices, gingivite et glossite, brûlures), sous forme de bains de bouche, bains, douche filiforme sous forte pression, compresses, exercices en piscine ;
— en phlébologie (suites récentes de phlébite, maladies vasculaires), principalement sous forme de bains ;
— dans le traitement des affections psychosomatiques (névroses, dépressions bénignes), le plus souvent sous forme de bains ;
— dans le traitement des affections rénales et du métabolisme, sous forme de boissons et de bains ;
— dans le traitement des maladies respiratoires (sinusites, otites, asthme, bronchites), sous forme de boissons, inhalations, gargarismes, bains et irrigations nasales sous pression, associés à la rééducation respiratoire, au drainage postural et à l'insufflation tubaire ;
— en rhumatologie (arthrose, lombalgies, rhumatisme inflammatoire en dehors des poussées, séquelles de traumatismes), sous forme de bains, douches, mobilisations en piscine, bains et cataplasmes de boue.
DÉROULEMENT
Une cure dure environ deux à trois semaines, davantage dans certains pays, et peut être renouvelée autant que nécessaire. Au cours du traitement, l'eau est utilisée au lieu d'émergence, ou griffon, sous différentes formes (boissons, inhalations, etc.), dont plusieurs sont associées pour traiter une même affection. L'eau est, au besoin, refroidie ou réchauffée avant utilisation. Le climat du site, associé au changement de vie et à l'éloignement du domicile habituel que suppose la cure, contribue aux effets bénéfiques de celle-ci.
Les résultats ne se voient que plusieurs semaines après la cure, voire au bout de plusieurs mois. Le thermalisme permet, dans les affections chroniques, une diminution du nombre et de l'intensité des poussées ainsi qu'une réduction de la consommation médicamenteuse.
CONTRE-INDICATIONS
Les insuffisances hépatiques, rénales et cardiaques graves ainsi que les cancers en évolution constituent autant de contre-indications au thermalisme.