mal des transports
Ensemble des troubles ressentis par certains sujets lors d'un voyage en bateau, en train, en voiture ou en avion.
Synonymes : cinépathie, cinétose.
Le mal de mer, ou naupathie, et le mal de l'air sont des manifestations du mal des transports. Très fréquent dans l'enfance, celui-ci cède le plus souvent pendant l'adolescence.
CAUSES
Le mal des transports est dû à la stimulation inhabituelle du labyrinthe, organe de l'équilibre de l'oreille interne, provoquée par les mouvements amples ou brusques du véhicule (accélération, roulis, tangage, etc.). Des facteurs sensoriels – une atmosphère plus ou moins confinée, la chaleur, les odeurs – ou psychologiques, comme l'appréhension du voyage, interviennent également dans l'apparition du mal des transports.
SYMPTÔMES ET SIGNES
Le mal des transports se manifeste par une anxiété, une sensation de vertige, des sueurs, des lipothymies (malaises sans perte de connaissance), des nausées ou des vomissements, voire par une attitude de prostration. Les symptômes disparaissent après le voyage, parfois en quelques heures.
TRAITEMENT
Il fait appel aux antihistaminiques de synthèse (antinaupathiques), ou à la scopolamine par voie percutanée, qui, administrés avant le départ, ont une action préventive assez efficace.
mal perforant plantaire
Ulcération chronique de la peau, localisée à la plante des pieds.
Un mal perforant plantaire est dû, le plus souvent, à une diminution ou à une abolition de la sensibilité cutanée par atteinte des fibres nerveuses. Cette anomalie survient au cours d'un diabète ancien (plus de 10 ans) et mal équilibré par le traitement et, dans une moindre mesure, au cours de la lèpre (dans sa forme tuberculoïde) ou de certaines maladies neurologiques (syringomyélie) ainsi qu'en cas d'alcoolisme.
Sur une zone d'appui de la plante du pied apparaît un durillon, qui finit par laisser place à un ulcère puis à un creusement de la peau et des tissus sous-jacents. Les os peuvent être atteints. Les lésions tendent à s'infecter très rapidement avec risque d'ostéite (infection osseuse) et l'infection aggrave à son tour l'ulcère.
Le traitement est avant tout celui de la maladie causale, associé aux soins locaux de désinfection et de cicatrisation et au port de chaussures orthopédiques adaptées. La vaccination antitétanique s'impose.
malabsorption (syndrome de)
Trouble de l'absorption intestinale des nutriments (glucides, lipides, protéines, etc.) lié à une atteinte de la paroi de l'intestin grêle.
Un syndrome de malabsorption peut être global ou partiel, dû à une atteinte de la totalité ou d'une partie de l'intestin grêle ; il peut également être d'intensité variable et porter sur tous les nutriments ou sur un seul.
CAUSES
Elles sont nombreuses : atrophie de la muqueuse intestinale, en particulier maladie cœliaque, infection ou inflammation de l'intestin grêle (maladie de Crohn, tuberculose), infiltration tumorale (lymphome), parasitose (lambliase), maldigestion par insuffisance de la sécrétion externe du pancréas.
SYMPTÔMES ET SIGNES
Un syndrome de malabsorption se manifeste souvent, mais pas obligatoirement, par une diarrhée graisseuse et, toujours, par plusieurs carences dues à une mauvaise assimilation des aliments. En effet, l'intestin grêle joue un rôle fondamental dans l'absorption du fer, du calcium, des protéines, de l'acide folique et des vitamines K et B12. Ces carences se traduisent par un amaigrissement, des œdèmes des membres inférieurs, une anémie, des troubles du métabolisme du phosphore et du calcium avec crises de tétanie et douleurs osseuses et, enfin, des hémorragies par déficit en vitamine K.
DIAGNOSTIC
Certains examens permettent de contrôler la fonction de l'intestin grêle : dosage des graisses dans les selles (stéatorrhée) – un taux élevé témoignant alors d'un défaut d'absorption –, test au D-xylose. D'autres examens permettent de préciser la cause exacte de la malabsorption : examen parasitologique des selles, dosage des immunoglobulines dans le sang, radiographie de l'intestin grêle, prélèvement de la muqueuse intestinale lors d'une endoscopie haute.
TRAITEMENT
Le traitement consiste à remédier aux différentes carences nutritionnelles et à traiter la cause des troubles, par exemple par un régime sans gluten pour la maladie cœliaque, par l'administration d'un médicament antiparasitaire pour la lambliase et par chimiothérapie en cas de lymphome.
maladie
Altération de la santé d'un être vivant.
Toute maladie se définit par une cause, des symptômes, des signes cliniques et paracliniques, une évolution, un pronostic et un traitement.
IDENTIFICATION D'UNE MALADIE
Une maladie se reconnaît à un ou à plusieurs critères réunis qui permettent son identification formelle. Ceux-ci sont déterminés par les sociétés savantes et les grands organismes sanitaires internationaux et peuvent être modifiés en fonction des progrès des connaissances.
Un exemple récent en est l'évolution de la définition du sida : la définition du stade intermédiaire entre séroconversion pure et sida confirmé s'est trouvée modifiée quand le sida a été défini comme stade clinique de la maladie, réunissant des critères cliniques et biologiques précis.
Le diagnostic formel d'une maladie peut reposer sur l'isolement d'un agent causal (le bacille tuberculeux, par exemple), sur la constatation et la localisation d'une lésion macroscopique (ulcère duodénal) ou microscopique (tissu cancéreux) ou encore sur la détection d'une anomalie biochimique (diabète sucré).
Dans certains cas, il n'existe pas de critères formels. Le diagnostic est alors porté d'après un ensemble d'anomalies cliniques, biologiques, morphologiques mais peut rester incertain, par exemple dans le cas d'un lupus (éruption localisée aux ailes du nez et aux joues) ou d'une maladie maniacodépressive. Dans de tels cas, les anomalies sont souvent classées en critères majeurs et mineurs de diagnostic, le malade devant en présenter un nombre minimal dans chaque catégorie pour que le diagnostic puisse être retenu. Certains patients ne réunissent en effet qu'une partie des critères de la maladie ; ils sont dits porteurs possibles ou probables de la maladie.
NOMENCLATURE DES MALADIES
Il n'existe pas de règle universelle pour l'établissement de la nomenclature des maladies. Les plus fréquentes et les plus anciennement identifiées ont gardé des noms forgés par le langage courant : peste, goutte, diarrhée, etc.
Le nom du découvreur présumé est souvent utilisé (maladie de Dupuytren, maladie d'Osler, par exemple) – on parle alors d'éponyme – et, dans ce cas, des disputes de paternité peuvent s'élever.
Beaucoup de noms font référence à des caractères marquants de la maladie : périodicité (maladie périodique), organe touché (maladie de l'oreillette), agent causal (une spirochétose, par exemple, est une infection due à des bactéries, les spirochètes).
Beaucoup de noms, enfin, viennent de circonstances anecdotiques des premières descriptions : nom d'une localité (maladie de Lyme) ou nom de la collectivité où la maladie fut reconnue (maladie des légionnaires), par exemple.
Le progrès des connaissances conduit parfois à une nouvelle définition des pathologies, à un nouveau classement des critères de définition, à la disparition et à la création de noms de maladies.