rectopexie
Fixation chirurgicale du rectum au sacrum.
Synonyme : proctopexie.
La rectopexie est indiquée en cas de prolapsus du rectum (descente du rectum, qui tend à sortir par l'anus, souvent à la suite d'accouchements répétés ou difficiles ayant affaibli les muscles du périnée). Cette opération, pratiquée sous anesthésie générale, consiste à fixer le rectum sur la colonne vertébrale, plus précisément sur l'articulation entre la dernière vertèbre lombaire et le sacrum, à l'aide de bandelettes synthétiques.
Elle se pratique après ouverture de la paroi abdominale ou sous vidéo-endoscopie. Ses résultats sont satisfaisants en ce qui concerne le traitement du prolapsus lui-même. Cependant, cette technique n'est pas toujours applicable car, si elle permet de remédier au prolapsus et est sans conséquence sur la fonction du côlon, elle ne corrige pas une incontinence anale préexistante et peut même l'aggraver.
rectorragie
Émission de sang rouge par l'anus.
Une rectorragie témoigne d'une lésion qui se situe en général dans la partie basse du tube digestif (côlon, rectum, anus), mais qui peut être située dans sa partie haute (ulcère duodénal, par exemple) si l'hémorragie est très abondante. Les rectorragies sont le plus souvent causées par des hémorroïdes, des ulcérations thermométriques (causées par la prise répétée de la température rectale), des tumeurs bénignes ou malignes du rectum ou du côlon sigmoïde, des petites hernies de la muqueuse colique (diverticulose colique), des inflammations du côlon (rectocolite hémorragique).
DIAGNOSTIC
Toute rectorragie, même peu abondante, impose un examen complet du côlon. En effet, même si ce trouble est souvent causé par des hémorroïdes, il convient de s'assurer qu'il n'a pas une cause plus grave, notamment une tumeur. L'examen clinique comporte l'exploration du pourtour de l'anus, la palpation abdominale. Il est complété par l'examen proctologique (toucher rectal, anuscopie, rectoscopie) et par l'exploration de la totalité du côlon, par coloscopie (exploration visuelle directe au moyen d'un tube muni d'un système optique) ou par radiologie (lavement baryté).
TRAITEMENT
Si la rectorragie est très abondante ou si elle entraîne une chute de la tension artérielle ou une accélération du pouls, le sujet doit être hospitalisé d'urgence. Le traitement peut comporter une ou plusieurs transfusions, l'arrêt de toute prise de médicaments favorisant les saignements (anticoagulants, aspirine), parfois un geste local pour arrêter le saignement (sclérose ou ligature par un élastique des hémorroïdes ; électrocoagulation des ulcérations thermométriques). Une intervention chirurgicale s'impose en cas de tumeur rectocolique ou si les saignements hémorroïdaires ne cèdent pas au traitement médical.
rectoscopie
Examen qui permet d'explorer visuellement les parois du rectum.
INDICATIONS
Les indications de la rectoscopie sont nombreuses : douleurs anorectales, hémorroïdes, hémorragies rectales, troubles du transit intestinal.
TECHNIQUE
Une rectoscopie consiste à introduire par l'anus dans le rectum un endoscope rigide appelé rectoscope (tube de 25 centimètres de long et de 1,5 centimètre de diamètre, muni d'un système optique). L'examen peut également être fait avec un appareil souple (coloscope). Des biopsies (prélèvements de tissu rectal) sont possibles.
PRÉPARATION ET DÉROULEMENT
Le patient doit s'administrer, la veille au soir, un lavement acheté en pharmacie. Deux heures avant l'examen, il effectue un second lavement de façon que le rectum soit vide et net. Il n'est pas nécessaire d'être à jeun. L'examen se pratique sans anesthésie, le patient en position génupectorale (à genoux, coudes sur la table d'examen, tête basse). Après observation visuelle de l'anus, puis toucher anal et rectal à l'aide d'un doigtier lubrifié, le médecin introduit le rectoscope, lubrifié lui aussi, dans le canal anal et le fait progresser dans le rectum. Une rectoscopie dure quelques minutes, n'est pas douloureuse et n'entraîne aucun effet secondaire.
rectosigmoïdoscopie
Examen qui permet d'explorer visuellement les parois du rectum (rectoscopie), du côlon sigmoïde (sigmoïdoscopie) et de la partie basse du côlon gauche.
Une rectosigmoïdoscopie, parfois appelée sigmoïdoscopie, est indiquée dans la recherche de toute affection du rectum et de la partie basse du côlon : tumeur, infection, inflammation, etc.
Cet examen se pratique avec un coloscope court (tube flexible de 60 centimètres de long, muni d'un système optique). Il est effectué sans anesthésie après administration de deux lavements consécutifs, l'un la veille au soir, l'autre 2 heures avant l'examen. Le patient est allongé sur le côté gauche. Le médecin introduit le coloscope par l'anus et le fait progresser lentement jusqu'au côlon sigmoïde. Par l'intermédiaire de l'appareil, il insuffle de l'air afin de distendre les parois et de faciliter l'observation. Des biopsies (prélèvements de fragments de tissu) peuvent être réalisées. Une rectosigmoïdoscopie dure environ 15 minutes et est normalement bien supportée. Après l'examen, il est nécessaire que le patient aille à la selle pour évacuer l'air insufflé.
Cet examen tend actuellement à être supplanté par la coloscopie totale (exploration, par la même technique, de l'ensemble du côlon), tant pour les examens diagnostiques que pour le dépistage systématique des tumeurs rectocoliques bénignes et malignes.
rectotomie
Incision chirurgicale de la paroi du rectum.
rectum
Segment terminal du tube digestif, faisant suite au côlon sigmoïde et s'ouvrant à l'extérieur par l'anus.
STRUCTURE
Le rectum est la portion terminale du tube digestif. Moins sinueux que les autres parties du côlon, il débute au niveau de la 3e vertèbre sacrée et descend en avant du sacrum et du coccyx. Il est constitué, comme le côlon, de 4 couches concentriques, respectivement, de l'intérieur vers l'extérieur, muqueuse, sous-muqueuse, musculaire et séreuse.
Le rectum, long de 15 centimètres, comporte deux segments. Le segment supérieur, dans le pelvis, constitue l'ampoule rectale ; il présente des replis permanents, les valves de Houston. Le segment inférieur, au niveau du périnée, est le canal anal ; il présente des piliers verticaux, les colonnes de Morgagni. Le rectum est en rapport vers l'avant, chez l'homme avec la vessie, la prostate et l'urètre, chez la femme avec l'utérus et le vagin.
PHYSIOLOGIE
Le rectum, par sa fonction de réservoir et grâce à l'appareil sphinctérien de l'anus, assure le contrôle du mécanisme de la défécation et de la continence fécale.
Il est irrigué par les artères hémorroïdales supérieures, moyennes et inférieures, branches, respectivement, de l'artère mésentérique inférieure, de l'artère hypogastrique et de l'artère honteuse interne. Les veines homologues longent les artères et sont en communication en haut avec le système porte, en bas avec le système cave.
EXAMENS
Le rectum peut être examiné par le toucher (toucher rectal), par l'examen visuel direct (rectoscopie), réalisé au moyen d'un endoscope (tube muni d'un système optique), et par la radiologie traditionnelle (lavement baryté), l'échographie (échoendoscopie) et le scanner. Sa fonction peut faire l'objet de diverses explorations fondées sur des mesures de pression (manométrie).
PATHOLOGIE
Le rectum est parfois le siège de tumeurs bénignes (polypes, tumeurs villeuses [de surface filamenteuse]) ou malignes (adénocarcinomes, carcinoïdes). Il peut également être atteint de rectites (inflammations localisées) d'origine infectieuse (maladie vénérienne), parasitaire (amibiase), ischémique ou inflammatoire (rectocolite). Les maladies inflammatoires du côlon (maladie de Crohn) ou certaines affections dégénératives (maladie de Hirschsprung) peuvent s'étendre au rectum. Les prolapsus rectaux (saillie du rectum à travers l'anus) peuvent se produire au cours de maladies hémorroïdaires ou après un traumatisme obstétrical ou une maladie neurologique, par exemple. Enfin, il arrive que le rectum soit le siège de lésions traumatiques : ulcération thermométrique, perforation rectale par un corps étranger ou occasionnée, exceptionnellement, par un examen endoscopique ou radiologique du côlon.
Voir : appareil digestif, proctalgie, proctectomie, rectocolite, rectopexie, rectorragie.