Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

ostéome

Tumeur bénigne constituée de tissu osseux adulte, affectant une structure anatomique, osseuse ou non (muscle, notamment).

— L'ostéome musculaire circonscrit est une tumeur bénigne résultant de l'ossification d'un hématome intramusculaire. Peu douloureux, il n'entraîne qu'une gêne musculaire modérée. Il n'est possible d'en réaliser l'ablation chirurgicale qu'après s'être assuré, par des examens répétés, que son évolution paraît stabilisée. Lorsque l'ablation est incomplète, des récidives peuvent survenir ; si l'ostéome siège sur un membre, la mise au repos de celui-ci est conseillée.

— L'ostéome ostéoïde est une tumeur bénigne constituée d'ostéoblastes (cellules produisant le tissu osseux), richement vascularisée, apparaissant dans 90 % des cas entre 5 et 25 ans, avec une nette prédominance masculine. Il siège surtout sur les os longs des membres (fémur, humérus, radius, tibia) et sur les vertèbres et se traduit par des douleurs en général nocturnes, soulagées par l'aspirine. Le diagnostic repose sur la scintigraphie osseuse et la radiographie, qui montre une importante condensation osseuse, avec, en son centre, une zone claire caractéristique, appelée nidus. L'ostéome ostéoïde, dont l'évolution est très lente, doit être retiré chirurgicalement, si possible par voie percutanée.

Voir : ostéoblastome.

ostéomyélite

Maladie infectieuse, chronique ou aiguë, du tissu osseux.

   Le germe responsable de l'ostéomyélite est le staphylocoque doré. Il contamine l'os par la voie sanguine, à partir d'une infection locale (plaie infectée, abcès, fracture ouverte). L'ostéomyélite atteint surtout les os longs (tibia, fémur, humérus) ; elle se déclare entre 5 et 15 ans, avec un risque accru en cas de drépanocytose homozygote (anomalie congénitale des globules rouges).

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'ostéomyélite se signale par des douleurs intenses de l'os atteint, accompagnées d'une impotence fonctionnelle totale, par une inflammation et un gonflement local, une forte fièvre et une altération de l'état général. Parfois, ces symptômes sont moins intenses.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose le plus souvent sur les hémocultures (culture du sang pour mise en évidence du germe) et sur l'I.R.M. osseuse. Il faut parfois réaliser une biopsie osseuse pour retrouver le germe responsable. Le traitement doit être entrepris d'urgence. Il consiste en une antibiothérapie associant en général deux antibiotiques pendant 3 à 4 semaines, avec immobilisation et repos. Une intervention chirurgicale (ablation et greffe osseuse) peut être nécessaire en cas d'ostéomyélite aiguë, pour enlever un séquestre (fragment osseux isolé), ou en cas d'ostéomyélite chronique.

ostéonécrose

Mort d'un fragment de tissu osseux, due à une interruption de la circulation sanguine, aboutissant à un infarctus osseux.

Synonyme : nécrose osseuse aseptique.

   Les travées osseuses de l'os mort ne se renouvellent plus et finissent par s'effondrer. Si l'ostéonécrose touche une zone articulaire, l'articulation se déforme et devient douloureuse. Une ostéonécrose peut atteindre toutes les articulations, en particulier la tête du fémur et moins souvent la tête de l'humérus, le dôme de l'astragale, le genou ou le coude. Certaines formes sont particulières comme l'ostéonécrose du condyle interne chez la personne âgée.

CAUSES

Une ostéonécrose peut survenir à la suite d'un traumatisme (fracture du col du fémur sectionnant ses vaisseaux nourriciers ; fracture du semi-lunaire au poignet) ou d'une hyperpression osseuse (ostéonécrose des plongeurs sous-marins), au cours de certaines affections (drépanocytose, alcoolisme) ou d'un traitement par les corticostéroïdes (au cours d'une greffe d'organe par exemple).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La douleur entraîne une diminution de la mobilité articulaire. Le diagnostic précoce repose sur la scintigraphie osseuse ou l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), la radiographie ne donnant des signes que plus tardivement, lorsque l'os nécrosé s'est affaissé.

TRAITEMENT

Il est toujours difficile. Si la surface articulaire n'est pas déformée, le traitement consiste à mettre l'os en décharge, et parfois à prescrire un forage osseux. Lorsque la surface articulaire est atteinte, des techniques conservatrices peuvent être proposées comme la greffe osseuse vascularisée, l'injection de ciment acrylique, ou le comblement par des cellules souches osseuses. Le choix est fonction de l'incidence fonctionnelle et du niveau de douleurs. Si la gêne est modérée, on ne prescrira pas de traitement. Si la gêne est importante, on proposera une prothèse totale de l'articulation, comme c'est fréquemment le cas pour la hanche.

ostéopathie

Toute maladie osseuse.

ostéopériostite

périostite

ostéopétrose

Épaississement et durcissement, généralisé ou localisé, du squelette.

Synonymes : maladie d'Albers-Schönberg, maladie des os de marbre.

   Dans sa forme la plus fréquente, à transmission autosomique (par un chromosome non sexuel) récessive (il doit être reçu du père et de la mère pour que la maladie se manifeste), l'ostéopétrose apparaît dès les premiers mois de la vie et se traduit par des fractures quasi spontanées, une anémie, une augmentation de volume de la rate et des troubles visuels.

TRAITEMENT

Il n'existe pas de traitement spécifique de l'ostéopétrose. Des greffes de moelle osseuse, méthode encore expérimentale, ont été tentées chez certains malades.

ostéophyte

Excroissance osseuse développée au pourtour d'une surface articulaire dont le cartilage est altéré par l'arthrose.

Synonyme : bec-de-perroquet.

   Les ostéophytes témoignent des tentatives de réparation de l'organisme. Aux doigts, ils sont à l'origine des nodosités d'Heberden. Sur le rachis, ils forment des « becs-de-perroquet ». Ils sont en outre caractéristiques de la maladie hyperostosante.

   Les ostéophytes, extra-articulaires, ne gênent pas le fonctionnement de l'articulation, mais augmentent le volume osseux. Indolores, même lorsqu'ils sont de dimension importante, ils ne nécessitent pas de traitement spécifique.