Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

oncogène viral

Gène de certains virus pouvant participer à l'apparition d'un cancer.

   Les premiers oncogènes ont été mis en évidence dans des virus appelés oncovirus, ou virus oncogènes. En effet, certains virus très rares, comme le virus du sarcome de Rous chez la poule, portent un oncogène activé capable de transformer la cellule qu'ils parasitent en cellule cancéreuse. L'inclusion de cet oncogène dans la cellule entraîne le développement d'une tumeur maligne. Chez l'homme, les oncornavirus, qui appartiennent à la famille des rétrovirus (virus HTLV1 et HTLV2), sont responsables de leucémies et de lymphomes ; les papillomavirus sont impliqués dans les cancers du col de l'utérus et de l'anus ; le virus Epstein-Barr intervient dans le lymphome de Burkitt, la maladie de Hodgkin et le cancer du nasopharynx ; les virus de l'immunodéficience humaine (V.I.H.) et de l'Herpès 8 sont impliqués dans le sarcome de Kaposi ; les virus des hépatites B et C sont responsables de cirrhoses et, secondairement, des cancers primitifs du foie (hépatocarcinome).

oncogenèse

carcinogenèse

oncogénétique

Ensemble des techniques de biologie moléculaire visant à mettre en évidence les anomalies génétiques (mutations) comportant un risque héréditaire de prédisposition familiale à un ou plusieurs cancers.

   L'oncogénétique s'intéresse à la prédisposition héréditaire (terrain). C'est en effet cette prédisposition qui est transmise et non le développement inéluctable d'une maladie cancéreuse. Les anomalies génétiques le plus souvent en cause concernent les gènes suppresseurs de cancer ou de réparation de l'A.D.N. Les cancers qui en résultent apparaissent à un âge peu avancé, voire dans l'enfance (rétinoblastome) et leur agressivité est plus importante. Plus de 50 syndromes, associant anomalies cliniques et critères généalogiques, révèlent un risque plus élevé de cancer dans certaines familles. Les mieux étudiés sont : le rétinoblastome chez l'enfant, la polypose adénomateuse familiale, le syndrome de cancer colorectal sans polypose, le cancer du sein et de l'ovaire.

   La mise en évidence de ces prédispositions héréditaires permet de proposer une surveillance adaptée et des stratégies thérapeutiques de prévention, telles que l'ablation des organes à risques.

oncoprotéine

Protéine dont la synthèse dans l'organisme est commandée par un oncogène, c'est-à-dire par un gène altéré, susceptible d'être impliqué dans l'apparition d'une tumeur.

   À une oncoprotéine, version anormale d'une protéine, correspond une protéine qui joue le plus souvent un rôle dans la division et la différenciation cellulaires.

oncovirus

oncogène viral

ongle

Lame dure recouvrant le dos de la dernière phalange des doigts et des orteils.

   L'ongle est formé d'une racine, postérieure et cachée sous un repli cutané, et d'une partie antérieure visible. Cette dernière comprend une petite zone blanchâtre, la lunule, puis une grande région translucide rosée, cette coloration étant due aux vaisseaux sous-jacents. La peau superficielle forme un repli, la cuticule, fermant hermétiquement les régions profondes. La peau profonde forme la matrice, entourant la base de l'ongle, et le lit, sur lequel repose presque toute sa partie visible.

PHYSIOLOGIE

La matrice produit une variété de kératine (protéine qui est le principal constituant de la peau et des cheveux) qui pousse progressivement l'ongle, lui assurant ainsi une croissance continue. La repousse complète d'un ongle de la main prend environ 6 mois, celle d'un ongle du pied, un an.

PATHOLOGIE

Les modifications de la couleur des ongles sont le plus souvent dues à une infection par un champignon microscopique (dermatophyte, levure, moisissure), à une mauvaise circulation sanguine, à la prise de certains médicaments (neuroleptiques, antibiotiques, sulfamides, anti-inflammatoires non stéroïdiens), voire à la nicotine ou à certains vernis à ongle. En outre, les ongles peuvent être anormalement bombés (hippocratisme) ou concaves (koïlonychie), se décoller de leur lit (onycholyse), se décolorer (leuconychies), présenter des crêtes ou des sillons longitudinaux dus au vieillissement ou à certaines maladies dermatologiques, des sillons transversaux liés à un traumatisme de la matrice ou à une maladie générale, de petites dépressions de la taille d'une tête d'épingle caractéristiques du psoriasis, de l'eczéma ou du lichen. Les ongles secs et cassants sont dus à des soins de manucure agressifs ou trop fréquents, à des traumatismes physiques ou chimiques (travaux ménagers ou professionnels), ou encore à des carences alimentaires (en vitamine C et en fer, notamment). Les petites taches blanches que l'on observe parfois sous un ongle sont dues à un trouble mineur de la kératinisation, à de petites bulles d'air coincées sous l'ongle ou à un champignon superficiel.

Voir : koïlonychie, leuconychie, onychogryphose, onycholyse, onychomycose, onychophagie.

ongle incarné

Ongle dont les bords latéraux s'enfoncent dans les tissus mous voisins.

   L'ongle incarné touche le plus souvent le gros orteil. Il est dû en général à des microtraumatismes externes (chaussures trop serrées, par exemple). Au début de son évolution, il se présente sous la forme d'un bourrelet de chair sensible et rouge, recouvrant progressivement le bord latéral de l'ongle. En l'absence de traitement, il peut se transformer en une tumeur inflammatoire bénigne, appelée bourgeon charnu, ou botriomycome. Le traitement doit d'abord être préventif (port de chaussures larges, application de petits coins de bois pour relever les bords latéraux incurvés). À un stade plus avancé, on peut proposer un traitement local anti-inflammatoire (applications de nitrate d'argent en solution aqueuse ou d'une pommade à base de cortisone). Quand ces soins se révèlent inefficaces, la tumeur doit être enlevée chirurgicalement.

ongles jaunes (syndrome des)

Affection caractérisée par une couleur jaune verdâtre des ongles des doigts et des orteils.

   Rare, ce syndrome est lié à une obstruction de la circulation lymphatique, elle-même due à une affection respiratoire chronique (infections bronchopulmonaires répétées, fibrose respiratoire, pleurésie), à une maladie de la thyroïde, à un lymphome ou à un cancer profond. Outre leur couleur inhabituelle, les ongles sont anormalement épais et recourbés ; de plus, leur croissance est nettement ralentie. Seul le traitement de l'affection responsable du syndrome peut entraîner une régression des symptômes.